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Cinéma

« Brooklyn », un joli pan de vie des années 50 à ne pas rater !

Brooklyn raconte un drame optimiste distillé dans une photographie magnifique. Akiha l’a adoré et vous dit pourquoi dans une critique garantie sans spoilers.

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec Brooklyn. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.

Que demander de plus à la vie qu’un drame déchirant mais feel-good distillé dans la culture anglo-saxonne avec une photographie magnifique ? J’ai adoré Brooklyn, j’ai pleuré, rigolé, et même prié pour les destins de ses personnages… Et même s’il n’a pas remporté le meilleur film aux Oscars, il était un candidat sérieux. Ça sort le 9 mars, alors ne le manquez pas !

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Saoirse Ronan interprète sa vie… si elle se passait dans les années 50. Elle joue une Irlandaise originaire d’un petit village, Enniscorthy, où tout le monde connaît tout le monde (dans la vraie vie, l’actrice a grandi dans la ville d’à côté), qui traverse l’Atlantique difficilement en immigrant à New York. Changement de vie, premiers émois… une aventure personnelle mais qui trouve un écho chez tout le monde. Elle est parfaite.

Son interprétation exacte et subtile d’Eilis lui a valu une nomination aux Oscars pour la meilleure actrice. Débordant de jeunesse et d’une naïveté qui se transforme en sagesse, le personnage mûrit. Plus besoin de présenter Saoirse Ronan : bouleversante dans Reviens-moi, une véritable Mathilda (de Léon) dans Hannah, elle a pris un tournant dans sa carrière vers le cinéma de genre avec The Grand Budapest Hotel.

Du côté des personnages secondaires, je mentionnerai Julie Walters (maman Weasley) qui gère sa pension d’hôtes d’une main de fer, mais aussi Jim Broadbent (Horace Slughorn) en curé débrouillard ; ce sont deux poids lourds du cinéma britannique. Mention spéciale à Emily Bett Rickards (car j’aime son Felicity d’Arrow), même si on la voit pendant 15 minutes à tout casser.

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Un message universel d’une justesse infinie

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L’histoire de la gamine qui trouve du travail de l’autre côté de l’Atlantique, ça arrive. Surtout quand la récession irlandaise frappe la population et qu’on doit tenter sa chance ailleurs. Et ça arrive, aussi, l’enfant qui quitte son nid alors qu’elle a grandi dans une ville de campagne, freinée par ses doutes et enfermée dans ce que les gens pensent d’elle, mais qui se décide quand même car c’est sa chance pour s’en sortir.

Le mal du pays s’installe au début, avec la souffrance de cette nouvelle vie, quand tout lui rappelle ce qu’elle a dû quitter… jusqu’au jour où tout change. La lumière renaît car Eilis rencontre Tony, alors que depuis son départ, tout paraissait morne et terne ; la grisaille de New York se transforme peu à peu en la chaleur de la ville qui ne dort jamais.

Brooklyn s’adresse à tout le monde avec un optimisme rare

Malgré une histoire très personnelle, en suivant le parcours d’Eilis, Brooklyn s’adresse à tout le monde avec un optimisme rare. Et dans la vie, il y a un apprentissage : l’opportunité c’est une chose, la rigueur et l’adaptation en sont une autre ! Les protagonistes l’ont bien compris, et ils saisissent la vie à pleines dents. Même les drames ne les abattent pas : le film est plein d’espoir et ne tombe jamais dans le pathos.

Un dilemme entre deux patries…

Nick Hornby adapte le livre Brooklyn en scénario avec brio, en réussissant à équilibrer l’hésitation dans la vie d’Eilis. L’immigration, même aujourd’hui, est assez typique à New York, avec les communautés qui se concentrent dans des quartiers spécifiques. On retrouve bien la patte de l’auteur (prolifique, connu pour High FidelityPour un garçon, A Long Way Down) qui avait également adapté Une éducation, la légèreté de l’adolescente qui grandit devant la caméra et cette fraîcheur sans regret.

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Brooklyn partage également avec Une éducation ses productrices et sa costumière ; du manteau vert d’Eilis, qui rappelle l’Irlande lorsqu’elle prend le bateau, au maillot de bain tendance des plages de Coney Island, tout respire l’élégance et le pointillisme. L’esthétique entre les deux films est vraiment similaire.

