Le manspreading, c’est le fait de prendre beaaauuucoup de place avec ses jambes dans les transports en commun. Une personne assise, si elle garde ses genoux alignés droit devant elle, n’entre pas en contact physique avec les personnes assises à ses côtés.
Bien sûr, si notre sujet écarte les cuisses, laissant ses genoux partir sur les côtés, alors ses jambes peuvent déranger les autres passagèr•es.
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Comme cette pratique est plus répandue chez les hommes que chez les femmes, et qu’elle semble surtout résulter de biais d’éducation dans une société sexiste, on appelle ça le manspreading : l’étalement de mecs. (Beaucoup moins catchy en VF).
Le manspreading, ça vous choque ?
C’est cette question que pose le plus récent épisode de la websérie Cam Clash, une caméra cachée qui teste les réactions des passant•es aux situations de discriminations ordinaires.
Un complice pratique le manspreading dans le plus grand des calmes, et s’en justifie avec bien peu de civilité. Deux complices l’interpellent, et prennent les autres personnes à partie.
Le manspreading est très peu tendance en 2017
J’ai connu des réactions bien plus mesurées face à d’autres situations de Cam Clash, par exemple sur le rapport des Français•es à la cigarette.
Au sujet du manspreading, dans cette vidéo, il n’y a pas de débat : tout le monde s’accorde sur son caractère insupportable, et franchement très peu civil.
Sur YouTube en revanche, les commentaires sont plutôt hostiles à cette mise en scène.
Le manspreading serait un problème très parisiano-centré, ce serait surtout une « prise de tête » de féministes désoeuvrées…
J’avoue être un peu perplexe au sujet de ce concept, dans le sens où je suis assez d’accord avec l’un des témoins de Cam Clash : pour moi, le manspreading est un problème d’éducation avant d’être un problème de sexisme.
Ceci étant dit, ne peut-on pas considérer qu’aujourd’hui, une partie du combat féministe EST un combat de bonne éducation ? Vous avez 4h.
Le manspreading, une question d’éducation et de savoir-vivre ?
Certes, le fait que beaucoup d’hommes aient tendance à prendre naturellement leurs aises dans les espaces publics est une conséquence de leur éducation, dans une société sexiste.
C’est aussi ce biais culturel qui rend beaucoup de femmes méfiantes dans la rue, plus promptes à raser les murs, marcher plus vite, prendre moins de place.
En cela, effectivement, le manspreading est une problématique féministe. C’est plutôt sa solution qui peut être sortie de cette grille de lecture.
Si les origines du manspreading sont effectivement une éducation inconsciente à revoir (ce qui prend du temps et plusieurs générations), la solution pour l’éradiquer paraît plus facile à mettre en oeuvre : l’application des bases de la politesse et du respect de l’autre en société.
Le savoir-vivre n’est ni pro, ni anti-féministe (même si je pourrais argumenter qu’être féministe en 2017 relève du savoir-vivre le plus élémentaire, mais c’est un autre débat). C’est juste du respect lorsqu’on partage des espaces de vie, comme les transports en commun par exemple.
Donc, que vous soyez convaincu•es ou non par la pertinence du concept de manspreading, que vous soyez un•e fervent•e féministe ou jute un•e citoyen•ne qui n’en peut plus de voir toutes les exaspérations du quotidien être analysées sous le prisme du genre : respectez vos voisin•es dans les transports en commun et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes.
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