Des super-héroïnes stéréotypées et ultra-moulées dans leur combi, il y en a déjà un paquet.
Mais des justicières qui font la nique au sexisme, verve acerbe et leggings léopard tendus sur la vulve à l’appui, c’est plus rare dans le monde de la BD.
Avec « Camel Joe », la jeune auteure Claire Duplan signe un premier album engagé et bourré d’humour pour dénoncer l’absurdité du patriarcat contemporain, et ça défoule.
L’humour comme arme anti-sexiste
Claire Duplan s’était déjà frottée aux grandes idées féministes en lisant Simone de Beauvoir, mais c’est une BD qui lui a offert sa première vraie prise de conscience, à l’âge de 20 ans.
« « Les sentiments du prince Charles » de Liv Strömquist a été un vrai déclic parce que l’auteure y explique de manière très drôle et décomplexée les inégalités hommes-femmes.
C’est de la vulgarisation hilarante. Je l’ai prêtée à toutes les femmes autour de moi. »
Six ans plus tard, elle choisit aussi l’humour pour faire passer son message.
« Le féminisme est souvent considéré comme un sujet délicat. Pourtant, on ne retire rien à personne en parlant d’égalité de droits.
L’humour est une manière de dédramatiser les choses. Le second degré, l’ironie, le fait de tourner les situations en dérision, c’est un bon moyen de montrer leur absurdité. »
Camel Joe, une bande-dessinée féministe et féroce
Résolument non-violente, l’auteure met à distance sa propre colère contre les injustices avec le personnage amplement autobiographique de Constance.
Dans ce premier album, la jeune bédéiste fictive soigne sa révolte en imaginant les aventures de Camel Joe.
Cette héroïne anti-macho et badass au possible
a toujours le mot qu’il faut pour claquer le beignet des mansplainers et autres harceleurs de rue.
« Camel Joe réussit dans la vie là où tout le monde foire.
Faire des scènes un peu violentes ou personne ne mâche ses mots me permet d’extérioriser et de me venger en rigolant. »
Et si tu souhaites également canaliser la haine sanguinaire le ras-le-bol que t’inspire le sexisme au quotidien, Claire Duplan conseille de trouver une communauté compréhensive et bienveillante, avec laquelle parler de ce que tu vis :
« C’est vraiment dans cet optique que j’ai fait la BD.
J’ai commencé la BD en illustrant des histoires de copines et le fait que des inconnues me disent « Je me reconnais et ça me fait du bien » m’a poussée à continuer.
Lire des expériences similaires aux tiennes est salvateur et être en empathie avec celles et ceux qui vivent la même chose permet de sortir de sa solitude et du rôle de victime. »
Pour ce faire, tu peux t’entourer de copines, de contacts sur Internet, mais aussi de livres, comme PAR EXEMPLE « Camel Joe » !
Tu peux te la procurer à la Fnac ou sur Amazon.
À lire aussi : Typologie des tenues de super-héroïnes
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