Bref se termine ce soir, les deux derniers épisodes étant diffusés sur Canal+ durant une émission du Grand Journal « hommage » à cette série-pas-comme-les-autres. Faut dire qu’en 82 épisodes d’à peine deux minutes (ça va beaucoup plus vite à regarder que Les Sopranos, par exemple), les trois joyeux drilles auront mis une sacrée tarte dans la fourmilière de la fiction française. Bref, c’est le combo fatal d’une liberté de ton (depuis combien de temps on n’avait pas vu une branlette à 20h sur Canal ?), d’un humour-mais-pas-que (au grand dam des gens convaincus que Bref était une « série drôle »), et de l’explosion de toute cette génération de talents tapis dans l’ombre des scènes ouvertes parisiennes depuis des plombes.
On y était avant même le début (enfin feu GentleMec y était :)), on voit pas pourquoi on serait pu là pour la fin ! Pour célébrer ça, on vous a ressorti chacun notre épisode préféré parmi les 80 déjà diffusés, et on vous explique pourquoi !
Fab : Bref. Je suis un plan cul régulier. et Bref. J’ai perdu mes cheveux.
Oui j’en ai choisi deux ET ALORS. Bref. Je suis un plan cul régulier, parce qu’il offrait pour la première fois la « voix off » à un autre personnage que « Je » (une technique réutilisée plusieurs fois dans la deuxième partie de la saison 1), et surtout parce que c’était une sacrée bonne idée de donner le point de vue de Marla après le Bref. J’ai un plan cul régulier
.
Bref. J’ai perdu mes cheveux. BAH OUI. C’est pas forcément mon préféré DE TOUS LES TEMPS mais en choisissant celui-là, je suis à peu près sûr que j’en pique pas un autre aux filles, déjà. Parce que Kyan avait levé le poing en disant « J’ai représenté ! » lors de notre interview-fleuve et qu’effectivement, il a représenté. Parce que comme beaucoup de crânes d’oeufs, j’me suis reconnu dans les exemples et les « morceaux de vie » illustrés dans l’épisode. Parce qu’au final, c’est pas si grave et qu’y a des tas de filles qui aiment ça, le non-cheveutisme. La preuve.
Myriam H. : Bref. Je suis vieille.
Pourquoi Bref. Je suis vieille. ? D’abord parce que depuis quelques années, ma grand-mère paternelle est atteinte d’Alzheimer, et même si celle de la vidéo ne souffre pas de cette maladie, beaucoup de problèmes se retrouvent, la solitude en tête de liste, et les gens trop pressés ensuite. Mais aussi que c’est parce que c’est cet épisode qui m’a fait comprendre, avec une gentille petite claque dans la gueule, que Bref. ce n’était pas « seulement » une série innovante et drôle sur un trentenaire un peu loser plein de défauts, mais que ça pouvait aussi être juste, subtil, et triste. Et que j’ai bien aimé « Je », pour la première fois, parce qu’il a fait fuir la solitude de cette Mamie pour un petit moment. Fin de l’instant émotion, coupez !
Lady Dylan : Bref. on était des gamins
Pas de raison personnelle pour ma part, j’ai juste trouvé cet épisode super émouvant parce que les deux personnages ont l’air très heureux ensemble, ça change de sa relation avec sa copine. C’est aussi une très belle définition de l’amour je trouve, « quand on n’a rien à faire, le faire ensemble », et retomber en enfance. Il y a la musique magnifique d’Emilie Simon qui rajoute énormément, elle me prend aux tripes, surtout vers la fin. Enfin, c’était le début des épisodes de Bref. moins drôles, plus touchants (dans la lignée de Bref. je suis vieille) et c’est de loin le type d’épisodes que j’ai préféré.
Sophie-Pierre Pernaut : Bref. J’ai eu 30 ans
Ce n’est ni le plus drôle, ni le plus touchant, ni le mieux écrit, mais cet épisode de Bref. m’a vraiment parlé : en tant que future éternelle adolescente, j’ai du mal à envisager sereinement le temps qui passe (mais j’me soigne). Dans Bref. J’ai eu 30 ans, le personnage joué par Kyan explique tout ce qui a changé en lui maintenant qu’il est réellement adulte. Et c’est toutes mes angoisses de me sentir m’encroûter, de fêter mon anniversaire avec mes amis assis sagement autour d’une table et de me voir offrir un coffret de dégustation de vin pour deux qui m’ont sauté à la gorge.
Émilie Laystary : Bref. J’ai pris le métro. et Bref. Y’a des gens qui m’énervent.
Cet épisode n’est pas celui qui m’a le plus retournée, mais faut dire que j’ai du mal avec les épisodes trop touchants : ils m’émeuvent alors que je préfère jouer à la grosse dure plutôt que d’assumer mes plus grosses failles. Du coup, Bref. J’ai pris le métro est un des mes Bref préférés, parce que j’y ai carrément reconnu les remarques que je m’étais faites lorsque j’ai emménagé à Paris. Les gens chelous dans le métro, les clodos, les accordéonistes du dimanche qui te font des reprises de La Lambada le jour où t’as le moins envie d’écouter de la musique de mariage, les publicités hyper cheap pour les cours de langues, et bien sûr… les pannes de wagon. Bref, vous voyez de quoi je parle. En plus, il me semble aussi que c’est le premier épisode de Bref à avoir été tourné ailleurs que dans un appart ou dans la rue, mais dans un décor en carton pâte. Même suggérée, toute l’ambiance du métro est parfaitement retranscrite. Bref. J’ai pris le métro est typiquement le genre d’épisodes à me rappeler à la fois ce que je déteste à Paris… et ce qui me manque, dès que je pars à l’étranger : les mauvaises odeurs des souterrains et le comique de répétition de la vie parisienne.
PS : Mon préféré ex-aequo c’est Bref. Y’a des gens qui m’énervent. Sans doute parce que je connais au moins une personne de mon entourage représentative de chaque profil mentionné…
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