L’endométriose touche une personne menstruée sur dix. C’est une maladie qui peut être très handicapante au quotidien, source de douleurs et de nombreux désagréments.
Alors quand Emmanuel Macron, le mardi 11 janvier en fin de journée, a posté une vidéo sur le compte Twitter présidentiel pour annoncer le lancement d’une stratégie nationale contre l’endométriose, on s’est dit à la fois « il était pas trop tôt », et « est-ce que ce serait pas un nouveau coup de com’ électoral à destination des femmes, bien oubliées pendant ce quinquennat ? ».
En quoi consiste le « grand plan » contre l’endométriose d Emmanuel Macron ?
Le chef de l’État a surtout annoncé « au moins un centre de recours et d’expertise par région », ce qui faisait partie de son programme électoral. Mais pas de calendrier précis.
Le 16 février, des précisions ont été apportées sur le budget : 25 à 30 millions d’euros vont être investis dans la recherche sur l’endométriose.
Ce que les militantes et militants des associations luttant pour une meilleure prise en charge de l’endométriose attendaient, c’était également la reconnaissance de cette maladie comme ALD 30 : c’est-à-dire les affections longue durée exonérantes. Pas un mot à ce sujet.
Pourtant, ce changement permettrait aux malades de bénéficier d’un remboursement à 100% de la Sécurité sociale, de poser des jours de congé et d’aménager leur temps de travail en raison de leur affection. Des mesures plus que nécessaires quand on est atteinte par cette maladie, qui rappelons-le peut clouer au lit plusieurs jours durant, à cause des douleurs notamment.
Un vote unanime à l’Assemblée
Le 13 janvier 2022, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité la proposition de résolution, présentée par la députée LFI Clémentine Autain, pour la reconnaissance de l’endométriose comme affection de longue durée (ALD30) ! Une très bonne nouvelle.
Les députés étaient même debout et ont applaudi ! L’engouement est compréhensible pour cette résolution nécessaire. Mais voilà, les choses ne sont pas si simples…
Olivier Véran, « non favorable » à la reconnaissance de l’endométriose comme ALD
Dans les faits, l’adoption de texte n’a rien de contraignant, comme nous l’indique Sud Ouest. Il n’a en fait qu’une valeur de recommandation.
De plus, le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est dit « personnellement non favorable ». Il a même ajouté :
« Est-ce qu’il faut que 10% des femmes soient classées en ALD 30 ? Je n’ai pas de conclusion. »
Ce qui a déçu et inquiété Clémentine Autain, initiatrice du texte voté à l’Assemblée :
Emmanuel Macron nous a délivré de bien belles promesses :
« Ce n’est pas un problème de femmes, c’est un problème de société.
La stratégie nationale que nous lançons porte l’espoir d’une meilleure qualité de vie pour des millions de filles et de femmes. »
Pourrait-il y avoir des actes, des moyens pour aider les femmes au quotidien et un calendrier précis de la part du gouvernement ? Face aux effets d’annonce, d’autant plus à quelques mois de l’élection, nous ne sommes plus dupes.
À lire aussi : Douleurs insoutenables et sexualité limitée : l’endométriose, je vis avec depuis toujours
Image en une : © Unsplash/Vladislav Muslakov
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires