— Initialement publié le 26 juin 2016
BrainDead est la nouvelle série sur CBS des créateurs de feu The Good Wife, et OH MY GOD ça déchire tout, littéralement. Okay, je suis biaisée, me direz-vous, et je ne le cacherai pas, j’attendais cette série depuis des lustres, concrètement depuis que j’ai appris que Michelle et Robert King allaient créer une nouvelle série après leur départ de The Good Wife. Et c’est arrivé, et c’est génial.
Je vous parle ici du premier épisode principalement avec quelques mentions au deuxième sans gros spoiler.
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Après avoir créé leur drame juridique, ils s’attèlent cette fois-ci à une critique satirique de la politique (oui, la figure de style est volontaire) en toute impunité.
De quoi parle BrainDead ?
Laurel Healy (Mary Elizabeth Winstead), réalisatrice de documentaire sans financement, née d’une bonne famille avec un frère sénateur démocrate, se voit obligée d’accepter un job à Washington DC dans le cabinet de son frère pour débloquer les sous de son prochain film. Autant vous dire qu’elle n’occupe pas son nouveau poste de gaieté de cœur puisqu’elle déteste la politique.
La série où l’expression « Les Républicains ont perdu la tête » prend un tout autre sens.
Secrètement, le Smithsonian (l’institution de recherche scientifique) fait des tests sur un astéroïde qui s’est écrasé sur Terre et qui possède des attributs difficiles à cerner. Des événements étranges commencent à se manifester, tandis que le frère en question, Luke (Danny Pino), doit faire face au sénateur républicain Red Wheatus (Tony Shalhoub de Monk) sur un point budget pour relancer la machine gouvernementale.
Dans les coulisses, Laurel et l’aide du camp adverse, un blondinet arrogant qui s’y connaît bien plus en subtilité politique que cette dernière, répondant au nom de Gareth Ritter (Aaron Tveit) enquêtent sur les phénomènes inexpliqués tout en défendant leurs patrons respectifs.
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BrainDead vous explique l’incompétence du gouvernement américain
Il semblerait que des extra-terrestres bouffeurs de cerveaux aient pris possession des corps des gens.
Vous vous êtes déjà demandés pourquoi le gouvernement faisait n’importe quoi ? BrainDead laisse germer une graine qui pourrait bien pousser dans votre tête, il semblerait que des extra-terrestres bouffeurs de cerveaux aient pris possession des corps des gens qui n’ont aucune connexion entre eux.
BOOM. Littéralement. Graphiquement.
Voici la raison. Et c’est simple, ces aliens veulent que les êtres humains disparaissent, donc les fourmis venues d’ailleurs vont soit faire exploser votre cerveau, soit se loger à l’intérieur de votre tête et vous contrôler après avoir délogé votre organe pensant. Et votre entourage pourrait le remarquer car votre comportement change du tout au tout.
Cette satire politique pointe du doigt les dysfonctionnements actuels le gouvernement actuel, sans pour autant les tourner en dérision. J’apprécie le fait qu’on soit au courant dès le départ et que les scénaristes n’attendent pas avant de nous révéler le twist de science-fiction de l’histoire.
BrainDead, entre humour et délectation
Humour décapant, pas de prise de tête en 13 épisodes, avec des gens esthétiquement beaux.
Cette nouvelle série estivale remplit parfaitement tout ce qu’on lui demande. À savoir humour décapant, pas de prise de tête en 13 épisodes, avec des gens esthétiquement beaux (oui, ça peut paraître superficiel, mais c’est l’été). Mais ça ne s’arrête pas là ! BrainDead s’affiche comme un programme hyper malin au ton grinçant !
Pour donner une idée du ton, le titre du premier épisode donne le la : The Insanity Principle: How Extremism in Politics Is Threatening Democracy in the 21st Century (Le principe de la démence : comment l’extrémisme en politique menace la démocratie au XXIe siècle). Mais ouiii ! J’ai l’impression de me trouver dans un menu du Burger Quiz !
Dès le pilote, j’ai su que j’étais convaincue, puis l’épisode 2 m’a fait sauter de joie : le « précédemment dans… » se fait EN CHANSON. Je ne crois pas que ça aurait pu être plus parfait. J’attends juste qu’Aaron Tveit entame un duo avec Mary Elizabeth Winstead et je pourrais reposer en paix.
En fait, le sujet et le style permettent d’aborder la politique d’un point de vue absurde, qu’on aurait pu croire loin des King de prime abord. Mais pourtant, ça marche !
La force de l’écriture des King toujours présente dans BrainDead
Si pour le moment, l’aspect politique est plutôt factuel, l’idée du complot s’ancre de plus en plus. Tout au long de The Good Wife, la politique demeurait au second plan, entre les campagnes électorales et les jeux de pouvoir lointains, dans BrainDead les magouilles politiques sont au cœur de l’action.
C’est d’autant plus réaliste que la série réussit à montrer deux chaînes d’informations officielles, l’un défendant les Républicains et l’autre les Démocrates bien entendu.
En revanche, l’invasion extraterrestre semble avancer très très vite (plus vite que l’invasion chinoise, c’est pour dire) alors ça me semble mal barré pour nos héros de remporter la guerre.
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Mais le plus gros big up est donné à Mary Elizabeth Winstead et Aaron Tveit qui ont une dynamique hyper agréable, entre joutes verbales et séduction implicite. La première dégage l’intelligence et l’affection des gens à qui ça importe. Et qu’est-ce qui lui importe ? Les soucis des autres tout simplement. Laurel cherche vraiment à régler les problèmes des gens. Quant au second, Gareth représente l’exemple parfait du politicien ambitieux.
Vous serez ravi•es de retrouver des têtes connues de The Good Wife d’ailleurs, Zach Grenier (David Lee) y campe le patriarche Healy et Nikki M. James la fille d’un scientifique lié au mystère de l’astéroïde, et même Megan Hilty apparait comme une animatrice télé.
Le casting secondaire réussit pleinement à nous intriguer, en venant parfaire un ensemble solide qui montre aussi le talent de Michelle et Robert King dans l’écriture de leurs personnages. Les manières robotisées et les comportements insensés vous font ouvrir les yeux sur l’étrangeté des politiciens !
BrainDead se situe pour moi à mi-chemin entre Veep (car ça parle de politique avec humour), À la maison blanche (car ils parlent vite), et Death Valley (car ça délire grave). Mais concrètement, c’est la série de l’été que je vais suivre sans hésiter (comme unREAL quoi) et qui, je l’espère, en convaincra plus d’un.
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