Voilà maintenant dix jours que les recherches se poursuivent pour retrouver la trace de Lina, 15 ans, disparue samedi 23 septembre, alors qu’elle était en route pour retrouver son petit-ami à Strasbourg.
Le contexte de l’affaire
Le 23 septembre 2023, Lina, 15 ans, quitte son domicile de Plaine, dans le Bas-Rhin, pour rejoindre la gare de Saint-Blaise-la-Roche. Elle a pour projet d’y prendre un train direction Strasbourg, afin de rejoindre son petit-ami. Pour cela, elle doit emprunter la D350. C’est un trajet de 3 km, qu’elle connaît bien. Elle se volatilise et est recherchée depuis.
Le jour de la disparition
Le 23 septembre au matin, l’atmosphère est légère, selon le témoignage de la mère de Lina. La jeune femme se prépare à retrouver son petit-ami, pour une journée bien remplie : ils doivent manger au restaurant, faire du shopping, puis elle rentrera le soir. Sa mère raconte au micro de Sept à Huit, l’enthousiasme de sa fille, qui quitte le domicile familial sur les coups de 11H.
Elle connaît bien l’itinéraire qui la relie à la gare en seulement 30 minutes : la D350 à pied dans un premier temps, qui lui permet de rejoindre une piste cyclable sur la fin. Pourtant, elle ne montera pas dans le train de midi, qui devait la conduire à Strasbourg. Son petit-ami, ne la voyant pas arriver, tente de la joindre. Sans réponse de sa part, il appelle la mère de Lina, qui fouille la maison, va jusqu’à la gare et finit par donner l’alerte vers 14h.
La jeune fille n’est pas connue comme fugueuse. Les militaires partent donc immédiatement à sa recherche, tandis qu’une enquête pour « disparition inquiétante » est ouverte. C’est la section de recherche de Strasbourg qui s’y attelle, co-saisie avec le groupement de gendarmerie du Bas-Rhin.
Les recherches restent infructueuses
Dans les jours qui suivent, les environs sont passés au peigne fin. Un hélicoptère équipé de caméras thermiques, des drones et une brigade cynophile sont dépêchés sur le terrain, en vain.
Alors que la procureure de la République de Saverne confirme que la jeune femme n’est jamais montée dans le train grâce aux caméras de surveillance de la gare, un appel à témoins est lancé et une première battue citoyenne est organisée le lundi 25 septembre. Quelques jours plus tard, les plans d’eau du secteur sont sondés.
Les premiers éléments tangibles
Deux témoins assurent avoir vu la jeune femme entre 11h15 et 11h30 sur le trajet de la gare. L’un l’aurait vu à pied, l’autre dans une voiture Clio grise ou bleu foncé. La procureure a par ailleurs confirmé que son téléphone avait arrêté de borner à 11h22 le jour de sa disparition. Il n’y a eu aucun mouvement sur son compte bancaire depuis, ni aucune trace sur la chaussée laissant présager un accident de la route dont elle aurait été victime.
Les enquêteurs ont également fouillé à plusieurs reprises la maison d’un professeur de musique vivant à Plaine. Les voitures du professeur ont été saisies pour une expertise ADN dont les résultats ne sont pas encore connus. Ce dernier n’a pas été placé en garde-à-vue, simplement auditionné par les gendarmes. Aucun élément ne le relie pour l’instant à la disparition de Lina. Au total, six véhicules correspondant à la description ont été fouillés, sans résultat.
Le parquet de Saverne se dessaisit de l’enquête
Le 1er octobre, le parquet de Saverne, jusque-là compétent, s’est dessaisi du dossier au profit du parquet de Strasbourg, qui a ouvert une information judiciaire pour « des chefs d’enlèvement ou séquestration de plus de sept jours ». Deux juges d’instruction strasbourgeois cosaisis vont désormais diriger les investigations, et la disparition de Lina prend une dimension criminelle.
Les recherches se concentrent sur la voiture aperçue. Selon le témoignage recueilli, celle-ci roulait dans le sens opposé de la gare. Le témoin affirme que l’adolescente n’avait pas l’air inquiète, lui aurait fait coucou à travers la vitre, et était assise à côté d’un « individu de sexe masculin ». Lina pourrait donc être montée dans la voiture de quelqu’un qu’elle connaissait.
Dans un communiqué, le parquet de Strasbourg a dit se préparer pour « des investigations de longue haleine. À ce stade, il n’a été réuni aucune charge contre quiconque, aucune piste n’étant écartée ni privilégiée ».
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