Cette après-midi, j’ai vu passer un article de Vice intitulé Le Canada abroge sa loi contre le sexe anal. Étonnée de voir la sodomie non-légale dans un pays me paraissant à première vue si ouvert d’esprit, j’ai cliqué pour en savoir plus.
Sans surprise, la réalité s’avère… un poil plus complexe.
Il y a bien une loi canadienne contre la sodomie (mais elle ne s’applique pas à tous)
Dans le pays à la feuille d’érable, le texte Section 159 du Code Criminel dit :
« Quiconque a des relations sexuelles anales avec une autre personne est coupable soit d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de dix ans, soit d’une infraction punissable sur déclaration de culpabilité par procédure sommaire. »
L’article précise que deux exceptions existent : si cela se produit dans l’intimité d’un couple marié ou si les deux pratiquants ont dix-huit ans au moins. Il faut bien entendu dans tous les cas que tout le monde soit consentant.
Et même si tout le monde est majeur et que tout le monde le veut, la loi peut s’appliquer
dans certaines circonstances. C’est le cas si la sodomie est effectuée dans un endroit public ou bien si plus de deux personnes y prennent part (ou y assistent). Effectivement, l’acte n’a pas été commis dans « l’intimité ».
Cette mesure est injuste envers les jeunes, en particulier les hommes homosexuels. Au Canada, l’âge de la majorité sexuelle est de seize ans. Ceux souhaitant pratiquer la sodomie se retrouvent donc dans l’illégalité en attendant leurs dix-huit ans.
La loi canadienne contre la sodomie va (enfin) être abrogée
Cela fait des années que la communauté LGBT du pays proteste. En 2007 déjà, un député néo-démocrate avait déposé sans succès un projet pour abroger cette loi.
Hier, le gouvernement libéral du Canada a annoncé introduire une législation pour annuler la fameuse Section 159 du Code Criminel.
Jody Wilson-Raybould, ministre de la justice, a déclaré à cette occasion :
« La diversité et l’inclusion font partie depuis longtemps des valeurs que les Canadiens ont adoptées. Les Canadiens tiennent à ce que leur gouvernement et leurs lois incarnent ces valeurs. »
Le gouvernement a également annoncé la nomination d’un conseiller spécial auprès du premier ministre pour les causes LGBT. C’est un député lui-même homosexuel, Randy Boissonnault, qui a été désigné pour accomplir cette tâche.
La preuve, s’il en fallait une, qu’il n’est jamais trop tard pour évoluer.
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