On entend souvent dire que les esthéticiennes sont des filles qui n’ont pas fait beaucoup d’études, qui n’ont pas de grandes ambitions dans la vie et dont le métier se résume à arracher des poils toute la journée. Sauf que moi, j’ai un bac que j’ai eu avec mention, je n’ai jamais eu de problèmes à l’école et je me qualifierai, sans prétention, de nana au cerveau plutôt bien fignolé, comme la plupart de mes camarades de classe d’ailleurs.
Choisir le CAP pour enfin apprendre
On peut alors se demander comment j’en suis arrivée à vouloir passer un CAP, plutôt que d’aller à la fac ou de faire une grande école, de longues études. Et bien c’est simple : j’en ai eu marre de ne rien apprendre de concret. L’année dernière, j’allais au lycée à reculons, parce que je savais que j’allais m’ennuyer, que j’allais passer des heures le popotin sur une chaise à écouter un prof me parler de choses qui ne m’intéressaient pas. J’avais perdu le goût de l’école, je voulais travailler vite, voir d’autres choses. Après réflexion, c’est donc vers l’esthétique que je me suis dirigée. Pourquoi ? Je dois avouer que je ne sais pas trop. Ça m’a toujours un peu plu, l’idée de prendre soin de sa peau, de son corps. Et puis, j’aime bien les gens. J’ai toujours voulu faire quelque chose avec eux : psy, éducatrice spécialisée, assistance sociale. Sauf que je suis une petite chose fragile, et ces métiers n’étaient définitivement pas faits pour mes glandes lacrymales. Esthéticienne, c’est un peu le compromis idéal !
Le CAP esthétique, un nid de vipères ?
Mais alors, comment ça se passe le CAP, et le fait d’être dans une classe avec exclusivement des nanas ? Ben je dois dire que, contrairement à ce que je pensais, ça se passe très bien. Je dois bien l’avouer, j’avais très peur de me retrouver avec des filles « prises de tête », ou avec qui je ne partagerais pas grand-chose. Au final, on s’entend toutes super bien ! Et puis, pour la première fois depuis un peu trop longtemps, je prends plaisir à aller en cours. L’ambiance est complètement différente. Là où je suis, il y a un vrai échange prof-élève. J’apprends des tas de choses vraiment concrètes, que ce soit lors des épilations où l’ambiance est vraiment détendue du slip (on arrive avec nos magazines qu’on lit pendant que notre binôme s’occupe de nos jambes velues, on papote, on rit fort), le démaquillage, le modelage (vous connaissez beaucoup de cours, vous, où quand on arrive en classe il faut s’allonger, se couvrir avec un plaid pour avoir bien chaud et faire une sieste pendant qu’on se fait masser ?) ou toutes les autres matières théoriques comme la cosmétologie (de quoi sont faits nos produits cosmétiques, comment ça marche, etc.), la biologie de la peau et d’autres petites choses toutes plus intéressantes les unes que les autres. Alors certes, ça ne fait qu’un mois que les cours ont repris, et il est possible que je déchante par la suite, mais pour le moment tout se passe très bien, et j’espère que ça va continuer longtemps !
Une voie de garage ? Non, un éventail de possibilités
Il faut aussi savoir qu’il existe plein d’autres diplômes, dont le brevet de maîtrise, qui donne un statut de cadre, ou des BTS. Je ne suis pas non plus obligée de travailler dans un institut : je peux me spécialiser dans la manucurie, le maquillage (pour devenir maquilleuse professionnelle), travailler dans des centres de thalasso, dans des thermes, je peux aussi ouvrir mon institut, ou encore travailler dans les hôpitaux ou les prisons pour femmes. C’est vraiment très varié ! Mon petit rêve à moi, c’est d’ouvrir un institut à l’étranger, et de faire un peu de bénévolat dans des prisons. Enfin, je verrai bien où la vie va me mener !
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J'ai une copine qui recherche du boulot depuis sept mois et une autre qui enchaîne les petits CDD dans les grandes chaînes. Enfin, la dernière a fini par décrocher un CDI chez Yves Rocher, un an et demi après avoir obtenu son diplôme.