Le brunch, cette grosse arnaque

Publié initialement le 20 novembre 2016

Depuis des mois maintenant, j’habite dans le onzième arrondissement de Paris. Pour les gens qui comme moi ne savent pas ce que ça signifie parce qu’ils viennent de province, c’est un endroit semi-populaire semi-hipster, avec des petits bars « conceptuels », un restau qui fait du couscous sans gluten au brocoli (je le vis mal) et des coffee-shops côtoyant des supermarchés discount.

J’aime bien mon quartier, il y a plein d’endroits où sortir, et plein de lieux où manger. En plus, comme j’ai une vie sociale bien trop développée pour la petite oursonne que j’étais persuadée d’être, on me propose régulièrement ce bon vieux rendez-vous du dimanche : le brunch.

Laissez-moi vous expliquer pourquoi je dis toujours non à la perspective d’avaler une plâtrée d’oeufs brouillés avec un Bloody Mary à 11h du matin.

Le brunch et ses tarifs prohibitifs

Beaucoup de brunchs marchent sur un système de semi-buffet à volonté, avec des toasts et des boissons en quantité illimitée. Pour le reste, à savoir le sucré et le salé, il faut s’en tenir au menu.

Alors en soi, moi j’adore manger du salé le matin. Je vous laisse avec vos Chocapic et j’avale mes tartines à l’avocat dans le plus grand des calmes. Donc sur le principe, je devrais être motivée par des tranches de bacon croustillantes surmontant des pommes de terre sautées, même à 11h du matin.

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SAUF QUE. Les brunch, au restaurant, ça coûte genre 20€

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Est-ce que j’ai envie de payer 20€ pour trois oeufs, quatre tranches de bacon, 200g de patates et des pancakes ? NON. Parce que tout ça, ça coûte pas cher. Tu me ferais un brunch avec du boeuf, du canard et des asperges vertes, je serais déjà un peu plus motivée.

Mais 20€ le repas, pour moi, c’est un peu plus qu’omelette-charcuterie. C’est au moins une fondue bien sale, un barbecue coréen, un truc avec des Saint Jacques… je suis comme ça, écoutez : j’en veux pour mon argent.

Le brunch, ça se la raconte un peu trop

Je pige pas pourquoi le brunch est devenu « un truc ». Si tu veux qu’on aille déjeuner un dimanche, pas de souci : je peux même me lever un peu tôt et aller mettre 20€ dans un restau chouette (cf. le point précédent).

Mais dès que ça cause de « brunch », en tout cas dans mon quartier, ça devient un concept couru par :

• Des gens dans la com
• Des gens dans les médias
• Des gens dans la pub
• Des familles
• Des familles AVEC DES ENFANTS

Bref, tu finis en terrasse avec à ta droite quatre bruns barbus qui parlent du fait que « Non mais Snapchat, c’est fini, la preuve ils ont mis Discover en-dessous des stories, l’avenir c’est musical.ly c’est sûr », et à ta gauche des parents qui disent à la petite Calypso d’arrêter de foutre ses doigts dans le müesli bio maison.

C’est pas ça mes dimanches, j’ai beau habiter dans le onzième je suis quand même un enfant du peuple.

Le brunch est mort, vive le brunch !

Maintenant que j’ai bien râlé, je mets un peu d’eau dans mon vin (ou de jus d’orange dans mon champagne, ça fait un mimosa et c’est la boisson la plus WTF du monde) (je veux dire si tu veux te bourrer la gueule à 11h30 c’est pas grave mais assume quoi).

En vrai le brunch, sur le papier, c’est COOL. Retrouver des gens un peu tôt le dimanche pour se nourrir et aller digérer au soleil ensuite c’est COOL. Mais pour la France, je demande :

• Soit des brunchs originaux qui valent leur prix
• Soit des brunchs oeufs-charcuterie mais à 10 balles alors

En attendant, je continuerai à faire des brunch… Chez moi. Là où il n’y a pas de champagne dans le jus d’orange, mais où il n’y a pas non plus d’omelettes hors de prix. Tu te joins à moi ?