Qu’on soit étudiant-e, au chômage ou simplement complètement naze en terme d’organisation (coucoucoucou je me vise personnellement coucou), il peut nous arriver à tou-te-s (ou presque) de connaître un jour la sentence du découvert, du compte en banque dans le rouge, de la pénurie de thunes.
Parfois, le découvert est minime : moi par exemple, j’ai tout simplement pas négocié d’autorisation à être dans le rouge. Du coup, il suffit que j’ai un découvert de cinq centimes pour que je ne puisse plus rien faire.
D’autres vont être dans la merde parce qu’elles auront une dépense imprévue, ou parce que leur situation est compliquée. Le découvert est partout, le découvert nous entoure (NE TE RETOURNE SURTOUT PAS), il pousse tel du chiendent et vient bien pourrir certaines fins du mois (dans les meilleurs des cas).
Et, dans ces moments-là, même quand on y est habitué-e-s, on reproduit parfois les mêmes choses, les mêmes erreurs, les mêmes habitudes, avec toujours au fond la même crainte. Dédramatisons ensemble avec les trucs les plus caractéristiques du fait de ne plus pouvoir retirer de l’argent, ou payer par carte bancaire !
Le paiement refusé
Quand on n’a pas encore pris le réflexe de vérifier ses comptes de temps en temps, il peut nous arriver d’aller acheter des trucs, sereines, avec notre carte bancaire pour seul moyen de paiement sans réaliser qu’on n’a pas la somme nécessaire en réserve. Une fois qu’on a compris et qu’on a bien eu le coeur qui s’est emballé en lisant les pires lettres du monde formant le pire groupe de mots de la terre (PAIEMENT REFUSÉ, en majuscules en plus, deux mots tellement cruels que je les imagine lus par un Dalek), il faut reprendre ses esprits.
On compose donc avec le regard de l’hôte-sse de caisse qui, bien souvent, fait un effort monstrueux pour montrer qu’il/elle comprend et qu’il n’y a pas de jugement dans son esprit. Tellement que, quand ça m’est arrivé, j’ai eu envie de rajouter « nan mais eh c’est pas grave hein, j’ai encore des légumes secs, des pâtes et des trucs en conserve, pis en plus j’ai un herpès alors j’ai autre chose en tête », mais je me suis contentée de m’éclipser sur la pointe des pieds pour éviter de leur faire perdre encore plus de temps.
Pire encore : quand c’est pour des fringues, des produits de beauté ou n’importe quoi de pas périssable, ça passe. On peut se sentir humilié (même si à mon avis, on a aucune raison de le faire, mais c’est pas contrôlable), mais ça passe. Le plus terrible, définitivement, c’est quand on doit abandonner des aliments frais, qui ne seront donc pas remis en rayon.
Eux ont de grandes chances de partir à la poubelle, rapport à la chaîne du froid, et ça m’a brisé le coeur en UN MILLION de morceaux le peu de fois où ça m’est arrivé. Pas parce que j’allais pas pouvoir m’enfiler un steak (j’ai toujours plein de trucs dans mes placards pour me nourrir quoiqu’il arrive), mais parce que je déteste gâcher la nourriture et que la simple courgette oubliée au fond du frigo que je dois jeter me donne envie de pleurer tellement je me trouve nulle.
Lorgner le papier toilette dans les bars
Parfois, on arrive quand même à sortir, parce que des gens bien intentionnés qui nous font confiance nous avancent un verre. Et quand ça fait vingt-quatre heures qu’on s’essuie les fesses au Soplain bien râpeux parce qu’on a utilisé toute sa dernière monnaie pour des bêtises, aller aux toilettes devient un dilemme. Comment résister à ce rouleau de papier énorme et à peine entamé qu’on pourrait ramener chez soi si facilement, en le fourrant dans son sac ?
Comment ?
Bah excuse-moi mais Hollywood m’a bien rappelé qu’enfreindre la loi c’était vraiment pas sympa, et c’était qu’un nid à emmerdes.
