En matière de mode, certaines personnes peuvent ne rien acheter pendant un mois, voire plusieurs, sans que ce soit un effort conscient — juste parce qu’elles n’ont besoin de rien. Et c’est tant mieux.
Mais il y en a pour qui ne rien acheter pendant ne serait-ce qu’un mois tient du sevrage…
On consomme 60% de vêtements en plus qu’il y a 15 ans
À l’ère de la fast-fashion, et même de l’ultra fast-fashion, il est devenu si facile de s’acheter des vêtements à tout petit prix que certaines personnes en font un acte de consommation totalement banalisé et ne prennent même plus forcément la peine de réfléchir plus que ça aux tenants et aboutissants.
C’est un fait : on achète 60% de vêtements en plus qu’il y a 15 ans, d’après le programme des Nations Unies Alliance for Sustainable Fashion. Or, l’industrie de la mode génère jusqu’à 10% de la production mondiale des gaz à effet de serre, soit plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis, selon un rapport du Parlement Européen.
C’est notamment pour lutter contre cette façon de considérer les vêtements comme de la mode jetable sans conséquences que l’association Oxfam a lancé en 2019, en Grande-Bretagne d’abord, le #SecondHandSeptember : un défi consistant à ne consommer que de seconde main pendant tout le mois de septembre.
N’acheter que de seconde main en septembre : le défi lancé par Oxfam France
C’est peut-être du gâteau pour vous, mais pour d’autres ça veut dire beaucoup, et ce sont justement les personnes les plus accros au shopping qu’il s’agit de sensibiliser. Oxfam France a suivi en 2020, et relance aujourd’hui le mouvement pour ce mois de septembre 2021, qu’elle rythmera par certains événements — à commencer par un live de lancement le 2 septembre à 18h30 sur la page Instagram d’Oxfam France.
Une table-ronde sur les enjeux de la seconde main s’y tiendra aussi le 15 septembre à 19h avec le label de mode éco-responsable Slo We Are et l’association Zero Waste France.
L’influenceuse française experte en mode vintage Nawal Bonnefoy aura également carte blanche au Dressing d’Oxfam, friperie parisienne de l’association (62 bis avenue Parmentier, 75011 Paris), qui possède également des magasins solidaires à Lille et Strasbourg.
Autant d’occasions de sensibiliser et oeuvrer à un rapport à la mode plus éthique et responsable, mission qu’assure entre autres Oxfam depuis 1948. Beaucoup plus connue au Royaume-Uni, notamment grâce à des partenariats avec des icônes de mode telles que Kate Moss, l’asso vient d’ailleurs de choisir l’actrice américano-britannique Sienna Miller comme nouveau visage pour ce #SecondHandSeptember 2021.
Qu’importe les moyens pourvu qu’on prenne conscience du prix du style.
À lire aussi : Mode d’emploi pour passer de la fast-fashion à un style plus éthique et responsable
Crédit photo : Sienna Miller pour Oxfam (TomCraig/Oxfam)
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Les Commentaires
Et je dis ça en tant que personne aisée qui achète en friperie.
A mon avis il faut surtout réfléchir à ses besoins: si on achète un vetement (neuf ou seconde main), est-ce qu'on en a vraiment besoin? est-ce qu'on le mettra jusqu'à l'user à la corde ou jusqu'à ce qu'on ne puisse plus le mettre pour cause de changement du corps?
Le gros problème à mon avis c'est l'achat impulsif, sans arret, sans réflexion. Il faut absolument sortir du cycle des tendances changeantes rapidement. L'éducation pour moi elle est vraiment là.
Je suis tout à fait consciente de ma situation très privilégiée, et j'ai un temps beaucoup acheté tout en seconde main mais de façon impusive. Et bien ce n'est pas mieux, à mon avis. Aujourd'hui je réfléchis vraiment à la raison de mon achat et j'essaie au maximum d'acheter uniquement en cas de besoin, pour remplacer un vetement qui ne va plus (troué/usé/plus la bonne taille) et que je mets souvent.
Et finalement j'achète de plus en plus neuf mais avec conscience et éthique si possible. Quand j'achète neuf, ce sont uniquement des vetements fait en France, avec des matières premières venant d'Europe. Mais cela coute très cher, et moi j'ai la chance d'avoir le budget. Par exemple, je m'apprete à acheter une paire de baskets de running, pour remplacer mes Nike trouées que j'avais achetées il y a presque 10 ans. De toute façon, acheter une paire de baskets de sport en seconde main il faut qu'elle soit en très bon état et c'est presque impossible, Et bien ce sera une marque de baskets faite en France avec du plastique recyclé, et j'ai longuement muri et réfléchi mon achat.
Il faudrait également inciter à la réparation plutot que jeter. Des petits trous, ça peut souvent etre réparable et la réparation discrète.