À l’approche de la fin du mois, le topic « 2 semaines = 0 dépense » m’aide à rester calme face au vide vertigineux de mon compte en banque — et j’essaie toutes les stratégies pour ne plus dépenser mes sous.
Figurez-vous qu’utilisant nos cartes bleues pour payer nos achats, nous serions parfois tenté•es de penser que l’argent est fictif, qu’il n’existe pas vraiment… Et s’il n’existe pas réellement, on peut en dépenser beaucoup, non ?
Quel moyen de paiement privilégier pour faire des économies ?
Deux chercheur•ses en psychologie, Priya Raghubir et Joydeep Srivastava, se sont emparé•es du sujet et ont décidé d’examiner les liens entre l’argent fictif, l’argent physique et nos comportements en matière de dépenses.
Alors, devient-on des flambeurs lorsque l’on dégaine nos cartes bleues ? Pour faire des économies, devrions-nous faire attention à nos modes de paiement ? L’économie appartient-elle à ceux qui règlent en espèces ?
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Carte bleue ou espèces, une vraie différence ?
Afin d’étudier l’effet du mode de paiement sur nos décisions et nos comportements, les chercheurs ont réalisé quatre études aux États-Unis.
Pour deux d’entre elles, ils ont proposé à 151 adultes, avec un âge moyen de 21 ans, d’estimer le coût de plusieurs repas selon différents modes de paiement.
Pour les deux autres études, cette fois, les psychologues ont sollicité 158 adultes volontaires, leur ont accordé une certaine somme (soit de l’argent physique, soit une carte de crédit) et ont observé le montant de leurs dépenses.
Les volontaires ont dépensé moins d’argent lorsqu’ils avaient des espèces.
Verdict ? Les chercheur•ses ont réalisé deux choses : d’abord, les volontaires ont sous-estimé le coût des repas lorsqu’ils devaient payer avec une carte de crédit (cet effet s’atténuait ceci dit lorsque les volontaires devaient payer plusieurs fois d’affilée avec cette carte)…
Ensuite, les sujets ont également dépensé des sommes d’argent plus importantes lorsque les chercheurs leur avaient confié une carte de crédit.
Autrement dit, dans chacune des expériences, les volontaires ont dépensé moins d’argent lorsqu’ils avaient des espèces à disposition.
La carte bleue, barrière à la « douleur de payer »
Selon les psychologues, lorsque nous payons par carte bleue, ou avec une forme de paiement dématérialisé, nous n’expérimentons plus la « douleur de payer ».
La douleur de payer pourrait bien être une bonne chose.
Cette douleur psychologique serait ressentie lorsque nous réglons avec des espèces — parce qu’elles seraient un mode de paiement « transparent », grâce auquel nous pouvons réaliser très clairement la somme que nous dépensons.
Avec une carte bleue, la transparence disparaît… et la dépense n’est plus douloureuse, ce qui nous pousserait à dépenser plus !
Somme toute, la douleur de payer pourrait bien être une bonne chose : elle pourrait agir comme un garde-fou et nous permettrait de dépenser de façon plus réfléchie.
Si nous souhaitons continuer à utiliser nos CB, nous n’aurions plus qu’à garder un œil sur nos relevés de compte au jour le jour pour créer une transparence et s’infliger une bonne douleur psychologique…
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Pour aller plus loin :
- L’article écrit par Priya Raghubir et Joydeep Srivastava
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