L’omerta autour de Gérard Depardieu est-elle en train d’être ébranlée grâce à la libération de la parole des plaignantes ?
Au milieu du silence assourdissant qui règne autour de celui que l’on appelle « monstre sacré du cinéma », le réalisateur français Fabien Onteniente a annoncé qu’il ne travaillerait plus avec lui.
Depardieu est mis en examen pour viol et agressions sexuelles, visé par deux plaintes pour agression sexuelle et accusé des mêmes faits par seize femmes dans une enquête de Mediapart.
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Sur le tournage de Disco, les femmes ont témoigné
Dans les colonnes de Franceinfo, le réalisateur a admis ce vendredi 8 décembre qu’il avait déjà eu des échos concernant le comportement agressif et prédateur de Gérard Depardieu envers les femmes. Réagissant à la plainte pour agression sexuelle déposée par Hélène Darras, actrice sur son film Disco (2008) aux côtés de Depardieu, le cinéaste a avoué ne pas être « tombé de l’armoire ».
« Je découvre pan par pan l’histoire de ce monsieur » a-t-il poursuivi. S’il explique ne pas avoir perçu l’attitude de l’acteur envers les femmes « à la caméra », le réalisateur a expliqué en avoir eu un « écho », notamment grâce à sa directrice de casting qui lui a confié : « Qu’est-ce qu’il est lourd avec les filles. »
Un milieu silencié par le « déni »
Les déclarations de Fabien Onteniente au micro de Franceinfo marquent la fin d’une collaboration après deux films, Disco en 2008 et Turf en 2013. Le réalisateur a expliqué que le cinéma français était le lieu d’une omerta à propos des violences sexuelles, que l’on pourrait expliquer « peut-être, parce que c’est un entre-soi », avec « beaucoup de déni ». À propos de sa décision de ne plus travailler avec l’acteur de 74 ans, le réalisateur a confié :
« Ce n’est pas dans mes valeurs, ce n’est pas possible de fermer les yeux sur ce genre de comportements inadmissibles. »
Gérard Depardieu nie en bloc les accusations à son encontre. Il s’est notamment exprimé dans une lettre ouverte aux envolées lyriques publiée dans Le Figaro en octobre dernier. Il y a assure : « Jamais au grand jamais je n’ai abusé d’une femme. Faire du mal à une femme, ce serait comme donner des coups de pied dans le ventre de ma propre mère », une rhétorique de défense loin d’être anodine que Rose Lamy nous avait aidé à décrypter.
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