Dimanche dernier a eu lieu à Miami, aux États-Unis, la nouvelle édition du Semi-marathon des Divas, censé promouvoir une image forte et moderne de la femme. Les participantes, âgées de 8 à plus de 75 ans, ont été invitées à venir se dépenser vêtues d’un t-shirt rose, d’un boa froufroutant et d’une couronne de princesse. À l’arrivée, elles étaient attendues par une coupe de champagne, des fleurs et une grosse médaille bling-bling, strass et faux diamants compris.
Jusqu’ici, à part la surabondance de clichés, l’idée de départ du dépassement de soi qu’implique un semi-marathon n’avait rien de blâmable. C’est tout de suite moins évident lorsqu’on sait que les meilleures coureuses pouvaient remporter, selon leur classement, des soins esthétiques comme un blanchiment des dents, des séances d’épilation au laser ou, cerise sur le gâteau… une séance de Botox.
En plus d’un cruel manque de cohérence (promotion d’une image bienveillante de la femme, paillettes cliché et chirurgie esthétique font rarement bon ménage), le fait que de très jeunes filles participent à la course
a fait grincer les dents de plusieurs associations pour l’enfance.
Si elles ne sont pas éligibles pour gagner les interventions esthétiques (minimum 15 ans pour le blanchiment des dents et l’épilation au laser, et 18 ans pour le Botox), elles courent avec des femmes dont l’espoir est de modifier, via des soins assez lourds, leur apparence physique. Quelle image d’elles-mêmes est-ce donc censé renvoyer aux pré-adolescentes ?
Le message véhiculé par cette Course des Divas n’est pas particulièrement vendeur et surtout inadapté à un public parfois très jeune : dépasse-toi et tu auras peut-être la chance d’améliorer ton physique ; c’est-à-dire, dans le cas présent, de blanchir tes dents de croque-mort, de te débarrasser de ta toison de yéti ou de gommer toute trace de vie de ton visage. Ça donne envie de s’accepter telle qu’on est, dites donc !
Dès le départ, l’association d’un événement sportif à un concours pour remporter des soins de médecine esthétique était criard par son illogisme, les préceptes du sport (bonne hygiène de vie, meilleure estime de soi, mental renforcé) étant à des années-lumières de ceux, moins reluisants, menant parfois à une intervention esthétique.
C’est fort dommage qu’une telle manifestation, surtout lorsqu’elle est censée promouvoir une image positive de la femme, ait les répercussions inverses. Au final, on a plus parlé de ce semi-marathon pour la polémique qu’il a soulevée que pour le message bienveillant qu’il souhait véhiculer en premier lieu. Pour l’année prochaine, les organisateurs de la course feraient mieux de s’inspirer de la campagne pour booster l’estime de soi des petites filles de la ville de New York, simple et efficace.
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Les Commentaires
supeeeer; à chaque fois que j'ai l'impression que la socièté fait un pas en avant, il se passe un évènement qui me montre que... ben non pas du tout, au contraire même; au lieu d'apprendre aux gosses ce qui est important, on préfère leurs montrer des truc débiles et leurs faire croire que la seule chose qui compte c'est l'apparence.... bravo bel exemple...
je suis fatiquée par autant de stupidité.....