Le WTF est total, total est le WTF : la ville de New York a investi dans une campagne. Une campagne qui s’étend sur les arrêts de bus et dans les stations de métro. Jusque là, rien de bien foufou. Mais là où le bât blesse, c’est sa façon de traiter le sujet qu’elle défend : la prévention de la grossesse chez les adolescentes, pourtant en baisse depuis 10 ans dans la Grosse Pomme.
Le procédé est simple : des visages d’enfants plus ou moins tristes en gros plan sont accompagnés de messages extrêmement forts (et plus ou moins pertinents puisque la plupart pourraient s’appliquer à n’importe quel couple de n’importe quel âge désireux de faire des enfants). Le but : faire connaître le « vrai coût » d’une grossesse adolescente.
Honnêtement maman… Il y a de bonnes chances pour qu’il ne reste pas avec toi. Qu’est-ce qui m’arrive, alors ?
Papa, tu vas payer pour m’aider pendant 20 ans.
J’ai deux fois plus de chances de ne pas sortir diplômé du lycée parce que tu m’as eu quand tu étais adolescent-e.
Élever un enfant quand on est encore adolescent n’est certainement pas quelque chose de simple. Certaines choisissent de ne pas garder l’enfant, d’autres ne peuvent s’y résoudre pour des raisons diverses, certaines ne réalisent pas qu’elles sont enceintes avant qu’il ne soit trop tard pour avorter… Faire comprendre aux plus jeunes qu’une grossesse non prévue peut frapper à leur porte s’ils ne se protègent pas, c’est bien. Culpabiliser et stigmatiser les jeunes parents sans donner d’informations concrètes à ceux qui pourraient se retrouver dans cette situation, ça l’est moins. Il faut que chacun soit conscient de tous les aspects de chaque choix qu’il fera, qu’il soit informé au mieux. Mais il y a une différence entre prévenir et faire culpabiliser, dans un sens comme dans l’autre. Sur Buzzfeed, Copyranter critique cette initiative stigmatisante :
« Faire culpabiliser les gens n’est pas une stratégie efficace. C’est une stratégie qui a été utilisée maintes et maintes fois dans les campagnes anti-drogues, et ça n’a jamais marché. Cette campagne n’est pas différente et n’offre pas de solutions. »
Selon le New York Times, la campagne s’attire les foudres des défenseurs de la santé reproductive, des femmes qui ont eu leur enfant alors qu’elles étaient encore adolescentes et d’autres qui trouvent en cette campagne un renforcement des clichés sur les très jeunes parents « sans offrir une seule information sur la façon de réagir en cas de grossesse non désirée ». Haydee Morales, vice-présidente de l’éducation et de la sensibilisation au planning familial (institution qui a par ailleurs rédigé un communiqué virulent), s’insurge et corrige pour le New York Times :
« Ce n’est pas la grossesse des adolescentes qui les rend pauvre. C’est la pauvreté qui fait tomber les adolescentes enceintes. »
Le bureau de Michael Bloomberg, maire de New York, a tenu à répondre aux critiques expliquant qu’il est important « d’envoyer un message fort pour dire que les grossesses des adolescentes ont des conséquences – et que ces conséquences sont extrêmement négatives ».
Et toi, que penses-tu de cette campagne ?
Les Commentaires
Un permis (peut-être pas carrément un permis par ce que c'est extrême donc disons une évaluation possiblement suivie d'une interdiction) permettrait d'évaluer le risque que l'enfant soit mal traité ou tout simplement que le parent soit incapable de l'assumer !
Ce serait stupide de t'interdire d'être parent par ce que tu es vegan : ce n'est à cause de ça que tu ferait du mal à ton enfant.
PS: Dans le cas d'une évaluation psychologique, les "critères" ne seraient pas la richesse, l'âge, l'éducation, ... mais la capacité à s'occuper de quelqu'un d'autre sur le long terme, à ne pas devenir violent quand l'enfant énerve, à ne pas le couper socialement du monde, ...