Mise à jour du 26 juillet 2015 — Le saviez-tu ? La saison 2 de BoJack Horseman vient de sortir sur Netflix !
Le 17 octobre 2014 — Je ne sais pas ce qu’ont consommé les créateurs de BoJack avant de se lancer dans la rédaction du scénario de cette nouvelle série, mais visiblement ce n’était pas légal, ou alors seulement sur ordonnance.
C’est que pour écrire l’histoire de BoJack, un cheval humanoïde ex acteur de sitcom dans les années 90 tentant de refaire surface en écrivant sa biographie, il fallait une sacrée dose d’imagination.
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BoJack, en pleine dépression, est coincé entre son parasite de colocataire humain et Princesse Caroline, son agent, une chatte persane à fort caractère. Princesse Caroline avec laquelle il a d’ailleurs formé un couple, parce que, après tout, un cheval qui sort avec un chat, pourquoi pas.
Voilà pour le scénario général de cette petite pépite animée.
Jusque-là c’est déjanté mais au final, pas plus qu’un épisode lambda des Griffin. Ce qui fait la particularité de BoJack Horseman, au delà de son scénario barré, c’est surtout le ton de cette série et son humour corrosif.
Les fables de la Fontaine 2.0
Nous sommes dans un Hollywood contemporain à la différence près que cette fois-ci, une partie des personnages sont incarnés par des animaux. Des oiseaux paparazzis, un chien en guise de petit ami trop collant, un pingouin-éditeur en voie d’extinction… Et au milieu de tout ça, des humains. Et ça ne semble choquer personne.
Tout simplement parce que, aussi fantastique soit-il, cet univers est cohérent.
C’est que tout comme La Fontaine utilisait des animaux pour dénoncer les travers de la noblesse française, Raphael Bob-Waksberg, le créateur de BoJack Horseman, se sert d’animaux caricaturaux pour dénoncer les travers du star-system hollywoodien.
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De gauche à droite : Mr Peanutbutter, Diane Nguyen et BoJack
On découvre alors un univers où certes, certes, on peut entendre un chien parler de ses rapports sexuels avec un être humain, ce dont j’ai toujours du mal à me remettre, mais où cela reste cohérent : Mr Peanutbutter, le-dit chien, doit en effet représenter un petit ami un peu concon, fidèle, populaire et enjoué, bref, le parfait labrador.
Une série qui raconte la dépression avec humour et justesse
BoJack n’a pas eu la vie facile, avant de devenir une star. Et il vit très mal son statut actuel de has-been qui le plonge dans une profonde dépression qu’il noie dans l’alcool et la kétamine, un anesthésiant pour cheval parfois utilisé comme drogue par les êtres humains.
Or il n’y en a pas beaucoup, des séries qui savent raconter la dépression avec humour. Le manque de confiance en soi, la difficulté à reprendre pied, l’introspection délicate qui s’en suit, … BoJack traverse avec ironie et humour noir toutes ces étapes sous nos yeux sans jamais tourner en ridicule la souffrance induite par une dépression. Le proverbe « il vaut mieux en rire qu’en pleurer » aura rarement été aussi approprié.
« Galipette en famille » la série qui a rendu BoJack célèbre dans les années 90
Les fans de Daria ou de Kaamelot retrouveront avec plaisir cet humour grinçant propre aux regards trop lucides portés par des personnages blasés sur une société loufoque.
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Une série avec des nanas qui en jettent
Il y a d’abord Princesse Caroline, une chatte bien dans sa vie… une chatte active qui mène de front sa vie amoureuse et sa vie professionnelle sans se laisser marcher sur les pieds.
Mais à côté de ce personnage de working cat, somme toute assez classique, il y a surtout le personnage de Diane Nguyen.
Diane se définit elle même comme une féministe de la troisième génération, ses réflexions sont aussi sensibles qu’intelligentes et même si elle sait trouver les mots pour réconforter BoJack, on est loin du personnage de la manic pixie dream girl uniquement présente comme faire valoir.
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En réalité c’est la pertinence de ses analyses qui bien souvent fait avancer le scénario… et ça fait du bien !
BoJack est donc une série à découvrir sur Netflix qui a publié cet été la première saison sur sa plateforme française. 12 épisode de 25 minutes qui s’enchaînent avec plaisir : ce n’est pas tout les jours qu’un pingouin en faillite croise une chatte carriériste ou qu’une adolescente sous cocaïne choisit un cheval pour tout repère paternel, et vous ne voudriez pas rater ça !
Oh, et dernier argument de taille : on retrouve les voix d’Aaron Paul et Alison Brie ! Ça aussi, ça fait plaisir.
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Les Commentaires
Je pense que tu parles de la chanson "Home", de Deluka