Si j’étais une personne dépendante à la caféine, je me demanderais si je ne suis pas en train de faire une overdose. Mon vernis à ongles s’est fendu sous la pression, mes pupilles sont dilatées… retenez bien ce que je vais vous dire : CE CLIP EST LE MARQUEUR D’UNE GÉNÉRATION.
Vous croyez que j’exagère ? Explications :
Le début de Hold It Against Me n’est pas sans rappeler le début de la vidéo Oops… I Did It Again à coup de messages informatiques cryptiques et de planètes qui tournent. Oops… I Did It Again est sorti il y a plus de dix ans. 2000, l’année où les clones spearsiens se multipliaient dans les labels. 2011 serait-elle l’année où Britney cherche à imiter Lady GaGa ?
Car la première chose qui frappe notre esprit déjà fatigué par les publicités avant chaque vidéo de YouTube & Dailymotion, c’est le placement produits façon Lady GaGa dans son clip Telephone, mais à la sauce Britney, c’est-à-dire cheap & lourd. A sa décharge, un placement produits peut-il être subtil ? Le but n’est pas d’être esthétique, seulement que l’on retienne bien les mots SONY, MAC, RADIANCE BY BRITNEY SPEARS, PLENTYOFFISH.COM.
L’influence de Stefanie Germanotta est néanmoins ailleurs : les éphèbes désorientés et adeptes de danse contemporaine, le look Jean-Paul Gaultier sur le plateau de Dance Machine, le maquillage de drag-queen (chez Britney = les faux ongles), le faux sang qui gicle. Hier encore, que Britney fasse gicler son sang contre les murs m’aurait paru improbable, et c’est sûrement un manque de discernement de ma part : cette fille simulait une partouze en sueur à 20 ans, alors comment douter qu’elle se taillade les veines à 29 ?
[rightquote]Britney se vide de son sang de licorne, c’est joli mais elle se meurt.[/rightquote]Mais le plus intéressant dans Hold It Against Me, ce n’est pas ça. Le dernier clip de Britney marque l’entrée dans une nouvelle décennie : il utilise les codes de l’Univers GaGa-esque certes, et il montre surtout l’ancienne Britnouille. Ses précédents clips sont passés en boucle sur les écrans à l’arrière-plan, elle porte une robe de mariée façon VMA 2003 où elle a mis sa langue dans la bouche de Madonna
, puis des épaulettes en sequin rouge comme dans sa période Circus, ses mouvements de têtes sont accélérés pour appuyer le mot « CRAZY » – titre d’un de ses premiers singles – comme dans la chanson Do Somethin’.
Britney se vide de son sang de licorne, c’est joli mais elle se meurt. Tout comme dans son clip If U Seek Amy, la métaphore devient son fonds de commerce.
Le meilleur moment est peut-être cette scène de combat entre les deux Britney. Le décor alors épuré, fond noir et chorégraphie, rappelle la vidéo de Stronger où elle se tortillait autour d’une chaise. Britney se fout des droites, vacille sur ses talons de 40 cms, mais tient bon, de la violence esthétique comme on aime en voir au cinéma. Mais en luttant contre elle-même, elle perd à tous les coups. Je n’avais pas ressenti ça depuis la chanson Double Trouble dans Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban.
Alors même si visuellement, l’ensemble donne le tournis, et si son derrière en plomb est moulé dans un boom-boom short en jean… « Pure genious », comme dirait Oprah Winfrey.
// edit rapport à la comparaison avec Lady GaGa – ce que j’explique dans les commentaires :
Mon raisonnement est le suivant : (a) Lady GaGa a crée quelque chose de nouveau à partir d’éléments pré-existants ; (b) si Britney a marqué la dernière décennie, on peut se demander si Lady GaGa marquera la suivante.
Les artistes n’essayent pas forcément de devenir Lady GaGa, mais son influence est telle depuis 2 ans que cela se ressent forcément. Voir Britney qui saigne des arc-en-ciels et des hommes aux mouvements saccadés sortir de son jupon, l’aurait-elle fait sans Lady GaGa ? Le fait est qu’on peut se poser la question.
Pour la musique, je ne la compare pas à Germanotta et je n’en parle même pas (mais là si : Hold It Against Me, le nouveau single de Britney Spears | madmoiZelle.com).
Et si je fais le parallèle avec le placement de produits dans Telephone – on sait bien que ce n’est pas nouveau – c’est parce que dans Telephone, GaGa a réussi à en faire une vaste blague. Une parodie de placement produits (mais qui bien sûr existait vraiment). Dans ce clip de Britney (tout comme dans Circus, mais ça durait moins longtemps), c’est balourd, limite vulgaire.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
De plus, tu as le visage empâté.