Live now
Live now
Masquer
kim-kardashian-campagne-body-positive

Peut-on être body positive quand on est Kim Kardashian ?

Kim Kardashian a posté des photos à tendance body positive sur Instagram à l’occasion de la sortie de ses nouveaux parfums mais est-ce une démarche sincère ou un coup de pub ?

KKW Fragrances, la marque de parfums de Kim Kardashian-West a annoncé la sortie de deux nouvelles fragrances. Pour accompagner la promo, Kim K a mis en scène sur son compte Instagram des corps « imparfaits ». Et cette démarche interroge à la fois les fans et les détracteurs de la célébrité…

Kim Kardashian serait-elle en train de prôner le body positive ou s’agit-il d’un argument marketing ?

Kim Kardashian, son corps « parfait » et les critiques

Une obsession de la minceur

Sur Instagram, tu peux suivre les entraînements spartiates de Kim Kardashian ainsi que ses promotions pour des produits minceur.

Le dernier en date : un post Instagram pour des sucettes coupe-faim qui a fait bondir l’actrice Jameela Jamil.

En promouvant de tels produits Kim Kardashian véhicule l’idée que la minceur est un but à atteindre et ce à n’importe quel prix et qu’il peut même être fun.

En 2013, après la naissance de sa fille North, Kim Kardashian tweetait :

« Je suis très frustrée de lire que j’ai eu recours à la chirurgie pour perdre mes kilos de grossesse ! C’est FAUX. J’ai travaillée très dur pour manger sainement, j’ai fait beaucoup de sport et c’était un si gros défi pour moi mais j’ai réussi !!!!

 

On peut dire ce qu’on veut à mon sujet mais je travaille beaucoup et je suis la personne la plus disciplinée que vous pourrez rencontrer. »

Le degré de frustration exprimé dans ce tweet est selon moi corrélée à l’importance que ce travail sur son apparence revêt dans sa vie.

Et la plateforme qu’elle possède sur les réseaux sociaux donne une immense caisse de résonance à ce message, ce qui permet à Kim de relayer ce diktat.

Kim Kardashian, prescriptrice de diktats ?

L’obsession de la star pour la minceur s’inscrit dans la peur de devenir « fat » (ici employé comme équivalent de « grosse »).

Cette peur relayée à ses fans via l’émission de télé-réalité L’Incroyable Famille Kardashian (Keeping Up With The Kardashians) et ses réseaux sociaux en dit beaucoup sur le rapport de Kim K à la beauté et à elle-même.

L'incroyable famille Kardashian

Elle est bien sûr libre de ses opinions, mais cela pose question lorsque ce discours est absorbé et intériorisé par des millions de personnes auxquelles leur idole assène que la minceur est le Graal.

D’ailleurs ses courbes parfaitement sphériques et sa taille ainsi que ses cuisses fines sont devenues un must-have de la culture urbaine.

Ainsi des millions de jeunes filles rêvent d’accéder à cet idéal que représente le corps de Kim Kardashian, idéal peut-être totalement biaisé par des interventions chirurgicales.

Je me souviens de la ruée vers le corset d’il y a 4 ou 5 ans car Kim Kardashian faisait du sport avec un corset ou encore l’engouement du commun des mortels pour le contouring.

Elle est donc capable de créer l’engouement et sa capacité à relayer les diktats est réelle cependant n’en serait-elle pas également prisonnière ?

Kim Kardashian touchée par les diktats de beauté

Des pistes de compréhension d’un rapport à l’image compliqué

Au fil des années, le discours de Kim Kardashian a légèrement évolué et pour parler de son rapport au corps, il faut la replacer dans son contexte.

Élevée à Beverly Hills, elle côtoie des jeunes filles qui lui ressemblent peu, elle qui a un physique « ethnique ».

Ce mot fourre-tout, favori des Américains pour désigner les gens un peu bronzés avec des origines autres que blanches et européennes est compliqué à assumer à Los Angeles dans le milieu fermé des nantis, au coeur de ce que l’Amérique fait de plus superficiel et normatif.

Le public découvre Kim dans une sextape et s’invite d’emblée dans son intimité. Les spéculations sur son corps dans les médias commencent à cette époque et ne s’arrêteront jamais.

De son côté, elle qui a grandit dans l’ombre de Paris Hilton transforme ce moment de gloire éphémère en empire sur les conseils de sa mère Kris Jenner. Elle est alors projetée à la télé sans vraiment en mesurer les conséquences et haïr Kim Kardashian devient un sport planétaire.

