Publié initialement le 3 novembre 2010
Après les dauphins pervers, nous allons parler cette semaine de nos amis les Bonobos. Les Bonobos, appelés aussi chimpanzés nains, font partie des singes les plus proches de l’Homme, plus encore que le chimpanzé commun. La différence se marque au niveau de l’intelligence (telle qu’on la conçoit) : le bonobo, c’est un peu le cousin arriéré du chimpanzé. Et comme je trouve ça super rigolo, nous parlerons principalement de sexe. Comparons les différences de comportement entre l’Homme et le Bonobo à travers plusieurs cas de figure.
Résolution d’un conflit
# Chez l’Homme — La résolution d’un conflit passe le plus souvent par un recours à la violence. Quelques exemples :
- Si un mec te marche sur le pied dans le métro, ton instinct te dictera de lui mettre une patate sur le pif. Ta sagesse intérieure elle, te rappellera qu’en une poussée de l’index, le bonhomme a le pouvoir de te coller au mur.
- Si ta meilleure amie couche avec ton mec, tu penseras d’abord à brûler sa maison, puis à lui dire « ce que tu as fait ne me sied guère, je te trouve bien mal élevée ».
- Ou bien lorsque deux automobilistes se rentrent dedans, ils voudront d’abord se mettre sur la gueule sur la place publique avant de songer à constater les dégâts et tenter un arrangement à l’amiable.
- Enfin, si un pays soupçonne un autre de cacher des armes de destruction massive dans son garage, il y enverra ses troupes pour tout raser.
En revanche, après une dispute amoureuse, il n’est pas rare d’avoir recours à la réconciliation sur l’oreiller. Tout le monde sait parfaitement que le sexe post-dispute, ça marche à tous les coups. C’est bien le seul point commun qu’on puisse nous trouver avec les primates.
# Chez le bonobo — Le bonobo préférera toujours l’amour à la guerre. Si les chimpanzés ont pour habitude de se rouler des pelles après une dispute, les bonobos eux, tenteront d’abord d’éviter le conflit. Le sexe post-dispute devient alors le sexe pré-dispute et sert de prévention. Pour apaiser les tensions naissantes, les bonobos préfèrent ainsi s’allumer les uns les autres afin de se calmer avant même que la situation ne dégénère. Ainsi, lorsqu’une tension est observée au sein d’un groupe, les bonobos iront stimuler sexuellement les membres énervés (hihihi) afin de reporter leur attention sur les choses qui comptent vraiment dans la vie.
Le rapport à la nourriture
# Chez l’Homme — Mettons-nous en si-tu-a-tion. Veille de Noël, toute la famille est réunie pour la seule fois de l’année, tout le monde y va de sa recette-miracle et la nourriture abonde. Les lendemains de fête sont souvent rythmés par la dégustation de restes, et personne n’en vient jamais à bout. La bouffe ne manque pas, personne ne risque de crever la dalle et il y en a toujours assez pour tout le monde. Mais lorsque l’estomac prend le contrôle du corps, il évince toute forme de réflexion.
Du coup, quand la nourriture arrive sur la table, tout le monde se jette dessus, prêt à planter sa fourchette dans la main qui tentera de piquer le meilleur morceau de dinde. Les plus faibles devront se contenter de ronger les os, premier arrivé, premier servi. « MAMAAAAAN ! TONTON IL A MANGÉ TOUT LE BLAAANC ! ET MOI J’AIME QUE LE BLAAAANC ! ». Tant pis pour toi, fallait être plus rapide.
# Chez le bonobo —
Il semblerait que du côté des Bonobos, on détienne la clé de tous les problèmes. A l’heure du repas, au lieu de s’entretuer et de se jeter comme des morfales sur la bouffe comme la plupart des autres espèces, ils copulent joyeusement pour apaiser les tensions puis mangent dans le calme et la sérénité.
En captivité, on peut observer une floraison d’érections chez les mâles lorsque l’heure du repas approche. Avant même que la nourriture soit déposée dans l’enclos, les bonobos se chauffent les uns les autres pour se lancer dans des rapports pré-repas. Et c’est sexuellement rassasiés et apaisés qu’ils se lancent dans la dégustation de mets raffinés. Pas sûr que l’exemple soit bon à suivre dans toutes les situations (notamment lors des repas de famille de Noël ou alors… euh non en fait), mais ça mérite d’y réfléchir.
La sexualité
# Chez l’Homme — Mo-no-ga-mie : les quatre syllabes les plus importantes et les plus problématiques au sein d’un couple, sur lesquelles nous nous basons pourtant, pour la plupart d’entre nous. C’est en majorité sur cette notion que nous fondons nos relations amoureuses. Interdiction formelle de loucher dans le décolleté de la voisine ou de laisser traîner son regard sur l’entrejambe moulé dans le jean du meilleur ami.
L’homosexualité est encore très mal vue (bonjour 2010 ! tu l’attendais pas celle-là hein ?!), la bisexualité est un mythe pour bien des gens et pour peu qu’on s’adonne à quelque forme de fétichisme, on passe pour des tordus. Si certaines branches se démocratisent (notamment lorsqu’il y a moyen de faire du profit, cf. l’explosion du marché des sextoys), on a encore pas mal de progrès à faire.
Inhibition, morale, contraintes culturelles, religieuses, traumatismes, tabous, la liste d’obstacles nous éloignant d’une vie sexuelle débridée est longue comme la verge en rut d’un hardeur.
# Chez le bonobo — Le bonobo n’a qu’un seul tabou : l’inceste. En dehors de ça, tout est permis. Le voisin, la meilleur copine, la belle-mère, si son derrière vous est offert, pas de raison de refuser l’invitation.
La fréquence des rapports s’élève en moyenne à huit fois dix secondes par jour. Et toutes les raisons sont bonnes, comme nous l’avons vu précédemment. On parle alors de « sexe convivial » (c’est autre chose que la poignée de main hein).
Pratiquement tous les bonobos sont « pansexuels », l’équivalent de la bisexualité chez les humains. Mâle ou femelle, peu importe, si ça a un sexe, c’est praticable. Au lieu de faire appel à la violence pour imposer sa domination sur l’autre, le bonobo nique dans tous les sens, toujours dans le but d’apaiser les conflits. Dans la jungle, on se saute dessus pour dire « bonjour », « merci », « au revoir », « sympa ta feuille de bananier », « t’as pas du sucre ? » « dis bonjour à ta sœur », et j’en passe. Résultat, les bonobos sont détendus du slip la plupart du temps, ce qui est loin d’être notre cas.
Sachez aussi, mesdemoiselles, que l’organisation sociale des bonobos tourne autour des femmes. Dans une société matriarcale, la femme a toujours le dernier mot et le statut des mâles dépend de celui de leur mère. Si la mère est haut placée, le fils le sera. Si le fils est en bas de l’échelle, sa mère fera en sorte qu’il puisse quand même se reproduire, par tous les moyens. Il existe quelques peuples dans le monde qui fonctionnent sur le même mode, et en général les résultats sont assez satisfaisants.
Comme quoi, il est possible de suivre l’exemple des bonobos… sans pour autant se mettre à forniquer dans tous les sens (quoique).
Pour en savoir plus, si vous maîtrisez l’anglais, voici un article très complet sur l’organisation sociale des bonobos (Sexualité et Société), ainsi qu’un petit dossier en français sur les Bonobos.
Et un petit récapitulatif pour finir…
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Les Commentaires
ben mine de rien, j'étais épanouie du slip, pas comme quand, ledit pote/collègue, m'allume au boulot !
Je veux me réincarner en bonobo