Ce mercredi 28 février, l’un des films les plus attendus de l’année est sorti en salles. Trois ans après avoir (longuement) planté le décor, l’intrigue et le personnage principal de son épopée dans un premier film, Denis Villeneuve a dévoilé le second volet de Dune.
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La bande-annonce de Dune 2
Dune deuxième partie, de quoi ça parle ?
Paul Atréides (Timothée Chalamet) est déterminé à se rallier à Chani (Zendaya) et aux siens, les Fremen, tout en préparant sa revanche contre ceux qui ont détruit sa famille. Alors qu’il doit faire un choix entre l’amour de sa vie et le destin de la galaxie, il devra néanmoins tout faire pour empêcher un terrible futur qu’il est le seul à entrevoir grâce à d’étranges visions.
Faut-il avoir vu Dune pour comprendre Dune deuxième partie ?
Avant d’attaquer le deuxième gros morceau (2h46) de Dune, une question se pose : est-ce possible de le voir et l’apprécier si l’on ne se souvient pas bien du premier volet, voire même, que l’on ne l’a pas (encore) vu ?
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La réponse et oui. C’est même l’un des enjeux de ce deuxième volet. Denis Villeneuve a beau avoir confié « détester les dialogues » il y a deux jours, ce second volet s’efforce en permanence d’avoir une intrigue limpide, grâce aux dialogues. C’est comme si le cinéaste évacuait la question de la compréhension de cette histoire de science-fiction, pour pouvoir diriger l’attention des spectateurs ailleurs. Certains verront dans cette attention une qualité, d’autres, un défaut. Car, en formulant beaucoup les enjeux narratifs, le film se répète par moments, notamment lorsque les Fremen se résument à des personnes qui ne cessent de répéter que Paul est leur Élu.
L’écriture et la place des dialogues peuvent aussi faire défaut dans la question de la foi, que Villeneuve tente de placer au centre de son récit. Les Fremen, peuple auquel Paul s’allie, ne cessent de l’exprimer : leur guide, leur force, leur vision de la vie, c’est leur foi. Alors que la question est intéressante, Denis Villeneuve la traite moins bien que dans d’autres de ses films. On pense par exemple à l’excellent Premier Contact, dans lequel la linguiste Louise Banks était animée par une conviction de pouvoir communiquer avec les aliens qui conférait à la foi. Au contraire, dans Dune 2, Denis Villeneuve a plus de mal à transformer cette puissance de la croyance en plus que des lignes de dialogue, une mise en scène et en images.
Le désert : la plus grande force de Dune 2
À l’inverse, l’immense force de Dune 2 réside dans sa mise en scène du désert. Là, il n’est pas questions d’enjeux résumés à des lignes de dialogue répétitives ou un simple décor en arrière-fond. Chaque séquence du film semble renouveler la question : comment filmer, créer une intensité dramatique, du divertissement, des émotions, de la beauté avec un territoire qui, par définition, peut-être perçu comme du vide ? En imaginant une variété impressionnante de lumières, d’atmosphères, de cadrages et d’actions sur cette étendue de sable tellement vaste qu’elle rappelle l’infini du ciel ou de l’océan, Denis Villeneuve nous raconte l’épopée de Dune grâce au paysage. Cette lutte pour la survie d’un territoire est incarné dans la terre.
Le désert n’est jamais le même. Quand Paul et Chani sont lovés parmi des dunes, il est comme une maison, chaleureuse, familière et chérie. Quand le sable est filmé en plan très large et que les personnages paraissent minuscules, il incarne un avenir incertain et menaçant. Cette diversité de tons est palpable à l’échelle de tout le film. Dune 2 est à l’image du cinéma de Villeneuve, qui est souvent à cheval entre auteur, et spectacle hollywoodien au budget bodybuildé. Dès lors, en plus de sa poésie et sa dimension poétique, Dune 2 brille par des scènes d’action immersives, belles et redoutables d’inventivité. On pense par exemple à la dimension titanesque d’une chevauchée du désert sur un ver sous terre, ou encore à d’immenses flammes sur un océan de sable. Porté par des acteurs toujours convaincants – le film accorde enfin la place qu’elle mérite à Zendaya, c’est un mélange étonnant de mystère, de contemplation et d’action. De quoi faire passer ces 2h46 d’une traite, et nous rendre déjà impatients de connaitre la suite.
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