« L’égalité entre les filles et les garçons est un principe fondamental inscrit dans le code de l’éducation. Elle encourage un climat scolaire serein, assure un cadre protecteur — sans comportements ni violences sexistes — et elle favorise la mixité et l’égalité en matière d’orientation. »
Peut-on lire sur une page officielle du gouvernement. De bien belles promesses, censées venir en aide à la graaaande cause du quinquennat, mais dans les faits, on est loin du compte.
Le référent ou la référente Égalité obligatoire depuis 2018 dans chaque établissement scolaire manque à l’appel dans deux lycées français sur trois d’après l’étude de Nous Toutes, publiée dans la matinée du 8 novembre…
Référent égalité : qu’est-ce que c’est ?
Pour « transmettre et diffuser la culture de l’égalité » dans les écoles, collèges et lycées, en mars 2018, un comité interministériel avait mis en place différentes mesures. Parmi elles, former et sensibiliser le personnel éducatif pour enrayer le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles, promouvoir la mixité des filières et des métiers, et… la présence d’un ou d’une référente égalité dans chaque établissement.
OK, mais c’est quoi, un référent égalité ? Main dans la main avec les personnes chargées de l’orientation, de l’éducation à la sexualité, ou de la prévention, ils et elles sont censés « diffuser une culture de l’égalité au sein de l’école ».
Leur mission, s’ils l’acceptent : former les équipes éducatives, sensibiliser les élèves, établir des partenariats avec des assos pro-égalité et mobiliser les écoles autour de dates clés comme le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et le 8 mars, journée internationale des droits des femmes.
Un bien beau programme qui avait été renforcé en 2019 par le Grenelle contre les violences conjugales rendant, notamment, obligatoire « l’instauration d’un module égalité dans la formation de tous les enseignants et personnels d’éducation ».
Mais en 2021, où en sommes-nous derrière les grilles des lycées ?
Les lycées, mauvais élèves
Pour Nous Toutes, « c’est la catastrophe ». D’après l’étude menée par le collectif féministe, trois ans après l’obligation de la présence de référents auprès des élèves, les effectifs ne sont pas tenus.
Sur 1000 lycées de France contactés pour l’enquête, 280 ne savaient pas si un ou une référente était présente dans l’établissement et « sur les 720 lycées ayant répondu, plus de deux lycées sur trois » n’en ont pas. La majorité des lycées français est donc hors-la-loi…
Pourtant, leur présence est primordiale. Petit rappel, en France, un élève sur cinq a été victime de cyberharcèlement, les personnes les plus touchées étant les jeunes femmes et minorités de genre, qui subissent violences sexuelles, harcèlement ou encore homophobie… Nous Toutes rappelle d’ailleurs dans un communiqué :
« C’est pour cela qu’il est particulièrement important de sensibiliser les mineur·e·s à la prévention des violences sexistes et sexuelles. Dès lors, le ou la référent·e égalité est censé·e pouvoir orienter les lycéen·ne·s et faciliter l’intervention de l’établissement pour faire cesser les violences. »
Face à ce constat déprimant, Nous Toutes a publié une campagne de visuels reprenant les chiffres en berne de l’enquête et demande au gouvernement de « prendre ses responsabilités et de faire appliquer la loi dans chaque lycée en France » en employant les moyens et les ressources nécessaires.
À voir si le message sera passé ! Pour participer à ce qu’il arrive aux oreilles de Jean-Michel Blanquer, de Marlène Schiappa et de Macron, partagez partagez !
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Crédits photos : Nous Toutes / Ivan Samkov (Pexels)
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Les Commentaires
Je travaille dans l'éducation nationale et j'ai été référente égalité filles-garçons dans mon collège
N'importe qui peut être référent.e dans un établissement même si on va privilégier les professeurs et les membres de vie scolaire.
Dans mon académie, il n'y avait pas de formation, on m'a nommée parce que je travaillais pas mal sur l'éducation à la sexualité avec mes élèves.
Je n'avais pas d'heures en moins dans ma semaine de travail pour pouvoir assumer ce rôle et pas de sousous en plus.
Donc... J'avoue je n'ai quasiment rien fait. Une fois par mois, je recevais un mail du rectorat m'informant des expos, projets, actions en lien avec l'égalité des genres que je transmettais au collègues que je pensais pouvoir être intéressés en leur disant que je pouvais les accompagner dans la démarche s'ils le souhaitaient.
Le seul point positif de cette nomination officielle, c'est que lorsque des collègues voulaient travailler sur cette problématique ou rencontrer une quelconque difficulté à ce propos, ils venaient me voir pour qu'on en discute, que je les oriente, etc...
Ça m'énerve parce que c'est une excellente idée tout ça mais l'EN ne te donne pas les moyens humains, matériels, temporels et financiers pour pouvoir vraiment être une quelconque référente.
Je veux dire, je fais déjà des heures sup pour faire mon travail de base , alors avoir du travail en plus qui ne sera pas payé, j'avoue que ça me motive moyen