Si aucun des titres les plus populaires de Netflix ne vous échappe, vous êtes forcément tombé dessus. Plusieurs jours après sa sortie le 11 novembre, À l’aube de notre histoire caracolait dans le top des documentaires les plus visionnés de la plateforme… Pourtant, il continue de s’attirer les foudres des scientifiques, des historiens et de toutes les personnes ayant conscience du danger des théories du complot.
Théorie du complot
À l’aube de notre histoire, (dont le titre original, plus évocateur, est Ancient Apocalypse) a une théorie et dispose de 8 épisodes pour vous exposer ses arguments, tous moins convaincants les uns que les autres.
Selon son créateur, le Britannique Graham Hancock, qui se présente comme un journaliste, une civilisation avancée datant d’il y a environ 12 000 ans aurait été anéantie par une inondation provoquée par une pluie de comètes. Le but de cette civilisation avancée aurait été de diffuser des connaissances telles que les mathématiques, l’architecture et l’agriculture. À travers cette théorie, Graham Hancock cherche à convaincre les spectateurs que ce cataclysme aura bientôt lieu à nouveau !
Pour prouver l’existence de cette ancienne civilisation engloutie par les eaux, Graham Hancock parcourt le monde de Malte, au Mexique en passant par les États-Unis ou encore l’Indonésie à la recherche de ce qu’il présente comme d’anciens vestiges de la catastrophe. Mais le principal contenu du documentaire consiste à développer une rhétorique selon laquelle les scientifiques feraient tout pour dissimuler la vérité. « Ils veulent que vous pensiez que c’est ceci, mais en fait c’est cela » répète Hancock à longueur d’épisodes.
Une lettre ouverte dénonce de la « désinformation »
Graham Hancock a beau multiplier les déplacements à travers le globe, aucun de ses arguments n’a de valeur scientifique. Pour ne citer qu’un seul exemple : dans le premier épisode, ce dernier se rend en Indonésie et utilise un radar qui permettrait de sonder le sol jusqu’à 30 mètres de profondeur, pour prouver l’existence de chambres souterraines. Or, l’archéologue Jean-Paul Demoule a expliqué au Parisien qu’un « radar à pénétration de sol n’est précis qu’à quelques dizaines de centimètres. »
Ce dernier n’est pas la seule à avoir pointé du doigt les limites scientifiques du documentaire. À l’aube de notre histoire a fait l’objet d’une lettre ouverte adressée à Netflix par la Société pour l’archéologie américaine, réclamant que le programme soit classé comme de la « science-fiction » et qualifiant ce dernier de « désinformation ». Les archéologues sont fermes :
« Après plus d’un siècle d’investigations archéologiques professionnelles, nous ne trouvons pas de preuve archéologique pour soutenir l’existence d’une « civilisation avancée et mondiale de l’âge de glace » du genre que suggère Hancock. »
Sans vouloir verser dans la théorie du complot non plus, The Guardian, qui qualifie À l’aube de notre histoire de « programme le plus dangereux de Netflix » a révélé que le directeur principal des programmes originaux non scénarisés de la plateforme était… le fils de Hancock. Un lien de parenté qui expliquerait peut-être la promotion de ce documentaire pour le moins problématique.
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Crédit de l’image à la Une : © Netflix
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Les Commentaires
Woaw... La connerie de l'être humain est vraiment sans limite...