Je t’en touchais deux mots il y a peu, Catherine Ringer poursuit la tournée qui s’était interrompue avec le décès de Fred Chichin.
Sauf que ce ne sont plus Les Rita Mitsouko que le public va écouter désormais, mais Catherine Ringer chantant Les Rita Mitsouko. Nuance. D’ailleurs, les Lillois l’ont bien intégrés cette nuance puisqu’à quelques minutes du début du spectacle, c’est un "Cath-rine clap clap clap Cath-rine clap clap clap" qui se fait entendre.
J’aurais pu commencer mon papier sur ce concert en te parlant de mon amour pour le rock des années 70-80, celui qui a accompagné la jeunesse de mes parents et, fatalement, mon enfance, poursuivre sur la frustation de ne pas avoir pu voir tous ces groupes sur scène, pour enfin me réjouir d’avoir au moins pu écouter les Rita en live avant la disparition de Fred Chichin, et après.
Mais non, c’est tout autre chose. La musique des Rita, ce n’est plus celle de mes parents. Avec la sortie de nouveaux albums (La Femme Trombone en 2002 et Variéty l’année dernière), je me suis appropriée le groupe et sa musique. Parce qu’il n’est pas resté coincé dans les années 80 et qu’en concert Catherine Ringer est bien trop fine pour jouer sur la corde de la nostalgie.
Alegria Alegria
Non, aujourd’hui est aujourd’hui et on a toutes les raisons de s’en réjouir. "Alegria Alegria", scande Catherine au beau milieu du concert.
Avant, elle aura chanté plusieurs titres tirés du dernier (excellent) album, puis enchaîné sur quelques titres encore inconnus du groupe, et poursuit avec des reprises qu’elle n’a pas besoin de torturer pour se les approprier (ceci est un message subliminal aux candidats de la Nouvelle Star) : du Bowie, du Velvet Underground, … Bien sûr, la programmation est ponctuée de tubes (dont le très réclamé Marcia Baïla) qui font bouger les fesses de gauche à droite et la tête de bas en haut.
La Ringer est toujours prem’s sur les acrobaties vocales. Attention, je te parle de vraies cascades de folledingue, pas genre "regarde comme je monte haut". C’est du "sur l’instant".
Et pendant qu’elle chante tout ça, il doit s’en passer de drôles de choses dans sa tête. Elle entre en transe, fait des sauts de gazelle, adopte des postures entre rock star burlesque et pin-up déjantée. Un vrai clown. Mais un clown classe. Bourré de grâce.
Voilà. Moi, quand je serai grande, je voudrais être Catherine Ringer.
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