Il y a déjà plusieurs mois, nous avons eu deux journées fériées au Vietnam : le 30 avril pour l’anniversaire de la libération de Saigon, et le 1er mai pour la fête du travail (comme en France, le muguet en moins). J’en ai donc profité pour faire un pont (exactement le même concept qu’en France), afin de prendre un trèèès long week-end.
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J’ai déjà beaucoup voyagé au Vietnam, mais je n’avais encore jamais fait de « road trip » en moto et cela me démangeait depuis quelques temps. Afin de sortir un peu des sentiers battus, j’ai donc demandé des conseils à des amis professionnels du tourisme.
Après cette collecte d’informations fructueuses, j’ai décidé d’explorer une région située à l’ouest de la capitale, dans le nord du pays. Je me suis donc envolée pour Hanoi, rejoindre une amie vietnamienne, Trang. De ce point de départ nous avons fait un itinéraire avec des étapes à Mai Chau, Pu Luong puis Ninh Binh.
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Super deux roues à moteur
Le sac à dos harnaché à l’avant ou à l’arrière de nos fidèles destriers, nous voilà donc parties pour un périple de cinq jours. La moto pour voyager, c’est le meilleur moyen de transport : elle ne provoque pas de mal au cœur et procure un souffle d’air agréable en permanence, ainsi que la possibilité de profiter au maximum des paysages et de s’arrêter prendre des photos à tout moment.
Il faut par contre porter un casque, des lunettes et un masque contre la poussière, mais après avoir vécu plus de quatre ans dans le pays, c’est loin d’être inhabituel ou inconfortable. Le seul détail auquel j’ai dû me faire fut de conduire une moto (Honda Wave, semi-automatique de location) sans rétroviseurs… mais bon, au Vietnam cela reste un détail.
Pour me convaincre que ce n’était pas si gênant, je me suis dit que c’était une jolie métaphore avec la vie que j’essaie de mener : aller de l’avant sans regarder le passé, ou bien – pour être plus précise – sans que celui-ci représente une source d’inquiétude…
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Une fois sortie de la périphérie de Hanoi, les paysages commencent à laisser voir de belles rizières vertes, des arbres tropicaux et de gros rochers, et puis bientôt des montagnes. En atteignant une certaine altitude, nous avions des vues imprenables sur les vallées en contrebas.
Mai Chau, l’étape touristique/folklorique
Mai Chau se situe au Nord-Ouest de Hanoi, dans une région habitée par une ethnie d’origine thaïlandaise ; les Thai Blancs. Il s’agit de l’une des cinquante-quatre ethnies reconnues au Vietnam.
La partie touristique de Mai Chau n’est pas très agréable, mais c’est assez divertissant d’y passer une nuit. La plupart des visiteurs dorment « chez l’habitant » dans des maisons traditionnelles.
Le soir, les quelques restaurants font griller des animaux entiers pour régaler des touristes venant des quatre coins du monde. Toutes les maisons possèdent un magasin de souvenirs et de vêtements de différentes ethnies du Nord, et donnent un spectacle de danse et de chant (plus ou moins traditionnel) pour distraire tout ce monde de passage.
Après cette halte, nous sommes allées chez l’un de mes fournisseurs de tissus thai traditionnel. Je me sentais un peu gênée de déranger alors que c’était le jour de la fête du travail… Mais Cô Oanh, la propriétaire de l’atelier, a été tellement accueillante que j’ai non seulement passé une commande de tissu, mais nous avons également été invitées à partager le déjeuner avec toutes les couturières et leurs familles pour célébrer ce jour chômé !
Pour en savoir plus sur cette coopérative de tissage (et sur la marque Linda Mai Phung), vous pouvez regarder ce reportage.
Linda Mai Phung à la coopérative de Mai Chau.
La magie de Pu Luong
Nous sommes ensuite reparties vers la réserve naturelle de Pu Luong, qui s’étend de Mai Chau au parc national de Cuc Phuong, vers le Sud-Est de Hanoi. Des montagnes, des rizières, une vache couchée au milieu de la route, des maisons traditionnelles, des poules, des enfants chassant des papillons avec leurs filets, encore des rizières en terrasses et d’un vert irréel… cette région est complètement magique !
En nous dirigeant vers le village où nous devions passer la nuit, j’avais l’impression de me balader dans un décor de cinéma, dans un paradis de verdure. À chaque virage, je me disais que j’allais me réveiller et sortir de mon rêve, mais non !
Après des heures de conduites sur ces routes merveilleuses (mais aussi dans des chemins boueux et glissants, car cela se mérite), nous sommes arrivées dans le petit village de Ban Hieu, tout au fond d’une vallée, un véritable havre de paix… avec une surprise supplémentaire : une cascade et des bassins d’eau couleur aigue-marine dans lesquels se baigner !
Nous avons passé deux nuits dans ce village, en logeant chez une famille vraiment chaleureuse. Le couple d’hôtes nous préparait des repas délicieux avec un nombre impressionnant de plats différents. Leur fils de cinq ans venait me prendre la main pour m’accompagner dans mes petites ballades.
Nous leur avons offerts, à lui et ses cousins, des longans (fruit cousin du litchi) dont ils ont utilisé les noyaux pour jouer à la toupie ! J’avais le sentiment qu’on avait besoin « de peu pour être heureux » et je n’avais aucune envie de repartir !
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Last but not least : Ninh Binh
Mais il nous restait une dernière étape avant de retourner à Hanoi, Ninh Binh, que l’on appelle aussi la « Baie d’Halong terrestre ». La ville elle-même s’est beaucoup industrialisée au cours des dix dernières années, mais les alentours sont d’une beauté à couper le souffle.
Cette région, bien que très fréquentée par les touristes pour ses paysages, les temples de Hoa Lu et les grottes de Tam Coc, demeure l’un de mes endroits favoris au Vietnam. Je ne me lasse jamais d’y retourner.
Voici ce dont je parle, les rochers – pains de sucre dans les marécages, c’est Ninh Binh : c’est complètement canon et mystérieux.
Nous avons toutefois fini par quitter cette région, dont la spécialité culinaire est la chèvre, et nous sommes rentrées chez mon amie Trang, à Hanoi. Pour profiter de la cuisine du Nord du Vietnam une dernière fois avant mon retour, nous sommes allées déguster un Bún Chả cá Lã Vọng, un plat de poisson-chat délicieusement frit avec des herbes (principalement de l’aneth), que l’on mange avec des nouilles de riz (le bun) et du Mắm Tôm (sauce de crevettes très forte) ou du Nước Mắm (la fameuse sauce de poisson vietnamienne).
Miam.
Après ces quelques 500 kilomètres parcourus et avec le ventre bien rempli, je suis rentrée à Saigon épuisée par toutes ces heures en moto et ces nuits à dormir à même le sol, mais ressourcée, et avec des images et des souvenirs inoubliables sous mon casque !
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