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Beauté

J’ai testé le boot camp Les Mills

Linda n’est pas à proprement parler une fille sportive. Malgré ça, pour des raisons qui lui appartiennent, elle a testé un camp d’entraînement à l’américaine. Récit.

Je suis molle, je suis fatiguée dès le matin, je ne cours que pour attraper mon chien, lui-même pas bien sportif, et en cours de sport, j’étais avec le gros, la personne qu’on prend en dernier dans son équipe. Plutôt journaliste que sportive donc. Les choses sont bien faites, parfois. Un jour, au milieu de mes mails « enlarge your penis », j’ai reçu une invitation pour tester un boot camp : 2 jours de sport au Club Med avec open-bar et coachs musclés. C’était trop beau pour etre vrai, j’aurais dû me méfier…

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Une recherche sur Google Images me suggère qu’un Boot Camp c’est un stage d’entrainement commando, en pleine nature, encadré par des militaires aux veines saillantes. Le genre de trucs où les américains vont quand il ne reste plus que ça ou la prison. Je ne sais pas si c’est l’enlisement de mon régime, l’envie de partir deux jours en Corrèze ou bien le fantasme de me faire insulter qui m’a poussé à signer mais j’ai signé et sur le coup j’ai pensé « au pire, on va bien rigoler »…

9h, rendez-vous gare d’Austerlitz. Les participantes au boot camp arrivent avec dans le regard une lueur différente de celle qu’on a quand on part en vacances. Il y a derrière les valises roses et les talons hauts un doux parfum de stress et de regret. Tout le monde a signé pour une expérience qui parait de moins en moins claire. Un mec qui s’appelle John McMurphy nous fera-t-il ramper dans la boue ? Y aura-t-il des croissants au petit-déjeuner ? Personne ne sait rien, on ignore tout ou presque de ce qu’il va nous arriver et à la limite on commence à se demander si tout ça ne finira pas au fond d’une cave biélorusse comme dans Hostel.

Bienvenue en enfer

L’arrivée au camp se fait sous la pluie. Il fait un temps de merde et grâce à la gare de Pompadour, je réalise à quel point la France est grande et par endroit si déprimante. Le Boot Camp va se faire dans un Club Med, qui partage ses activités entre équitation et fitness. Ni l’un ni l’autre ne m’intéressent, je suis là pour me faire insulter (oui, finalement je me le suis clairement avoué sur le chemin).

On me tend un cocktail de bienvenue – ah ? – et un type vient enfin nous présenter le programme. Christophe Andanson est un ancien sportif et c’est le directeur de Les Mills France. Les Mills c’est un concept venu de Nouvelle Zelande : des cours de fitness élaborés, chorégraphiés et marketés sur fond de musique cool. On les retrouve dans une célèbre boîte de céréales et dans des milliers de salles de sport dans le monde.

Il nous explique qu’encadrées par des militaires, on va alterner pendant 2 jours parcours sportifs, levée de drapeau et sport en salle. Je fronce les sourcils mais avant que j’ai le temps de lancer un débat philosophique sur l’antagonisme étrange qui existe entre armée et aquagym, on m’informe qu’il faut que j’enfile vite mon jogging. Parcours sportif dans 15 minutes. Ah ? Merde. Ok !

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Rampez !

On m’attribue une chambre et j’ai soudain envie de m’y cacher et regarder des séries allemandes toute la journée. D’abord, j’ai peur d’enfiler ma tenue de sport. Je n’ai pas mis un truc comme ça depuis * réflexion intérieure * le bac et encore, j’avais pris Ping-Pong. Je me regarde dans la glace, j’ai l’air d’une fille qui va au club 2 fois par semaine et qui en redemande. J’ai peur qu’on me prenne en exemple, qu’on me demande de monter à la corde devant tout le monde et alors l’angoisse des cours d’agrès du collège remonte. J’aimerais bien aller vomir mais je suis en retard et si j’arrive la dernière, on risque de me faire faire des pompes.

