Santé publique France a publié le 31 juillet 2023 les résultats de l’évaluation du programme de dépistage organisé du cancer du sein sur la période 2008-2018 dans les départements et régions d’outre-mer. Ce programme national de dépistage organisé du cancer du sein consiste à inviter tous les 2 ans les femmes âgées de 50 à 74 ans à effectuer une mammographie de dépistage, complétée par un examen clinique des seins (observation et palpation).
D’après ce nouveau rapport, les taux de participation dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) sont proches de celui de l’Hexagone (sauf en Guyane). Cependant, l’incidence du cancer du sein est plus faible dans ces territoires. Peut-être parce que les femmes y auraient un peu moins de cancers du sein, certes, mais peut-être aussi car moins d’examens complémentaires y sont réalisés, révèle l’Agence nationale de santé publique.
Un programme de dépistage du cancer du sein moins performant dans les DROM qu’en Hexagone
Le rapport de Santé Publique France constate ainsi dans le cas des DROM :
« Moins d’échographies complémentaires réalisées en cas de difficultés de lecture, moins d’examens diagnostiques réalisés en cas de dépistage positif, des valeurs prédictives positives plus faibles, des taux et proportions de cancer de petite taille détectés plus faibles.
L’estimation de l’impact du programme de dépistage du cancer sur la diminution de la mortalité par cancer du sein, ses bénéfices sur la qualité de vie ainsi que les risques induits, sont des questions importantes y compris dans les DROM. Une amélioration des pratiques de dépistage dans les DROM, en particulier en Guyane, contribuerait à augmenter la performance du programme dans ces territoires. »
À lire aussi : Les violences sexistes explosent dans les Outre-Mer, selon une nouvelle étude
En 2018-2019, la participation à ce programme est d’environ 46,5 % à La Réunion, 46 % en Martinique et Guadeloupe, et 23 % en Guyane. Le manque de recours au programme pour ce dernier territoire ultra-marin s’explique en partie par des problèmes d’envoi des invitations, d’accès aux services de santé et au niveau élevé d’immigrés issus de pays voisins recourant moins souvent aux soins (malgré l’accès à la sécurité sociale). D’où l’importance de redoubler d’effort pour améliorer les pratiques de dépistage dans les DROM, en particulier en Guyane, et ainsi continuer de faire reculer ce vilain crabe.
Les Commentaires