Mise à jour du 14 avril 2015 :
Triste anniversaire que celui de l’enlèvement de plus de 200 jeunes filles par la secte Boko Haram, au Nigéria. Il n’y a guère que Martin Weill et Le Petit Journal pour aller enquêter sur place, et informer le reste du monde sur les exactions de ce groupe qui terrorise les populations locales, et continue d’enlever des jeunes filles pour les réduire en esclavage.
Plus de 2 000 enlèvements sont à déplorer depuis un an, et l’on est toujours sans nouvelle de la plupart des otages qui avaient suscité une mobilisation mondiale sur les réseaux sociaux en 2014.
Amnesty International rappelle douloureusement le sort de ces jeunes femmes, otages et esclaves de la secte, dans une vidéo déconseillée aux plus sensibles (pas d’images choc, mais un discours très difficile à entendre).
https://youtu.be/X3C9hA5i7-0
- Lire le reportage d’Amnesty International : La vie sous Boko Haram.
Ces jeunes filles sont mariées de force aux soldats de Boko Haram, violées, entraînées à tuer, envoyées attaquer des villages, parfois leur village, et assassinées lorsqu’elles résistent ou refusent.
Elles sont « introuvables » selon les autorités nigérianes, un aveu de faiblesse qu’il m’est difficile de croire : comment, à l’ère des satellites et des drones, peut-on « perdre » 2000 personnes ? Ne me dites pas qu’aucun service de renseignement d’aucun pays ne se préoccupe de suivre les activités de ce groupe identifié comme étant une organisation terroriste ?
Selon Libération, il y a eu des difficultés de coopération avec les autorités locales, et l’aide internationale n’a produit aucun résultat :
« Ni les images recueillies par les drones américains ni les offensives de l’armée nigériane dans la forêt de Sambisa, où les combattants de Boko Haram avaient l’habitude de se réfugier, n’ont permis de repérer les jeunes filles, visiblement dispersées sur un territoire plus vaste. »
Lire la suite sur Libération : Depuis le rapt des lycéennes, un an d’angoisse au Nigeria.
Selon le président du Nigeria Muhammadu Buhari, il est encore impossible à l’heure actuelle de localiser les victimes des rapts :
« Nous ne savons pas si les filles de Chibok peuvent être secourues. Leur localisation reste inconnue. J’aimerais beaucoup pouvoir le faire, mais je ne peux pas promettre de les retrouver », a déclaré M. Buhari dans un communiqué. »
– Lire la suite sur Challenges.
Espérons que ce triste anniversaire permette au moins de rappeler à nos dirigeants que si l’indignation s’estompe vite sur les réseaux sociaux, nous ne sommes pas moins en attente d’une résolution de ce conflit qui continue de faire des victimes.
Mise à jour du 13 mai 2014 : Osez Le Féminisme appelle à manifester.
Deux mobilisations ont lieu aujourd’hui en soutien aux familles des 223 nigérianes toujours prisonnières du groupe armé Boko Haram :
À partir de 9 heures, des personnalités publiques et politiques se sont rassemblées au Trocadéro : Valérie Trierweiler, Carla Bruni, Sandrine Kimberlain, Géraldine Nakache, Alexandra Lamy, Pénélope Bagieu pour ne citer qu’elles ont participé à cette manifestation très médiatisée :
À 18 heures, une autre manifestation aura lieu au Trocadéro, à l’appel d’Osez Le Féminisme, qui rassemblera de nombreuses associations sous une revendication commune :
« Pour exiger la libération immédiate des jeunes filles enlevées : la France et tous les Etats doivent accélérer et amplifier l’action pour retrouver ces jeunes filles et mettre fin aux exactions du groupe Boko Haram »
Les associations signataires : Adéquations, ANEF, Assemblée des Femmes de Paris Ile-de-France, Association franco-africaine des femmes parisiennes, CFCV, Chiennes de garde, CLEF, Collectif Contre le Terrorisme, Collectif lesbiennes-feministes-ba-ham (CLFBH), Ef-FRONT-e-é-s, Espoirs et combats de Femmes, Fédération nationale GAMS, FEMENs, Féminisme et Géopolitique, Féministes en Mouvements, Femmes Migrantes debout, Femmes pour le dire, femmes pour agir, Femmes Solidaires, FIT, FNSF, Forum Femmes Méditerranée, IFCDU-WICUR, Jeunes Ecologistes, l’Escale, Libres MarianneS, Ligue des Droits de l’Homme, Ligue du Droit International des Femmes, LMDE, MJS, Mouvement pour la Paix et Contre le Terrorisme, Osez le féminisme !, Planning Familial, Rajfire, regards de femmes, Réseau Féministe « Ruptures », SOS Sexisme, une femme, un toit, UNEF, UNL.