Arrivée dans le hall. Trois mecs déguisés en parachutistes accueillent les filles et nous emmènent bientôt sans ménagement courir sous la pluie. On court, on monte, on tourne sur nous-mêmes, on a l’air de chevaux fougueux asthmatiques et comme le terrain devient trop boueux, on rentre dans un gymnase où le sport, celui que je redoute vraiment, va avoir lieu. On se pend à des cordes, on saute, on se lance des ballons de 8 kilos, on court, on sautille, on soulève des poids, on plie les genoux, on rentre le ventre, on serre les fesses, on transpire mais on rigole.

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J’ai au bout d’1h30 pris conscience de muscles dont j’ignorais l’existence et je suis en sudation complète quand un coach – peut-être pas tout à fait gay – décide de me coller aux baskets. Je suis trempée, j’ai du mal à tenir les positions de base des exercices (c’est-à-dire celles avant que l’effort réel commence) et un mec vient me susurrer à l’oreille « vas-y, oui c’est bien, comme ça ». Soit il se fout de ma gueule, soit il est affligé par mon niveau mais est vraiment très très gentil. Il m’encourage comme on encourage un accidenté de la route qui tente pour la première fois de marcher sans ses béquilles. Je me sens ridicule, et comme pour confirmer ça un type nous précise à cet instant que « cet exercice là est doux et donc particulièrement recommandé pour les personnes âgées ». Ah. Ok.

Sauvez Sabrina

La séance se termine et on me laisse le choix entre enchainer avec un cours de fitness, enchainer avec un autre cours de fitness ou enchainer avec de l’aquagym. J’opte pour l’aquagym et on me précise alors que j’ai exactement 2 minutes et 35 secondes pour rejoindre ma chambre (en courant sous la pluie), enfiler mon maillot, et filer à la piscine. Pari relevé, je rêve trop de me baigner.

Le cours s’appelle « AquaDynamique » et il est déjà commencé. Je me glisse dans l’eau, au fond à droite entre 3 mecs over-musclés et réalise au même moment que – oh mon dieu – je n’ai pas DU TOUT le maillot de bain adapté. On saute, on court, on bouge, on danse, bref, on fait du sport et pas qu’à moitié alors que moi j’ai eu l’idée stupide de mettre un soutien-gorge corbeille tendance fifties… Mes seins – 95E, comme Enorme – sortent de leur lit et flottent à la surface de l’eau. Boys, boys, boys… Je m’enfonce dans le bassin pour garder un peu de dignité.

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Le cours est animé par un couple monté sur ressorts. Je me demande s’il leur arrive de dormir ou si on les range dans un placard en fin de journée. Au contraire de moi, la fille de devant donne tout ce qu’elle a et je me prends l’équivalent d’un tsunami dans le visage à chacun de ses pas. Je me demande ce que je fous là quand les coachs se mettent à playbacker sur Bad Romance de Lady Gaga. Ouf, enfin un truc qui me parle.

Rompez !

Les cours s’enchaînent : on fait une course de vélo à s’en brûler les cuisses, on joue avec un ballon et une corde à sauter, puis sonne enfin l’heure du dîner. Après la plus indispensable des douches de ma vie, je quitte enfin mon jogging et je me rends au buffet du club où là, contre toute attente, m’attend un parterre de gâteaux. J’en mange en entrée, en plat de résistance et en dessert. Je regrette à peine puis pars digérer devant le spectacle.

Le spectacle du soir au Club Med comme au camping, c’est le rendez-vous détente, le divertissement récompense et le moment de sortir ses plus belles toilettes Morgan collection 2002. Pour ma part, je n’ai pas ressenti le besoin de mettre autre chose qu’un jegging et t-shirt Star Wars pour voir un comptable danser la samba dans un costume trop petit mais si j’avais su, j’aurais pris ma robe tube argentée et j’aurai attendu au bar que le coach du début de la journée vienne me proposer un cours très particulier… Tant pis, je pars me coucher.

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Salut à toi soleil !

