Lorsque l’on prononce les mots « saint » et « Valentin » dans la même phrase, d’aucuns pensent à une pléthore de choses toutes plus romantiques les unes que les autres : chocolats en forme de coeur, dîner aux chandelles, cartes de voeux suintantes de bons sentiments, caleçons à l’effigie de Bob l’Éponge, etc. Mais lorsqu’il s’agit de passer le 14 février en la seule compagnie d’un paquet de chips et d’un DVD de Bridget Jones, ou loin de ton/ta cher-e et tendre, les choses s’avèrent tout de suite moins réjouissantes. Aussi, si tu cherches quelques bonnes raisons de boycotter ce sinistre évènement, voici quelques arguments plein de bon goût et de mauvaise foi qui devraient te permettre de passer un jeudi plus serein. C’est parti Jacques-Henri.
Parce que ça a mal fini pour Saint Valentin
On pourrait croire que Saint Valentin a eu une existence folle et festive. Mais que nenni : parce qu’il refuse de se soumettre à l’autorité de l’empereur Claude II le cruel, il est jeté en prison. Là bas, sa seule distraction consiste à faire causette avec la fille de son geôlier, une jeune aveugle. Par un concours de circonstances que la légende ne dit pas*, elle finit par recouvrir la vue. Claude II le cruel, averti par quelque bavard, est informé de l’évènement, et jaloux, décide d’ordonner l’exécution de notre pauvre Valentin : ce dernier sera donc roué de coups puis décapité sur la Via Flaminia le 14 février 269. Ambiance.
*C’est louche, non ? M’est avis qu’il y a de la drogue dans cette sombre histoire.
Parce que c’est une fête vilement consumériste
Selon BFM TV et ma voisine de palier, la Saint Valentin serait née d’un complot planétaire visant à diviser l’humanité en deux catégories antagonistes, vouées à s’entre-dépecer dans la joie et la bonne humeur : les célibataires et les non-célibataires. De plus (toujours selon ma voisine de palier), la fête des amoureux n’existerait que pour combler le déficit de fêtes du mois de février et/ou pour relancer la consommation. Beaucoup de bruit pour rien, donc.
L’occasion de faire un stock de décos du meilleur goût.
Parce que la vraie fête de la débauche et de la luxure, c’est le 15 février
Et qu’elle avait lieu à Rome, lors des Lupercales*. Cette grande fête était infiniment plus réjouissante que notre morne Saint-Valentin : un prêtre sacrificateur tailladait le front de deux jeunes hommes pour que le sang versé soit mélangé à du lait, puis les deux gaillards couraient quasi nus dans toute la ville de Rome en fouettant les femmes au passage. Cette pratique n’était pas destinée à inventer le sado-masochisme, mais à rendre les jeunes filles plus fécondes : Rome a ses raisons que la raison ne connaît point.
*Pour plus d’informations sur les Lupercales, je vous recommande chaudement les Fastes d’Ovide, ou encore la Vie de César, de Plutarque – lectures tout aussi divertissantes qu’instructives qui pourraient vous accompagner en ce morne 14 février.
Parce que le conformisme et toi, ça fait deux (et plus si affinités)
[stéréotypage éhonté] Ce soir, des milliers – que dis-je, des millions de couples – vont se regarder dans le blanc des yeux en mangeant des plats plus ou moins surgelés dans quelque onéreux restaurant – tout en étant entourés de couples faisant la même chose, et se jaugeant pour savoir si leur niveau de conversation est égal à la moyenne des autres. Tout cela manque cruellement d’originalité, non ? [/stéréotypage éhonté]
Parce tu es toujours célibataire le 14 février. Toujours.
En 2009, il n’y avait pas de « il/elle ». En 2010, il/elle avait poney. En 2011, il/elle (mais un-e autre « il/elle », car son amour pour l’équitation a eu raison de votre couple*) clamait à tout va qu’il/elle ne « s’abaisserait pas à se rouler dans la fange du commun des mortels en fêtant cet évènement vilement consumériste ». En 2012, il/elle était chez sa meilleure amie. En 2013, vous avez renoncé de guerre lasse, mais vous allez très bien, merci.
*Ne sortez pas cette phrase de son contexte. Par pitié.
Parce que de toutes manières, tu as bien mieux à faire de ton jeudi
Revoir Bogus à 20 heures 35 sur Gulli avec Haley Joel Osment quand il était encore tout petit, par exemple. Ou bien assister au festival international « Mardi Graves » de Saint Jean de Védas (Hérault). Ou encore développer tes compétences artistiques dans quelque domaine inexploré, tel que la triple nasoflûte ou la peinture sur canette de bière. Autant d’activités passionnantes qui prouvent bien que non, vraiment, la Saint-Valentin ne sert à rien, du moins quand on ne l’aime pas ou qu’on n’a pas l’occasion de la fêter. Voilà.
Et toi, qu’est-ce qui te donne envie de boycotter cette fête hivernale ?
Les Commentaires
On fête le 18 mars, qui a une vraie signification pour nous et notre couple.
En plus cette année ça craignait vraiment, j'étais malade donc dans tous les cas ça se serait fini au lit à 20h après un bol de soupe !