Walter, l’homme qui te rappelle qu’il vaut mieux s’éponger à la main que d’aller à l’encontre de la justice.
Et si vous me voyez un jour aller aux toilettes des bars avec mon sac, sachant que j’ai une cup, retenez-moi : ça voudra dire que je suis sur le point de mettre un doigt dans le délit (comment ça, j’en rajoute ?).
Faire l’autruche pour les factures
Que celui qui n’a jamais fait semblant de ne pas voir cette enveloppe au nom de l’assurance/d’EDF posée là, sur la table basse, me jette le premier TIP. Quand on sait qu’on ne pourra pas rédiger le chèque qu’on doit envoyer parce qu’il sera refusé et qu’après ce sera encore plus pénible, à quoi bon ? Même si la date de paiement est dépassée, on a la tentation de se dire qu’autant attendre les quelques petits jours qui nous séparent d’un virement de la CAF, du Crous ou du salaire. À partir de là, tout ira pour le mieux et on pourra lever les bras en l’air en hurlant « ta gueule et prends mon argent » à n’importe qui.
Enfin bon, n’empêche que pendant ces quelques petits jours, cette simple enveloppe encore fermée suffit à faire hyperventiler d’angoisse.
Revoir sa notion de petit-déjeuner
Partons d’un constat simple : le pain, ça devient dur et immangeable en peu de temps. Les pâtes, la semoule et le riz, par contre, non. Alors la première fois qu’encore étudiante, j’ai dû me faire cuire de l’Ebly au petit-déjeuner, j’ai fait la gueule, je me suis trouvée nulle, j’ai eu envie de retourner sous la couette, de ne pas aller à la fac et de ne me réveiller qu’à midi pour pouvoir manger un repas correct. La déprime totale.
Enfin, seulement pour quelques secondes, puisqu’il m’a suffi d’une bouchée pour réaliser que j’étais vraiment trop coincée au niveau de la nourriture et que franchement, n’importe quel féculent le matin, ça reste plutôt cool et ça cale bien. En plus, oh, ça va quoi : c’est pas comme si je m’étais forcée à manger du pâté à la cuillère à 7h du matin.
De toute façon, il m’arrive de dîner de la glace parce que je vis seule et que je fais ce que je veux quand j’en ai envie, alors pourquoi pas faire l’inverse ?
Par contre quand les sous reviennent et avec eux les oeufs-bacon, c’est la fête.
La quête effrénée
Depuis quelques mois, les gens qui me connaissent sont parfois un peu surpris de me voir toujours avec le même sac à main. Des sacs, j’en ai plein, et j’aime bien en acheter régulièrement. Pourquoi je choisis toujours de me trimballer avec le même, désormais ? Pour des raisons pratiques : je sais désormais que si je me retrouve dans le rouge un jour, je n’aurais plus à récolter ma monnaie perdue au fond de mes besaces en cherchant pendant des heures. Mes seules réserves se trouvent dans le seul sac que je prends quotidiennement.
Parce que ce moment où tu réalises que, tiens, tu t’enfilerais bien un fromage de chèvre là maintenant tout de suite genre vite, mais que tu ne peux plus retirer d’argent, tu te lances alors dans une course à travers ton logis, avec l’espoir de rassembler suffisamment de monnaie pour t’octroyer ce petit plaisir. Et plutôt que de retourner un appartement entier, en pensant bien à chercher dans les doublures de tes manteaux et de tes sacs, autant centraliser les biftons toujours au même endroit. Le temps n’a jamais autant été de l’argent.
Alors si tu es concernée par cet article (décembre étant le mois de Noël et des dépenses qui piquent en tout genre), respire bien fort. Je n’ai pas de solution à te donner si ce n’est d’éviter de trop pleurer si tu n’as plus de mouchoirs en papier. Parles-en autour de toi et quelqu’un te trouvera peut-être une solution. Oh, et quand t’as le blues, écoute le générique des Razmokets :
Moi, ça m’a sauvé le moral par le passé : qui peut vraiment faire la tête en écoutant cette musique enfantine et flippante ?
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