Le Père Noël n’a pas reçu ta liste à temps ? Ta famille est du côté cadeaux nazes de la Force ? Pas étonnant que tu reçoives donc ces présents les plus mystérieux de l’histoire des cadeaux : les cadeaux qui ne te serviront jamais. Petit passage en revue de ces piliers de l’inutilité.
Le service à café / service à thé
Le service à café est le cadeau préféré des tantes lointaines, des cousins éloignés et des grands-parents qui n’ont pas d’idées. Depuis que tu es partie “à la grande ville”, ils sont persuadés que tu vis dans un appartement cosy et spacieux, et que ta vie mondaine s’apparente à des réunions tard le soir chez toi, autour d’un bon café brésilien, pour discuter « nourritures terrestres ».
Toi, jeune étudiante, ta vie se résume plutôt à un 30 m2 maxi, un affront quotidien envers ta vaisselle, et des chouilles où la seule caféine que tu ingères, c’est celle du coca. Le service à café ne sert donc strictement à rien à part prendre de la place dans un placard déjà trop petit pour tous tes mugs mignons et tes verres dépareillés. Une solution pour le recycler ? Se servir d’une tasse par jour parce que tu as la flemme de nettoyer celle de la veille. Sinon, à part ça, tu ne vois vraiment pas quand te servir de ces six bouts de porcelaine à imprimé baroque.
Le jeu vidéo naze
Quand ta mère t’a demandé quelle console tu avais, tu as cru très fort recevoir à Noël Dance Central 2, Just Dance ou un jeu qui cartonne. Résultat, tu te retrouves avec un jeu d’aventure carrément pas mystérieux, des énigmes toutes pourries ou encore pire : un jeu du type “Léa passion vétérinaire” car tes grands-parents te voient toujours comme une enfant de 8 ans.
Ces jeux-là sont un fléau des Noëls, car leur coefficient de pourritude t’empêche même de les refourguer chez Game (s’ils t’en donnent 5€ c’est déjà un miracle) ou sur Price Minister, car personne n’en veut. Tu ne parviens pas non plus à le jeter en raison de la petite étincelle de morale qui scintille en toi. Seule option : enfouir la boite très loin là-bas sur ton étagère, ou offrir le cadeau à la petite sœur de ton mec/ta meuf. Bah quoi ? Il se pourrait que cette étincelle de moralité abrite aussi un élan de générosité sans bornes.
La fringue trop petite
C’est vrai, ton frère ne pouvait pas savoir que le 42 de tel magasin relevait en réalité d’un petit 40 bien serré. Résultat, même pas en rêve tu peux entrer dans ce pull, ou alors en portant un corset et un bandage sur la poitrine. Problème : tu ne peux pas l’échanger, car ton frangin a perdu le ticket de caisse, ou le délai est dépassé.
Tu peux développer ta parano en toute tranquillité et comprendre, via ce cadeau, que ton frère essayait de te faire passer un message : “alors boudin, on a encore grossi ?”. Tu décides après coup, devant un tel affront, de lui proposer des pratiques sexuelles en compagnie de poneys frisés et tu manges tes Ferrero Rocher devant lui, l’œil révolver, afin de lui faire comprendre que ton poids ne le concerne pas. Pas sûr qu’il pige.
Le truc en double
CD déjà écouté, livre déjà lu… Le truc en double est une source infinie de frustration. En plus, impossible d’en vouloir à la personne : elle a voulu te faire plaisir et ça prouve qu’elle te connaît bien. Enfin, si elle avait pu te connaître tout aussi bien quelques mois plus tôt, ça t’aurait bien arrangé… Bref. Peu de possibilités pour toi : revendre ton exemplaire sur ebay ou autre (revends le tien, pas celui du pote), ou le donner à une association type Emmaüs, histoire d’en faire profiter quelqu’un d’autre. Bah ouais, Noël c’est aussi une bonne occasion d’être généreux, et pas seulement pingre.
Le chéquier de bons
Très à la mode ces dernières années, le chéquier de bons est vite devenu la plaie suintante des cadeaux de Noël. C’est marrant quand c’est offert par une personne qui s’est décarcassé à faire des bons elle-même avec petits dessins et services rigolos à la clef, mais beaucoup moins quand c’est ton mec qui n’avait tout simplement aucune idée.
Tu te retrouves alors avec des bons à la con que tu n’utiliseras jamais, du type “un dîner dans un bon resto”, “une heure de repassage”, parce que monsieur n’aura plus aucune envie de s’acquitter de sa dette une fois Noël passé. Pire encore, les bons “coquins” avec lesquels tu peux demander, un soir de disette sexuelle, un bref aperçu du Kama-Sutra rapidos. Problème : donner un bon pour une partie de jambes en l’air, c’est aussi émoustillant que de commencer à se fouetter avec un wok encore sale. Suggérer l’acte, c’est quand même plus sensuel que d’aller le réclamer tel un dû, et en plus c’est gratuit.
La corbeille gourmande
Cadeau à double tranchant : parfois c’est réussi, et parfois c’est juste une corbeille toute moche avec une bouteille de piquette et deux boîtes de pâté industriel Dia. Cadeau idéal pour ton oncle Gégé, mais pas vraiment fait pour toi. Le terroir ? Bizarrement ça ne t’inspire guère, encore moins made in Cora. Tu peux donc refiler le pinard qui pique à ton prochain dîner (si possible chez les amis de ta moitié, que tu peux pas blairer), et servir le gros pâté qui pue à ton prochain apéro. Affaire réglée.
Mais le comportement le plus vil que tu peux adopter, après avoir reçu un cadeau inutile, c’est encore de préparer savamment ta vengeance pour l’année d’après. Tu le promets devant le Père Noël et tous ses rennes : l’an prochain, ils se tapent tous des animaux empaillés avec un ruban autour du cou, ces infidèles.
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Les Commentaires
Après les 3 corbeilles annuelles Yves Rochers avec des billes de bain (j'ai pas de baignoire), la pierre ponce (que j'utilise jamais), le parfum (qui sent les cinq premières minutes, puis s'évapore. Pouf) et le gel douche qui me colle des plaques rouges qui démangent et laisse un désagréable film sec sur mon corps après la douche, j'ai gentiment demandé à mon entourage de varier un peu les plaisirs. (Et puis ça va hein, je sens pas le bouc, non mais...)