C’est l’histoire d’une brochure d’éducation sexuelle à destination des adolescent•es, distribuée par le Centre régional d’information et de prévention du Sida (ou Crips), un organisme associé de la région Île-de-France, qui a pour mission d’informer les lycéen•nes sur la sexualité.
C’est dans le cadre de cette mission que le Crips diffusait cette fameuse brochure, intitulée La sexualité et nous, dans les lycées franciliens.
Une enquête de Renée Greusard et Nolwenn Le Blevennec publiée dans Le Nouvel Obs/Rue89 révèle les raisons de l’arrêt de sa diffusion.
Pourquoi cette brochure d’éducation sexuelle ne sera plus diffusée ?
Officiellement, cette suppression est plutôt raisonnable. Les deux journalistes ont interrogé Jean Spiri, président du Crips, qui évoque « le cycle naturel » d’une brochure, qui a pour but d’être renouvelée.
Le côté ringard de ces dessins et le passage au numérique sont également soulignés.
Extrait de La sexualité et nous — vous pouvez la télécharger ici
Mais ce n’est pas l’unique raison qui expliquerait l’arrêt de diffusion de cette brochure, toujours selon cette enquête du Nouvel Obs, qui est allé interroger Arnaud Le Clere, vice-président du mouvement Sens Commun, une association issue de la Manif Pour Tous. Ce dernier est élu régional, et il siège au conseil d’administration du Crips.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas fan de La sexualité et nous. Il trouve le message trop militant et dérangeant sur certains points :
« De mémoire, il y a une façon de présenter le sujet qui n’est pas du tout objective. On dit qu’un couple peut être constitué de deux hommes, de deux femmes, voire encore d’un homme et d’une femme. C’est un biais.
Et quand on lit cela, on ressent une certaine forme de militantisme. »
Il explique avoir dénoncé le contenu de cette brochure il y a plusieurs mois déjà. Impossible cependant d’affirmer qu’il est la cause de ce retrait.
L’éducation sexuelle en France reste un problème
J’ai jeté un œil à La sexualité et nous et je dois avouer que la brochure m’a semblé très démodée dans son style. Le discours, en revanche, est très juste. Ça ne me gêne pas qu’on la retire à condition qu’on donne effectivement aux jeunes un support mieux adapté à notre époque.
Parce que le problème est bien là : pendant que l’on débat, l’éducation sexuelle des jeunes n’est toujours pas bien faite.
En juin dernier, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes publiaitun rapport relatif à l’éducation à la sexualité, que nous avions repris sous cette question : À quand une véritable éducation sexuelle pour les jeunes en France ?
Les résultats étaient alarmants : une fille de quinze ans sur quatre ne sait pas qu’elle a un clitoris et une jeune femme de moins de vingt ans sur dix déclare avoir été agressée sexuellement.
Il faut faire changer les choses et améliorer l’éducation sexuelle. Une question subsiste néanmoins : comment ?
Parce qu’on est sans doute encore loin, en France, d’en avoir une approche aussi décomplexée que nos voisins norvégiens, par exemple (à lire ci-dessous, en cliquant sur l’image).
Quelle éducation sexuelle auriez-vous voulu avoir ?
Aujourd’hui, il n’est plus possible de nier le fait que l’éducation sexuelle (ou son absence) a un impact sur notre vision, notre apprentissage de la sexualité.
Alors je vous pose cette question ouverte pour, peut-être, écrire prochainement un autre article apportant des éléments de réponse.
Quelle éducation sexuelle aurais-tu voulu avoir ? Viens en parler dans les commentaires ! N’hésite pas à préciser si tu es satisfait•e (ou non) de l’éducation sexuelle que tu as reçue et comment tu aurais voulu être sensibilisé•e à la sexualité.
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Les Commentaires
C'était il y a longtemps, il y a plus de 10 ans, donc j'espère que ces cours ont évolué, mais je ne parierais pas là-dessus.