Les campagnes d’affichage contre le viol qui ne blâment que les agresseurs et ne tentent pas inconsciemment de faire culpabiliser les victimes sont malheureusement bien rares. Il y a près d’un an, par exemple, une campagne américaine conseillait aux femmes d’éviter de perdre le contrôle d’elles-mêmes en buvant par exemple à outrance. Ce faisant, elle rendait les victimes responsables du viol qu’elles avaient subi, ce qui revient à faire du slut-shaming.
Mais les services de police d’Edmonton, au Canada, ont décidé de procéder d’une toute autre façon et viennent de sortir la suite d’une campagne contre le viol entamée il y a deux ans et dont Marie.Charlotte vous parlait dans un article sur la culture du viol. La différence avec les campagnes qui s’adressent aux potentielles victimes et leur dictent la façon de se comporter pour minimiser les risques ? Celle-ci interpelle justement les hommes avec des phrases simples et un visuel clair. Le but n’est pas de les faire culpabiliser, de faire en sorte qu’ils aient honte de leur genre : c’est davantage à percevoir comme de la prévention et une mise au point dans une société qui floute les frontières entre la relation consentie et la relation forcée. À ce sujet, comme le rappelle Buzzfeed, une étude menée au Royaume-Uni a démontré que 48 % des hommes âgés entre 18 et 25 ans estimaient que ce n’est pas un viol quand la fille est trop saoule pour comprendre ce qui lui arrive.
« Ce n’est pas du sexe si elle n’en a pas envie. Sexe sans consentement volontaire = agression sexuelle »
« Ce n’est pas du sexe si elle est saoule. Avoir des relations sexuelles avec une personne incapable de consentir = agression sexuelle »
« Ce n’est pas du sexe si elle s’est évanouie. Avoir des rapports avec une personne incapable de consentir = agression sexuelle »
Et parce que les victimes ne sont pas obligatoirement des femmes…
« Ce n’est pas du sexe s’il change d’avis. Sexe quand l’autre n’est plus d’accord = agression sexuelle »
Les posters de cette campagne devraient être affichés dans les toilettes des bars ou des clubs, dans les magazines de divertissement ou encore sur les campus universitaires. Conclues par l’injonction « Don’t be that guy » (ne sois pas ce type) qui fait office de fil rouge, cette campagne de Sexual Assault Voices of Edmonton a, semble-t-il, trouvé les mots justes pour raisonner plutôt que blâmer un sexe ou une attitude.
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