Le réveil sonne à 6h30. J’ai un cours de je ne sais plus trop quoi à 7h. Je décide de l’oublier. Le réveil resonne à 7h. Cette fois-ci je me lève, j’ai une levée de drapeau prévue à 8h. Je comprends en retirant mon pyjama qu’aujourd’hui, la journée va être plus dure : j’ai mal partout. Je suis à jeun et une bande de militaires m’attend pour me faire courir en chantant mon amour du sport. On s’étire, on fait des pompes (ou on fait semblant), on saute, on court, on court plus vite et on atterrit dans une salle sombre où deux nanas nous attendent pour un cours de BodyBalance, un mix entre Pilates, yoga et tai chi chuan.

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Releukeu, une femme plus musclée que mon père, commence le cours par la pose du salut au soleil revue et corrigée par Les Mills. Elle me tue. Je suis en sueur à peine le cours commencé et je serre les dents en attendant le petit déjeuner… Enfin le voilà !

Près de moi s’installe Isabelle, master trainer Les Mills. Elle est prof pour les profs, elle est belle, elle est merveilleusement foutue et elle prend pour petit déjeuner 9 barquettes de Nutella. Toute la table se demande si c’est pour rire ou si elle va vraiment les manger mais en effet, elle se les enfile sans retenue. Certes, avec les 12h de sport qu’elle fait par jour, elle peut se le permettre, elle.

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Coup de foudre et bon retour

La matinée se poursuit avec des jeux : des jeux de bûche ( ?) et de pneus ( ?). Arrive ensuite l’initiation au BodyCombat menée par un coach corse qui ne laisse absolument aucune des filles indifférentes. Bizarrement l’enthousiasme renait et la boxe, faite de bon cœur, libère les tensions.

On s’amuse et on écoute religieusement l’enseignement de notre coach en se demandant si ça fait longtemps qu’il fait ça, s’il est marié, s’il a une maison au pays, s’il sait bricoler, s’il nous a remarquées, s’il ne sort qu’avec des sportives, si on est prêtes à le devenir pour lui, si c’est pas une peu rapide tout ça,…. Bref, on tombe amoureuse et on part au cours de BodyJam le cœur léger.

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La fille aux 9 plaquettes de Nutella nous apprend alors qu’en plus d’être belle, elle sait danser et que nous, pas. Moi qui pensais avoir un peu près le sens du rythme, je découvre que je bouge comme un Culbuto et à partir de là je décide de déprimer. La journée passe, on fait de la musculation ou du vélo, bref, on fait du sport à la carte et c’est enfin l’heure de partir. On me remet une médaille genre plaque militaire en me félicitant d’avoir participé a ce boot camp et on me jette dans un taxi, direction la gare pour Paris. Amen et merci.

Epilogue

Au fur et à mesure que le train avance, mes courbatures se font sentir. J’arrive à Paris avec des bras, des pectoraux et des cuisses endoloris comme après… Comme après un boot camp. Je n’ai pas faim, je peine à m’asseoir, à me relever, à emprunter des escaliers, à mettre des leggings, à mettre une culotte. Le mieux est donc que je me couche.

Je garde de cette aventure quelques numéros de portable, des bleus aux genoux, une casquette camouflage, une plaquette de combattant à peine crédible et surtout la certitude que le sport, c’est dur, mais le sport, c’est bien. J’ai couru, j’ai sué, j’ai rampé, j’ai hurlé sur des appareils de musculation et finalement tout relâché et pleuré pendant la méditation et le yoga. Il y a dans le sport, quelque chose qui touche à l’esprit et ces 2 jours en boot camp me l’ont appris.

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Infos : la prochaine session de Boot Camp Les Mills aura lieu l’année prochaine, probablement au printemps 2011. Elle devrait durer 3 jours et située au même endroit (Club Med Pompadour). Le forfait tout compris (cours, transport, hébergement et pension complète) coûte environ 400 euros. Si on peut s’inscrire à ce programme entre copines, cela reste avant tout du sport et mieux vaut être motivée et physiquement préparée. L’intérêt premier est l’intensivité des cours et la qualité de l’encadrement, l’aspect army restant plutôt secondaire.

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Les Commentaires

18
Avatar de Khloe
11 août 2010 à 05h08
Khloe
Et bien moi ça m'a bien donné envie d'aller dans un Boot Camp tiens !
Big Up !
0
Voir les 18 commentaires

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