L’école va mal, et tout le monde s’en fout. Partant de ce terrible constat, des profs pas contents ont décidé de monter au créneau, mais de façon plutôt humoristique.
Réunis dans un collectif dit « contre le dépouillement de l’école », ces enseignants « plutôt culottés » (hinhin) ont réalisé un calendrier de nus, façon « Les Dieux du Stade ». Leur message ?
« L’école est nue. Nue non seulement parce qu’elle est privée de moyens financiers, mais aussi et surtout parce qu’elle est amputée progressivement de son sens, expurgée de la visée humaniste qui, depuis les Grecs, lui donne son nom d’ « école ». »
Dans leur manifeste en ligne sur leur site, les enseignants pointent du doigt les pseudo-réformes appliquées à l’Éducation Nationale, « qui n’ont de réforme que le nom » puisqu’elles cachent en vérité un processus de dépouillement de la mission éducative.
Sont ainsi condamnés :
- la baisse du nombre de professeurs recrutés (la relève des professeurs partis à la retraite n’est plus assurée et le système fait de plus en plus appel aux vacataires)
- l’ « autonomie » des établissements (l’Etat se déchargeant du financement de l’école sur les collectivités locales)
- l’école vidée de sa présence humaine (surveillants remplacés par des portiques de sécurité et caméras)
- l’exigence de plus en plus accrue envers les professeurs (sommés d’assumer certaines prérogatives auxquelles ils ne sont pas formés)
- le formatage de leurs fonctions (on attend désormais des professeurs qu’ils soient de bons fonctionnaires, rien de plus)
- l’appauvrissement du programme (moins de latin et de grec, moins d’arts « parce que ce n’est pas rentable »)
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
C'est d'ailleurs foutrement agaçant d'entendre des élèves de filière littéraire dénigrer les sciences comme si ça relevait de considérations bassement matérielles bien indignes de leur élévation culturelle, littéraire, artistique (et c'est franchement pas rare, j'en ai vu passer un sacré paquet...)
L'argument du "mais ça me sert à rien de savoir équilibrer une équation de réaction/calculer une dérivée/résoudre un problème de géométrie, mouâ j'étudie des oeuvres mâdâme" me donne envie de foutre des baffes. Ça t'apprend à raisonner, banane, à construire une démonstration, à élaborer un plan, à faire des liens, et oh tiens dis donc c'est marrant c'est exactement ça qu'il faut faire pour analyser un texte de philo.
Le cloisonnement des matières fait bien des dégâts, tiens.