Brice Portolano, si aujourd’hui, ce nom ne vous dit rien, il pourrait s’avérer utile de le retenir. Avec déjà deux expositions à son actif, on pourrait le cataloguer de « jeune photographe en devenir » mais non, à dix-huit ans seulement, il semble être bien plus. On jette un premier coup d’œil, on examine briceportolano.com et les langues se délient, pas besoin de questionner, les portraits répondent d’eux-mêmes.
Expressions, parfois un autoportrait survient, un regard nous dévisage, le sien, obstiné. Une maturité se dégage de ses clichés, il fige les détails, les sourires cachés dans un visage. Il joue sur la facette de chacun, connaissances, amis ou inconnus, aucun point commun, il capture l’inexprimable. Streets, Portolano joue la carte du quotidien, et pourtant pas du banal, pas du déjà-vu, non, il fixe des gamins, bras autour du cou, mutins, il gèle une silhouette à quelques secondes du grand plongeon. Il retouche, parfois, illusionne un fantôme dans un univers aux allures de vieille ville des années 40, enfin, ce n’est qu’hallucination un scooter, une Renault sont garées, en arrière-plan. La vision n’a duré qu’un instant et pourtant, ce n’est qu’un exemple de transportation. C’est bien la plus grande qualité de Brice Portolano, en tant que photographe, il nous transcende.
On lorgne une jeune fille, le regard lointain, caresse d’une main suspendue, déjà un CRS nous toise. Nonsenses, les flaques nous éclaboussent, bouteille de coca-cola pour ne pas se noyer, sensuellement, on s’humecte les lèvres, cigarette entre les dents. Images de rue déstabilisantes, incertaines, les clichés de cette série sont extravagants, les prises de risques multipliées. Série insensée. Abstractions, désormais, on a changé radicalement d’objectif, on met l’accent sur le gros plan, on se prend de passion pour les rainures d’une plante verte, on envisage le contour d’une pupille humide, de l’encre a coulé sur du parchemin.
Au fur et à mesure, la presse reconnait son talent, on use de ses photographies dans les journaux, ils ont trouvé du travail de qualité. Guettons-la du coin de l’œil, il se pourrait bien que la chrysalide éclose, très vite.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Ahah. En effet, le jeune monsieur est plutôt séduisant. Je l'ai connu grâce à sa page facebook, et c'est plutôt à cause de sa belle gueule que j'ai regardé ses photos au départ. J'regrette pas, c'est un bon celui-là, même si toutes ses photos ne me transcendent pas, je reste régulièrement bouche bée devant quelques unes. M'enfin, j'voudrais bien être sa muse moi...