En découvrant le monde professionnel, j’ai cru atterrir dans un pays étranger, de ces contrées lointaines dont on entend souvent parler, dont on a une image qui s’avère totalement déformée, une fois confrontée à la réalité.
Tout me surprenait, du langage franglais « corporate » au code vestimentaire, en passant par la culture du secret, les habitudes présentialistes (surnommées « le concours de celui qui arrive le plus tôt et qui part le plus tard »), la philosophie shadokienne à base de « le chef a toujours raison », même lorsqu’il a tort (« si le chef a tort, se référer à la règle numéro 1 »)…
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Après des mois d’observation, je n’étais toujours pas intégrée à ce monde et à ses codes que je trouvais très éloignés de mes propres usages, de ma culture de vingtenaire, de mes propres habitudes en termes d’habillement, de communication, de rapport à Internet, et tout simplement à la gestion du temps.
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Alors forcément, ce décalage créait chez moi des frustrations. Et les rares fois où je me suis autorisée à m’en plaindre, en pleine crise de l’emploi, j’avais le sentiment d’être profondément ingrate. Les fois, encore plus rares où je trouvais conseil, on me répondait que « c’était comme ça », c’était « la réalité du monde du travail », ce n’était pas fait pour être « une partie de plaisir ».
Et pourtant, la question du bonheur au travail est loin d’être un caprice d’enfant gâté (comme on a pu me le faire sentir lorsque je soulevais cette problématique) !
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Le travail, entre nécessité, torture et passion
Le vocabulaire associé à l’activité professionnelle ne respire pas le bonheur, et pour cause : « travail » vient du latin tripalium, qui signifie « torture » ! Les termes « emploi » et « employé•e » dénotent une réification du sujet, qui se retrouve passif, littéralement « utilisé », « employé » par un tiers : le patron, l’entreprise.
Pourquoi s’infliger cette « torture » sinon par pure nécessité de survie, par impérieux besoin économique ?
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Pourtant, un autre monde professionnel est possible ! Les professions artistiques, toutes celles nécessitant un appel à la créativité, n’hésitent pas à aménager les espaces et les horaires en conséquences. Le bonheur au travail n’est pas qu’une question de bien-être des salarié•e•s, c’est un facteur d’attractivité des talents, ainsi qu’un enjeu de productivité !
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Mon ancienne entreprise n’autorisait pas le télétravail, et il était extrêmement mal vu de piquer du nez après la pause déjeuner. Dormir au bureau, quelle infamie… Mais je suis bien contente d’avoir désormais un patron fervent défenseur (et lui-même adepte) de la power nap, la sieste-éclair plus efficace qu’un shot de caféine pour dépasser le coup de barre de la digestion.
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Un visuel de J’aime ma boîte.com
La recette du bonheur au travail
S’il existe une recette du bonheur au travail, c’est sans doute un cocktail, un mélange de plusieurs ingrédients, adapté à toutes les différentes personnalités. Prenez un environnement accueillant et chaleureux, ajoutez-y un•e manager à l’écoute, un•e chef•fe leader plutôt que dirigiste, et beaucoup de souplesse niveau organisation…
Entre celles et ceux qui ont besoin d’un cadre stricte pour être productif•ve, qui préfèrent la sécurité de l’emploi aux éventuelles opportunités d’évolutions, qui sont allergiques à la routine, ou au contraire, ne supportent pas l’imprévu, il n’existe certainement pas de martingale de l’entreprise parfaite !
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La question du bien-être au travail est une problématique relativement récente, qui s’impose aussi par le biais d’actualités tragiques, comme la recrudescence de suicides pour motifs professionnels, mais également des cas de burn out.
Es-tu heureuse au travail ?
Pour faire le point sur ta situation au travail, tu peux faire le test Le Bonheur au Travail, en lien avec le documentaire qui sera diffusé sur Arte le 24 février.
À travers une petite série de questions, des extraits du film sont dévoilés, pour donner un échantillon des thèmes qui seront abordés, des modèles qui seront étudiés.
Clique pour faire le test ! Pour accéder à la question suivante, il faut placer le curseur au milieu à droite de l’écran.
Personnellement, je suis restée sur ma faim en faisant ce petit questionnaire pour deux raisons :
- Tous les intervenants, à l’exception de la dernière personne, étaient des hommes.
- J’ai eu le sentiment de choisir « le moins pire » parmi les solutions proposées, à défaut de trouver une option qui me convienne véritablement.
En lisant la comparaison de mes réponses avec la totalité des répondants français, versus les Belges, versus les Allemands, j’ai plutôt le sentiment de répondre « comme une jeune » que « comme une Française » : l’écart générationnel me semble plus pertinent que les différences culturelles, et j’aurais bien aimé avoir accès à des statistiques par tranche d’âge plutôt que par nationalité.
Qu’en penses-tu ? Es-tu heureuse au travail ? Que te faudrait-il pour l’être ? Et viens donc aussi nous donner ton avis sur le travail du dimanche !
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Les Commentaires
Mon problème c'est juste une ambiance pourrie, et il suffit de ça pour tout casser.. Même dans une petite structure (10 employés) et avec un taff intéressant, si on te prend pour un débile 95% du temps ben ça marchera pas, c'est tout.