C’est une information qui pose question, encore plus vu le contexte des révoltes urbaines suite à la mort de Nahel, tué à bout portant par un policier à Nanterre. Lundi 18 juillet, Le Monde a mis en lumière un document passé sous silence par une organisation gouvernementale, révélé jeudi 13 juillet par L’Humanité.
Ce rapport, rédigé en 2021 pour la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), est très explicitement nommé « Police et racisme : 12 recommandations pour améliorer la formation des agents et la lutte contre le racisme ».
Mais contrairement aux autres notes de la Dilcrah, celle-ci n’a jamais été publiée, ou rendu publique, bien que son contenu réfute l’idée d’un racisme systémique dans la police.
Pour une formation des policiers à la lutte contre le racisme
Ces conclusions ont été émises par sept chercheurs, après dix-sept auditions de policiers, de magistrats ou d’universitaires : « La question sensible du ‘racisme systémique‘ de l’institution policière n’a quasiment jamais été abordée comme un enjeu central », notent les auteurs du texte.
Néanmoins, le rapport stipule qu’il « ne fait pas l’ombre d’un doute » que des « policiers racistes » exercent « au sein de la police française, et que cela se traduit par des comportements au cours de l’activité professionnelle », peut-on y lire. Ainsi, le document liste des recommandations pour lutter contre.
Parmi elles, figurent entre autres augmenter le temps de formation des policiers, intégrer des sessions de lutte contre le racisme dans leurs cours et évaluations ou encore conditionner l’avancement de leur carrière à l’éthique des pratiques ou la lutte contre le racisme.
Un rapport bien remis « aux ministres concernés »
Des pistes de solutions loin d’être révolutionnaires. Mais depuis sa remise à la Dilcrah en juillet 2021, ses rédacteurs n’ont aucune nouvelle de la part du comité interministériel. Ils ont pourtant la certitude que le rapport a bien été transmis « aux ministres concernés » et « a, bien sûr, nourri les réflexions dans le cadre de l’élaboration du plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine », ont-ils déclaré dans Le Monde.
Ce silence interroger d’autant plus que depuis plusieurs années déjà, de nombreuses enquêtes journalistiques et témoignages documentent le racisme dans la police française. À tel point que, le 30 juin dernier, suite à la mort de Nahel, l’ONU a rappelé à l’ordre la France. Des accusations que le gouvernement a violemment réfuté.
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