– Article initialement publié le 1 février 2017.
Apparemment, il y a des tendances en termes de drague.
L’année dernière, on entendait beaucoup parler du ghosting, comprenez le fait de mettre fin à une relation en arrêtant de répondre aux messages de l’autre.
En 2017, le nouveau truc à la mode serait le « breadcrumbing », comprenez le « jeté de miettes de pain ». Et encore une fois, on est sur une tendance de bonne raclure.
Depuis quelques semaines, le nombre d’articles à ce sujet explose sur le Web anglophone et moi je suis perplexe. Le principe n’a rien, mais alors rien du tout, de nouveau.
Cependant, nous voilà devant une belle occasion de parler de ce phénomène au grand jour.
Alors, qui sont les breadcrumbers ? Quels sont leurs réseaux ? Enquête au cœur d’un mouvement qui ne vous veut pas que du bien…
Définition du breadcrumbing
Le breadcrumbing est le fait de donner suffisamment d’attention à sa cible pour lui laisser l’espoir d’une relation, sans vraiment vouloir de relation avec elle.
L’idée est de garder cette personne sous le coude sans déployer le moindre effort, histoire de l’avoir à dispo.
Concernant le breadcrumber, il peut s’agir d’un•e ex que vous revoyez entre deux relations, d’un vague plan cul ou juste de cette personne que vous avez rencontrée il y a deux ans, avec laquelle vous avez bu un verre, et puis… rien.
Bref, quelqu’un qui n’est pas directement dans votre entourage, qui ne vous doit rien mais avec qui pourriez envisager une relation plus poussée.
Le breadcrumber en action
Le/la breadcrumber peut agir de bien des manières. Typiquement, on le reconnaît dans les situations suivantes :
- Le « salut ça va » envoyé innocemment une fois tous les trois mois avant de disparaître de la circulation.
- Le « J’aime » posé sur une photo Facebook ou Instagram qui date d’il y a un an.
- Le fait de vous taguer sous un article faisant référence à une discussion que vous avez eue un jour… Sans jamais discuter avec vous.
Bref, n’importe quelle action qui vous tient en haleine parce que « c’est quand même une preuve d’intérêt »,
même si vous ne pigez pas vraiment de quel intérêt il s’agit.
L’image du breadcrumbing est donc celle de quelqu’un qui file un petit morceau de son sandwich aux oiseaux qui passent parce que ça marche toujours et que c’est rigolo de les voir s’affoler.
Un•e breadcrumber en action
Le breadcrumber est-il un sombre connard ?
Au risque de picoter l’ego de la jeune victime de breadcrumber que j’ai été, non, ce comportement n’est pas forcément celui d’un•e pervers•e vicieux•se.
En fait, il peut aussi simplement s’agir d’une personne qui ne se rend pas compte de ce qu’elle fait et des conséquences de ses actes.
Le témoignage d’une de mes collègues qui a utilisé cette technique avec l’un de ses ex l’explique bien :
« C’était après une relation au sale goût d’inachevé, avec un ex donc.
De temps à autre, pendant des années, j’ai soufflé sur les braises plusieurs fois par an, à coups d’appels intempestifs vers minuit, de SMS quand j’étais bourrée… à base de « tu me manques », ou « je pense à toi ».
J’avoue que je ne m’en veux pas trop parce qu’il faisait pareil de son côté. Zéro nouvelles, et d’un coup, un message ou une photo qui rappelait un truc de quand on était ensemble.
Maintenant ça s’est tassé, et tout ça n’était pas forcément très conscient. Avec du recul, oui, je pense que je faisais ça pour qu’il ne m’oublie pas, pour le garder toujours un peu « sous le coude »…
Pas tant pour l’empêcher de vivre (il avait sa vie, ses aventures, et moi les miennes) que pour m’assurer qu’il y avait toujours quelqu’un dans le monde qui m’aime et me désire. »
D’ailleurs, soyons honnête, être victime un jour de ce genre de technique n’empêche pas d’en être coupable le lendemain. Pas la peine de se flageller : l’important est de s’en rendre compte.
Comment éviter une situation de breadcrumbing ?
Pour éviter une situation de breadcrumbing, il y a deux solutions.
- La méthode douce : la communication
Le breadcrumbing se base sur une relation qui est perçue comme inégale. L’un donne peu car il ne souhaite pas bien plus, quand l’autre attend justement davantage.
J’encourage à demander clairement une évolution de la situation, ou à l’arrêter, si elle ne vous convient pas.
Le Dr Brewer, chargé de l’enseignement de la psychologie à l’université Central Lancashire, est cité dans un article du journal The Independant.
Selon lui, l’intégralité de ce genre de « malentendu » pourrait être évitée si les gens étaient clairs dès le début dans leurs intentions. Ensuite, les personnes peuvent décider de poursuivre la relation mais elles savent au moins à quoi s’attendre.
- Si ça ne marche pas : le ghosting
Non, en temps normal, couper du jour au lendemain tout contact n’est pas quelque chose à encourager.
Maintenant, si vos intentions sont claires et que l’autre continue à faire ce qui vous déplaît tant, cette méthode est une possible porte de sortie pour prendre la fuite sans trop de bobos.
En résumé, nous ne sommes pas des pigeons
S’il ne faut retenir qu’une seule chose de cet article, c’est qu’il ne faut pas laisser traîner une situation qui ne vous convient pas.
Oui, il y a des gens qui abusent du crush que développent d’autres sur elles/eux, ou de la peur que leur cible ait à l’idée d’éclaircir une situation. Il y aura toujours des personnes comme ça et c’est parfois tout à fait inconscient.
Mais ce qui est positif, c’est qu’on peut faire en sorte de ne pas se retrouver agrippé•e dans les filets de ces breadcrumbers.
En ayant connaissance de ce genre de situations, on peut les repérer plus simplement et donc ne plus tomber dedans. Et ça, c’est plutôt génial !
Les Commentaires
Du coup oui, si c'est intentionnellement mauvais, ça n'a rien à voir avec la friendzone et c'est d'autant plus important de souligner ce genre d'attitude pour que les gens se méfient.
Désolay, j'ai fait chier pour rien