Mise à jour du 9 mai :
La mobilisation pour la libération des étudiantes nigérianes a bénéficié du soutien de la Première Dame des États-Unis, Michelle Obama :
Nos prières vont vers les jeunes filles nigérianes disparues et leur famille. Il est temps de #BringBackOurGirls
Sa photo et son message ont été retweetés plus de 50 000 fois.
En France, la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem s’est également exprimée sur le sujet. Au micro de RTL ce matin, elle
réaffirmait le soutien de la France aux autorités nigérianes, qui ont « un devoir de protection à l’égard de ses enfants » :
« La France a fait savoir par la voix du Président et du ministère des Affaires étrangères notre disponibilité pour apporter un soutien sur place aux autorités nigérianes. »
La ministre est favorable à une intervention des institutions internationales pour faire cesser et condamner ces crimes :
« Le Conseil de Sécurité de l’ONU et la Cour Pénale Internationale doivent se saisir de cette affaire, car l’esclavage est un crime contre l’humanité. »
Mise à jour du 5 mai à 18h :
La mobilisation continue sur les réseaux sociaux : Osez Le Féminisme invite les internautes à manifester leur soutien aux Nigérianes kidnappées en se prenant en photo avec le message #Bring Back Our Girls en rouge (la couleur choisie pour la mobilisation au Nigéria).
Envoyez vos photos à contact[at]osezlefeminisme.fr et suivez l’action sur leur page Facebook !
Article initialement publié le 5 mai à 9h00 :
Elles ont entre 15 et 18 ans, et elles ont été enlevées alors qu’elles étaient à l’école, pour passer leurs examens. Les cours avaient déjà été suspendus en mars, par crainte d’une attaque terroriste.
Plusieurs camions sont arrivés, des douzaines d’hommes armés ont envahi les bâtiments, enlevant 274 adolescentes. Certaines ont pu s’enfuir, mais 191 d’entre elles resteraient aux mains du groupe armé « Boko Haram », dont le nom signifie « l’éducation occidentale est un péché ».
Slate publie un article (traduit de l’anglais) qui explique davantage la situation et les intentions de Boko Haram :
« À ce jour, il s’agit de leur plus grand enlèvement de masse. Les lycéennes ont été emmenées dans la jungle pour servir d’esclaves sexuelles, mais leur enlèvement dépasse la volonté de trouver « des cuisinières et des épouses ».
Pour Boko Haram, il s’agit de démanteler la fragile société existante en attaquant ses institutions essentielles: les écoles. »
À lire sur Slate : L’enlèvement de 234 adolescentes au Nigeria rappelle qu’il faut avoir peur de Boko Haram
Contre l’éducation des filles
Trois semaines déjà que l’enlèvement a eu lieu, et les parents tournent tous leurs espoirs vers la communauté internationale, selon les propos d’un des pères, rapportés par Nicholas Kristof dans le NY Times :
« Nous demandons aux puissances internationales d’intervenir. Nous n’avons pas confiance dans le gouvernement nigérian, il ne fait que mentir. »
Le mouvement de soutien est effectivement en train de prendre de l’ampleur : le hashtag #BringBackOurGirls sur Twitter voit passer un flot continu de messages, dont certains soutiens de poids, comme celui de la Secrétaire d’État américaine Hilary Clinton :
« L’accès à l’éducation est un droit fondamental et une raison impensable de cibler des innocentes. Nous devons combattre le terrorisme. »
Selon le New York Times, les filles seraient actuellement « vendues à 12$ pour devenir « les épouses » des militants » : par « épouse », il faut certainement comprendre « esclave ».
Au-delà de la vie de ces 200 adolescentes, c’est le droit à l’éducation des filles qui est menacé, selon le leader du mouvement de protestation au Nigéria, Hadiza Bala Usman : « si elles ne sont pas libérées, aucun parent n’autorisera sa fille à aller à l’école dans le futur ».
Signez la pétition !
Une pétition internationale a été lancée sur la plateforme de mobilisation Change.org. Elle totalise plus de 236 000 signatures à l’heure de publication de cet article.
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