La famille de notre héroïne vit de l’autre côté de l’océan, et par conséquent ce qui était son quotidien devient de moins en moins familier. A-t-elle le droit d’être heureuse au détriment de sa sœur et de sa mère ?

… et entre deux hommes

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Dans le fond, Brooklyn reste un film romantique. Je vais être honnête, je suis loin d’être fan d’Emory Cohen. Loin de m’éblouir dans Smash puis complètement dépassé par Dane DeHaan dans The Place Beyond The Pines, il avait du chemin à faire pour que je le prenne au sérieux. Alors face à un Domhnall Gleeson adorable, c’était joué d’avance à mes yeux. Et pourtant…

Dans Brooklyn, le petit Emory dégage un charme incroyable, des plus italiens à vrai dire, avec une malice qui pétille jusque dans ses yeux. Et son alchimie avec Saoirse Ronan est carrément tangible. Sa candeur compense la réserve d’Eilis ; face à Domhnall qui se la joue grand timide réservé mais très gentil, mon cœur balance… comme celui de l’héroïne !

Cette dernière ne pense pas vraiment à ces attirances dans des termes égoïstes. La jeune femme est juste perdue et n’a personne à qui se confier. Sa raison et son cœur partent dans deux directions différentes, et le spectateur se fait trimballer en même temps.

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Une vision moderne de la société et de la femme

L’auteur décrit avec une justesse rare les émotions et le tourment interne de l’héroïne

Colm Tóibín, l’auteur, a sorti son ouvrage hautement plébiscité en 2009 ; il dispose du recul nécessaire pour observer et retranscrire justement. Eilis vit une période charnière, cherche son identité dans ce flot de nouveautés.

Elle réussit à faire des choix à une époque où en tant que femme, ses options restaient limitées, même dans un New York où le rêve américain est censé être à la portée de tous.

Eilis, c’est une femme qui s’émancipe. Pas forcément consciemment. Elle trace sa propre route avec l’aide des gens qui se présentent sur son chemin, comme sa patronne ou ses colocataires de pension qui, malgré leurs gloussements, lui apprennent un tour ou deux. Au final, son féminisme apparaît à mesure que sa personne se révèle et se prend en main. Et à l’écran, Saoirse Ronan incarne parfaitement les changements de son personnage.

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En plus, Brooklyn prend des formes de drame social en incluant la vie ouvrière irlandaise, mais aussi new-yorkaise. Dans ces années post-guerre, de nombreux immigrant•e•s débarquaient en aspirant au rêve américain… mais très peu parvenaient à le réaliser.

Brooklyn et l’Irlande

John Crowley (réalisateur du poignant Boy A, que vous devriez tous voir surtout si vous croyez encore qu’Andrew Garfield ne sait pas jouer) raconte sa version de l’Irlande, car ses origines lui tiennent à cœur.

Quant à la photographie de Brooklyn, elle offre des vues de New York hyper colorées respectant les codes vestimentaires de l’époque (coïncidence heureuse : Jessica Paré, qui a joué dans Mad Men, est de la partie). Les vues du comté de Westford reflètent la province irlandaise avec un réalisme touchant.

Honnêtement, j’aime beaucoup les films d’aujourd’hui qui tournent en 16 mm, avec leur grain vintage… Mais ça devient redondant très vite. Enfin un film d’époque qui ne force pas le trait

Quelle belle fin, quelle belle histoire, quelle belle poésie. J’aime ce film, son image, son message, ses personnages… et ça rime. Foncez voir Brooklyn en salles, dès le 9 mars !

L’avis des madmoiZelles : elles ont adoré !

Les madmoiZelles l’ont vu en salles lors de l’avant-première au MK2 Bibliothèque et elles ont adoré, voici ce qu’elles en ont pensé :


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Les Commentaires

21
Avatar de Babylon3
5 mai 2016 à 13h05
Babylon3
Je l'ai vu en Irlande où il est sorti en grandes pompes au mois de Novembre et j'ai adoré! Je ne suis pas du genre à aimer les films romantiques mais celui-ci mets vraiment l'accent sur l'expatriation et les sentiments qu'on peut ressentir quand on reviens dans son pays d'origine en plus des histoires d'amours de la protagoniste. Les images sont belles, les acteurs également et j'ai passé un superbe moment dans leur univers.
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