Ma valise est faite. J’ai jeté mes vêtements en boule dedans à 3h du matin, et fait semblant d’ignorer l’évidence : elle ne fermera jamais.
Mais bon, je m’occuperai de ça 14 secondes avant de partir, comme le veut la bible des gens mal organisés.
À l’intérieur j’ai quand même fourré soigneusement le dernier Joël Dicker, dont je découvrirai les mots avec une tout autre attention après l’avoir vu fouler la Croisette.
Dans quelques heures, je quitte la ville de Cannes, qui a désormais des airs de piscine, comme chacun sait.
J’emporte avec moi plein de jolis instants, et surtout 12 séries à voir en entier.
CanneSeries, des découvertes sensationnelles
Je n’ai pas pu rester à Cannes pendant toute la compétition, faute de temps libre.
Je n’y ai passé que 4 jours, mais c’était largement suffisant pour savoir qu’il y aurait une saison 2.
Les séries présentées en et hors compétition étaient toutes bien sélectionnées, très qualitatives, et j’aurais eu du mal à les départager si j’avais été membre du jury.
J’avais tout de même établi un petit classement personnel :
Voilà mes séries coups de cœur, dans l’ordre de mes préférences.
Honnêtement, je suis bluffée par les trouvailles du concours. J’ai vraiment TOUT aimé à peu près de manière égale. Seule petite déception : The Typist, que j’ai trouvé un poil moins convaincant.
Mais globalement, la sélection est impressionnante.
Il ne reste plus aux festivaliers qu’à attendre une potentielle diffusion française.
Si on y réfléchit bien, le concept de CanneSeries est couillu. Il fallait oser nous faire avaler autant d’épisodes pilotes, sans rien nous donner derrière.
En gros, j’ai vu 12 débuts de séries… dont je ne sais pas si je pourrai voir la suite.
Mais je n’ai même pas pensé à m’en plaindre, tant j’étais transportée par toutes ces superbes découvertes.
CanneSeries, une jolie cérémonie de clôture
Hier soir, sous des trombes d’eau, les cannois courageux ont monté les marches roses du palais des festivals, parapluies en main.
Bien sûr, d’après les bulletins météo, il fera beau à Cannes la semaine prochaine…
Tu trouves que ces articles reportages sont quand même vachement centrés sur les intempéries ? Oui mais tu sais, c’est une sorte de running gag dans cette ville.
Chaque année, en mai, avant le festival de long-métrage, le monde retient son souffle. Fera-t-il beau ou non ? Sera-t-il possible de parader en robes légères ?
Bref, hier soir, on était tous trempés jusqu’aux os.
Mais une fois au sec, l’ambiance était à la fête.
La cérémonie de clôture a débuté sous un tonnerre d’applaudissements et Kyan Khojandi a débarqué sur scène.
Le spectacle s’est ouvert sur une prestation bien menée du maitre de cérémonie, avec une séquence hommage aux séries préférées du monde : Stranger Things, Game of Thrones, The Walking Dead etc.
Vois plutôt :
Il a ensuite appelé plusieurs stars pour remettre des trophées lumineux aux séries en compétition, ainsi que… sa mère, dont c’était le rêve d’enfant.
En plein milieu de la cérémonie, et pour donner un prix à la meilleure musique, un jeune groupe de beatbox a repris, en à peine plus de 3 minutes, les génériques de séries cultes comme Friends, GOT, et New-York Unité Spéciale.
Une prestation qui leur a valu une ovation du public. Superbe moment.
Tu te demandes qui a gagné quoi ? Voilà le palmarès :
- Meilleure Série : When Heroes Fly de Omri Givon (Israël)
- Prix de la Meilleure Interprétation : Francesco Montanari pour Cacciatore The Hunter (Italie)
- Prix Spécial d’Interprétation : le cast de Miguel (Israël)
- Meilleure Série Digitale : Dominos
- Prix du Scénario : State of Hapiness (Norvège)
- Prix de la Meilleure Musique : State of Hapiness (Norvège)
Comme tu peux le constater, il n’y a pas de meilleure interprétation « masculine » ou « féminine », car ce prix est non genré. Encore une belle innovation du festival.
C’est finalement la série When Heroes Fly qui a remporté le prix le plus convoité. Et c’est mérité !
Son jeune acteur principal, Tomer Kapon, est monté sur scène avec ses collègues et amis.
En s’emparant ému du micro, il a rapidement évoqué les conséquences de la guerre sur le pays qu’il aime et prononcé quelques mots parfaits, venus mettre un point final à cette compétition :
« Let’s make art, not war »
Safe, la série hors-compétition
Pour clore en beauté ce festival, la série Safe a été projetée quelques minutes après la fin de la cérémonie.
Créée par Danny Brocklehurst et Harlan Coben, président du jury de CanneSeries et accessoirement écrivain de renommée internationale, Safe suit le périple d’un père bouleversé par la soudaine disparition de sa fille.
Qui a fait le coup ? Où peut-elle bien être ? Ses voisins sont-ils coupables ou impliqués ? Peut-il se fier à son meilleur ami, dernier type à l’avoir aperçu ?
Les deux premiers épisodes, portés par Michael C. Hall et Audrey Fleurot, sont haletants et menés à la baguette.
Une fin de festival parfaite, en somme.
Y aura-t-il une saison 2 ? C’est LA question qui brûlait toutes les lèvres hier soir. La réponse est oui et on a déjà les dates : du 3 au 10 avril 2019.
Alors, un conseil, réserve tes billets.
Voilà, chère lectrice. Il est temps pour moi d’aller enfin m’asseoir sur ma valise…
À lire aussi : Canneseries : chroniques d’un festival pop et branché, jour 3
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Les Commentaires
Même chose pour le groupe qui a interprété toutes musiques de série, c'est super chouette