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Il y a plusieurs mois, je découvrais sans trop savoir à quoi m’attendre l’histoire douce mais tumultueuse d’un amour a priori impossible.
Un amour qui m’a finalement renversée, en seulement 1h43 de film.
Carmen et Lola, de quoi ça parle ?
Carmen vit dans une communauté gitane à deux pas de Madrid.
Elle est destinée à reproduire le schéma suivant : se marier et élever autant d’enfants que possible. Jusqu’au jour où elle rencontre Lola.
Cette dernière, gitane également, rêve d’aller à l’université, fait des graffitis d’oiseaux et aime les filles. Elles développent toutes deux une vraie complicité qui les mènera à être victimes de rejet…
Carmen et Lola, le portrait lumineux de femmes en demande de liberté
Carmen et Lola sont différentes mais toutes les deux sont mues par des envies de liberté.
Ensemble, elles semblent pouvoir déplacer des montagnes, mais surtout dépasser les a priori de leur communauté.
Rosy Rodriguez et Zaira Romero donnent vie à ces deux personnages de femmes épatantes, qui accueillent chaque obstacle imposé par la vie avec un cœur ouvert et tolérant.
Je ne connaissais personnellement ni l’une ni l’autre mais rien d’anormal à cela : il s’agit de leurs premiers grands rôles au cinéma. Je n’attends désormais plus qu’une chose : voir leur carrière exploser.
Car ces deux actrices sont lumineuses au point d’apporter encore un peu d’énergie solaire à ce film, qui déjà invite à mordre la vie à pleines dents.
C’est sûrement parce qu’elles sont dirigées d’une main de maître par Arantxa Echevarría, dont c’est le premier long-métrage de fiction. Auparavant, la cinéaste de 50 ans n’avait façonné de ses mains habiles que des courts-métrages et un documentaire.
Et pour son premier film, elle est déjà remarquée par la grande Cannes.
En effet, cette année Carmen et Lola a fait partie de la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs, mais en est revenu bredouille.
Ce qui n’enlève rien à la qualité de ce petit joyau, qui en plus de présenter deux étoiles, met en lumière une communauté qu’on ne connait que peu…
Carmen et Lola, un film à visée sociale
Je ne sais rien du quotidien des communautés gitanes.
J’en ai toutefois l’image d’une communauté régie par des lois très strictes, qui visent à cloisonner les membres à l’intérieur de cette même communauté.
Dans Carmen et Lola, la réalisatrice explique par exemple qu’il est très compliqué pour une fille gitane de se marier avec un homme qui ne fait pas partie de sa communauté : un « gadjo » (alors imagine avec une femme !).
Une phrase m’a d’ailleurs particulièrement marquée !
Le père de Carmen crie à un moment donné :
« Je préfère encore qu’elle parte avec un mauvais gitan qu’avec un gentil gadjo ».
Le contrôle social ne se restreint donc pas ici à l’enfermement physique de jeunes femmes dans un espace, mais relève aussi du domaine de l’idéologie.
On note par exemple l’homophobie latente de l’entourage de Carmen.
Mais de ça, je ne veux pas t’en dire trop et te laisserai découvrir tout ça confortablement installée au fond d’une salle obscure.
Bref, Carmen et Lola, ça n’est pas une simple histoire d’amour, c’est un film social nécessaire et jamais misérabiliste qui en plus de faire rayonner de nouvelles étoiles diffuse son énergie solaire d’un écran à nos cœurs.
Alors, te laisseras-tu tenter par les sirènes d’Arantxa Echevarría, le 14 novembre 2018 au cinéma ?
À lire aussi : Tu as coupé les ponts avec ta famille pour vivre ton amour ? Raconte-le nous !
Les Commentaires
Que penses-tu de la critique d'Irrécupérables "‘Carmen et Lola’ est sorti en France : un film lesbien…et raciste?"
https://www.irrecuperables.org/on-f...jGRAVnvKtUrK2VvMKy9AwBM_8jSZLPhadsEme0Qg4_ngQ
Merci d'avance pour ton avis.