Tout a commencé sept ans plus tôt, au lycée. J’étais passionnée par la langue espagnole. En cours, je rêvais de partir faire de l’humanitaire en Amérique latine.
Mon voisin de table (et ami) voulait, lui, retracer le parcours de Che Guevara, pas en mobylette mais à vélo : l’idée était de partir à la même période pour se rejoindre à un moment. Malgré le fait qu’on ait chacun tracé notre bonhomme de chemin durant nos études supérieures, nous sommes restés amis.
En 2013, l’idée de partir m’est revenue à l’esprit grâce à mon petit copain (qui est colombien) et ma prof de droit, qui nous a parlé du fait de pouvoir voyager pendant trois mois sans visa dans de nombreux pays (elle-même était allée en Amérique du Sud). La fin de mes études approchait et l’envie de passer le pas avant d’entrer dans la vie active s’est fait ressentir.
J’ai contacté mon ami de lycée pour lui rappeler ce vieux rêve qu’il fallait réaliser.
Mon petit ami n’avait pas la possibilité de partir aussi longtemps à cause de son travail, mais il m’a vivement encouragée à partir découvrir sa culture. Comme à l’époque, je n’étais pas prête à voyager seule, la première personne à qui j’ai pensé était mon ami de lycée. Je l’ai donc contacté pour lui rappeler ce vieux rêve qu’il fallait réaliser.
La culture latine, une très belle découverte
Quelques mois plus tard, nous étions prêts, billets en main pour trois mois d’aventure dans cinq pays : le Costa Rica, le Panama, la Colombie, l’Équateur et le Pérou. Je ne vais donc pas livrer mon impression sur chaque pays mais plutôt sur une culture : la culture latine.
La manière de penser, d’aborder, d’approcher les gens est différente.
Pour moi qui n’étais jamais sortie d’Europe, ce fut ma plus belle expérience de vie jusqu’à aujourd’hui. La manière de penser, d’aborder, d’approcher les gens est différente là-bas. J’ai fait du CouchSurfing pendant ce voyage, et mes échanges avec mes hôtes m’ont énormément appris à ce sujet.
Le premier chez qui on est allés s’est tout de suite « gentiment » moqué de moi en voyant ma tête quand il s’est approché pour me faire une accolade alors que ça ne faisait que deux heures que nous nous connaissions !
D’ailleurs, je ne remercierai jamais assez tous nos hôtes de nous avoir si bien accueillis dans leur vie. Ils étaient tellement chaleureux qu’à chaque fois, je ne voulais plus partir de chez eux : nous pouvions parfois avoir l’impression de faire partie de la famille
, même si nous ne passions qu’une ou deux nuits chez la personne. Ce sentiment est indescriptible.
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Un mode de vie particulier
J’ai apprécié le mode de vie beaucoup moins « réglé » qu’en France. Si tu veux prendre le bus, deux solutions s’offrent à toi : tu peux tendre l’oreille pour écouter les crieurs (les personnes dans les bus qui annoncent la destination) et tendre le bras pour arrêter ces bus… ou aller à la gare routière et te faire alpaguer par le plus offrant !
Et puis, manger dans la rue à n’importe quelle heure pour presque rien, manger dans le bus grâce aux vendeurs qui y montent aussi, faire connaissance avec des gens en pleine nuit (toujours dans une gare routière), partager une buseta avec eux et être assez à l’aise avec la langue pour raconter des blagues…
Si notre moyenne de retard acceptable est de quinze minutes, la leur est de deux heures, que ce soit pour voir un rendez-vous avec un ami ou pour un horaire de bus.
Bref, la rencontre avec les « latinos » a été un réel coup de cœur. Ils m’ont aussi beaucoup appris sur la notion de retard : si notre moyenne acceptable est de quinze minutes, la leur est de deux heures, que ce soit pour un rendez-vous avec un ami ou l’heure initialement prévue d’un bus (mais ce fait est plus vrai en Colombie qu’ailleurs).
Durant ces trois mois, nous avons principalement visité des villes, découvert de magnifiques paysages en randonnant (à pieds, à vélo) et partagé au maximum le mode de vie des personnes qui nous accueillaient. Le fait d’être à deux nous a aussi permis de nous découvrir l’un l’autre (mais ça c’est une autre histoire).
L’Amérique latine et ses différences
Je me suis aussi rendu compte de la chance que nous avons en France : nos congés payés, notre système de santé, notre accès à l’eau… et aussi le pain et le fromage.
Mon regard sur la France a clairement changé durant le voyage. J’ai adoré le mode de vie en Amérique latine et donc regretté de ne pas avoir ça chez moi, mais je me suis également rendu compte de la chance que nous avions : nos congés payés, notre système de santé, nos prestations sociales en général, l’eau chaude partout (et qui ne dépend pas du fait d’allumer la lumière ou pas), et SURTOUT, le pain et le fromage (ces deux-là m’ont manqué en très peu de temps) !
Écrire ces quelques lignes m’a replongée dans de bons souvenirs. Il y a tellement à raconter : j’ai aussi été figurante dans le film Hand of Stone qui sort bientôt (cela s’est fait au détour d’une séance de confection de crêpes dans une auberge espagnole au Panama), et j’ai pu vivre beaucoup d’autres choses vu que j’ai souvent été au bon endroit au bon moment.
Je ne vous cache pas que j’économise déjà pour un autre voyage : cette fois, ce sera un tour du monde — l’idée se construit à mesure que les économies gonflent.
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