Est-ce que ces conditions sont propices à un rapport sain à soi-même ? Hmm je me permettrais de spéculer que non.

Une femme avec des failles et ses contradictions

Cependant comme toute personne, j’ose penser que Kim Kardashian apprend de la vie et grandit.

Dans un texte publié sur son site kimkardashianwest.com, et repris par eonline.com, elle parle de l’importance pour elle d’avoir un rapport sain à son corps qui joue un rôle clé dans sa relation avec son mari, avec sa fille et avec elle-même.

Elle essaie également d’apprendre à sa fille à s’aimer comme elle est ; ce qu’elle explique directement :

« Au fur et à mesure que North grandit, elle va commencer à prendre conscience d’elle-même et de son corps.

Son attitude envers son corps est liée à ma propre attitude envers mon corps.

C’est donc ma responsabilité de lui faire comprendre qu’une bonne image de son corps vient d’une grande confiance en soi. »

À lire aussi : Maman, merci de laisser mon poids tranquille

C’est bien cool tout ça mais comment le concilier avec cette obsession de la minceur mentionnée plus haut ?

Tout simplement comme j’arrive à concilier le fait que les imperfections que je trouve charmantes sur mes amies me gênent chez moi.

Comment j’arrive à concilier le fait que la bienveillance que j’accorde aux autres n’est pas celle que je m’accorde à moi-même ?

La célébrité ne met pas Kim Kardashian au-dessus de ces contradictions, au contraire, la pression qu’elle subit est énorme et doit provoquer des combats intérieurs assez tumultueux.

À lire aussi : Le culte de la minceur VS mes complexes, une histoire de paradoxes

Oui, il est possible d’être « bonne » et d’être body positive

Lorsqu’une belle meuf ou un mec beau gosse selon les standards de ce que nous voyons dans les médias parle d’être body-positive, la méfiance est de mise.

Est-ce que c’est pour se moquer ? Est-ce qu’il y a une raison sous-jacente ? Qu’est-ce qu’il ou elle va en retirer ? Est-ce qu’il ou elle va monopoliser le débat ?

Pourtant je peux te donner des exemples de stars canons, selon tous les standards, qui mettent en avant d’autres types de morphologies que la leur sans en retirer d’autres satisfactions que de faire bouger les mentalités.

Jameela Jamil a créé un compte Instagram et un mouvement dédié au body-positive alors qu’elle a elle-même une taille mannequin.

Rihanna a pris du poids, a décidé qu’elle se sentait bien comme ça et a créé une marque de lingerie pour toutes les morphologies.

Dans Mon Corps, ce hérosMarion Seclin a parlé de ses complexes afin d’ouvrir le débat et de banaliser cette démarche mais s’est vue opposer le fait qu’elle serait bien foutue donc peu légitime à parler…de son propre corps.

Je pense que la première condition pour parler de body positive c’est d’être positif au sujet de tous les types et formes de corps, y compris le sien.

Parlons de bourrelets, de vergetures, de pets vaginaux et d’eczéma parce que ça nous concerne tous et toutes.

Même Kim Kardashian.

En conclusion ?

Je vais essayer de ne pas présumer des raisons de Kim K pour avoir posté ces photos car cette simple action a ouvert le débat et a donné l’occasion à ses 120 millions d’abonnés d’être confrontés à quelque chose de différent de ce qu’ils voient habituellement.

Rien que ça, c’est cool.

120 millions de personnes c’est presque deux fois la populations de la France et si 5% de ces personnes commencent à se poser les bonnes questions, ce sera déjà ouf.

Et si dans 2 semaines Kim Kardashian fait de la pub pour un régime à base d’air et de soleil, il sera bien temps de gueuler dans un nouvel article.

Mais la question se pose toujours de savoir si Kim Kardashian a essayé de faire passer un message ? Est-ce ça peut ouvrir le débat ? Est-ce que c’est body positive ?

Participe à la discussion sur le forum !

À lire aussi : À quoi ressemble le mouvement #BodyPositive en 2017, des États-Unis à la France ?


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

70
Avatar de Kettricken
7 novembre 2018 à 13h11
Kettricken
Ceci dit, je viens de retrouner voir la page "KWfragances" et a priori, K. Kardashian ne parle nulle part de body-positivisme.
Ce qui du coup, rend son initiative de poster ces photos de ces corps-là nettement moins problématique à mes yeux
6
Voir les 70 commentaires

La société s'écrit au féminin