Ce week-end, je n’ai fait qu’une bouchée de la 4ème saison de La Casa de Papel.
Et je ne suis pas la seule ! Le phénomène global a rassemblé les confinés du monde entier devant leur écran dès vendredi 9h, tant et si bien que Netflix a saturé.
Une fois le problème réglé, j’ai pu m’y atteler, et j’ai découvert une série consciente de la portée mondiale de sa parole.
Ainsi, La Casa de Papel saison 4 s’essaie à aborder divers sujets sociétaux entre deux fusillades…
Cet article spoile la saison 4 de La Casa de Papel.
La Casa de Papel saison 4 parle d’altermondialisme
Le cheval de bataille de La Casa de Papel est véritablement l’altermondialisme
, et ce dès la saison 1, puisque le braquage de la Maison royale de la Monnaie d’Espagne se révèle être un message contre les puissants.
Pour rappel, voici la définition de l’altermondialisme selon l’Internaute :
Le terme altermondialisme permet de faire référence à un courant de pensée opposé au libéralisme économique et à la mondialisation des pratiques financières, pour favoriser une économie plus sociale et mieux répartie.
C’est ainsi que les braqueurs, dans la série comme (parfois) dans la vraie vie, sont devenus des symboles de la remise en question d’un système de répartition des richesses injuste.
Une question intéressante à soulever en particulier à l’heure où les failles de notre économie deviennent plus visibles que jamais.
La Casa de Papel n’est pas une série militante à proprement parler, mais le lâcher de billets en plein cœur de Madrid restera une image forte, tout comme la dénonciation des pratiques gouvernementales à l’encontre de ses prisonniers dans cette saison 4.
La Casa de Papel se veut anti-système, même si les braqueurs sont bien heureux d’empocher leurs millions pour partir se dorer la pilule à l’autre bout du monde !
La Casa de Papel saison 4 aborde le choc post-traumatique
Si le sujet du choc post-traumatique est plutôt compréhensible dans une série qui traite de braquages, il est particulièrement mis en lumière dans cette saison.
Comme tu le sais, Rio a été torturé par Alicia Sierra dans la saison précédente, et ce nouveau braquage était, entre autres, un prétexte pour l’en sauver.
Dans cette saison, la série s’attarde sur les blessures internes qu’a subi Rio, en apparence bien portant.
Le couple Stockholm et Denver deviennent alors des personnages centraux de cette intrigue.
Denver est le lanceur d’alerte sur l’état de santé de Rio, tandis que Stockholm s’illustre comme l’épaule sur laquelle il peut se reposer.
Un trio qui prend une tournure intéressante et que je prendrai plaisir à suivre dans la saison 5 !
La Casa de Papel saison 4 aborde le sexisme
Les personnages féminins de La Casa de Papel doivent se confronter sans cesse au sexisme inhérent au milieu viriliste des braquages ou de la police.
Elles ont chacune des caractères bien trempés et ne se laissent jamais marcher sur les pieds, pas même Stockholm, la plus effacée de toutes.
Cette dernière remet par exemple Denver à sa place quand il ose comparer Tokyo à une voiture de luxe.
Le fait que ça soit Denver, un protagoniste aimé par les spectateurs, qui sorte une telle énormité met l’accent sur le fait que le sexisme n’est pas un trait caractéristique des méchants (Palerme, Gandìa ou avant eux Berlin), mais bien un manque d’éducation que les femmes de la bande cherchent à pallier !
Nairobi, quant à elle, est célèbre pour son fameux :
Empieza el matriarcado !
« Que commence le matriarcat », pour les non-hispanisants.
Mais les personnages ne sont pas les seuls à se battre contre les inégalités de genre.
Les actrices elles-mêmes sont engagées et ont demandé à retravailler certains dialogues de la saison 4 pour les rendre moins sexistes.
Allez, on est sur la bonne voie !
La Casa de Papel saison 4 parle de consentement
Dans cette saison, la série multiplie les intrigues mineures pour tenter de répondre à un maximum de problématiques sociales actuelles.
Dans la saison 3, Arturo décrochait de nouveau le titre de personnage le plus débile et chiant de l’Histoire des personnages débiles et chiants en réintégrant volontairement son statut d’otage afin de se faire passer pour un héros.
Mon erreur, en tant que spectatrice, a été de le sous-estimer, d’en faire un Caliméro pleurnichard, un gars complètement paumé et finalement assez inoffensif bien qu’ULTRA relou.
Mais dans la saison 4, Arturito drogue une autre otage et abuse d’elle alors qu’elle est inconsciente — sans son consentement, donc !
J’ai été ravie d’être témoin du soutien inconditionnel des autres otages envers cette femme, sans remettre jamais en question sa parole.
Quelques années après #MeToo et quelques mois seulement après les César de la honte, j’avoue que ce soutien fait plaisir à voir, aussi rapidement traité soit-il.
La Casa de Papel saison 4 dévoile un personnage transgenre
Dans la saison précédente, les plans longs sur l’otage incarnée par Belén Cuesta lui donnaient une importance qui m’échappait.
Mais cette saison-ci, elle se révèle être une alliée de la bande déguisée en otage, appelée Manille.
Grâce aux flash-backs, on découvre qu’elle était en réalité la filleule de Moscou, le père de Denver décédé lors du premier braquage.
Et Manille est aussi une femme transgenre.
Si certains déplorent qu’elle ne soit pas interprétée par une actrice elle aussi transgenre, j’ai trouvé l’approche de la série tout de même touchante.
Quand Moscou et Denver la voient pour la première fois depuis des années, ils n’hésitent pas une seconde à la complimenter sur sa beauté et à l’accepter telle qu’elle est.
Plus tard, une scène détaillera même une discussion entre Denver et Manille dans laquelle le jeune homme tente assez innocemment de comprendre l’identité transgenre.
Un traitement simple du sujet mais qui, je pense, pourrait en faire réfléchir beaucoup de manière efficace.
La Casa de Papel saison 4 construit des personnages homosexuels
Depuis la saison 1, La Casa de Papel met en lumière des personnages homosexuels, notamment avec Helsinki.
En saison 3, elle introduisait l’odieux Palerme, et la saison 4 lui donne de la profondeur en lui brisant le cœur.
J’ai été émue par ce baiser fougueux qu’il échange avec Berlin. Il m’a emplie de tristesse en voyant cet amour non-réciproque dont Palerme est victime.
J’aime cette idée que les personnages homosexuels aient des histoires d’amour complexes au même titre que les personnages hétérosexuels.
Et finalement, dans cette série, tout le monde s’en fout un peu de ton orientation sexuelle tant que tu sais tirer en rafale !
J’aime vraiment que La Casa de Papel, en tant que série très grand public, s’essaie à parler de sujets qui bousculent et divisent la société, même si c’est en second plan ou de manière très simple.
Qu’en penses-tu, lectrice ?
À lire aussi : Pourquoi Tokyo est le PIRE personnage de La Casa de Papel
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Les Commentaires
Et je trouve ça assez dérangeant que le personnage de Manille ( si je me trompe pas de prénom ) , qui est transgenre, soit interprété par...une actrice cisgenre. Alors peut-être qu'ils n'ont tout simplement réussi à caster aucune femme trans, dans ce cas là, mea culpa, mais je pense plutôt qu'ils ont choisi la facilité.