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Source : Canva / EdvanKun
Célib

Blue, 19 ans : « Les aventures d’une nuit rechargent mes batteries affectives »

Chaque semaine dans Célib, des personnes en tout genre nous racontent les joies et les questionnements de leur célibat, qu’il soit choisi ou subi. Aujourd’hui, Blue nous parle de la pression sociétale et familiale à se mettre en couple, alors qu’iel considère être très heureux·se en solo.
  • Prénom ou pseudo : Blue
  • Âge : 19 ans
  • Lieu de vie  : à Lyon
  • Orientation sexuelle et romantique : pansexuel·le et panromantique

Depuis combien de temps êtes-vous célibataire ?

Officiellement, je n’ai plus été en couple depuis mars 2020

Comment décririez-vous votre célibat ?

J’aime bien être célibataire, je me sens mieux comme ça. Ça m’a permis d’apprendre à mieux me connaître, à mieux me respecter aussi. Alors c’est sûr parfois, on se sent seul·e, surtout quand je vois la majorité de mes proches et de mes amis qui vivent de belles et longues relations, je me dis que j’aimerais bien avoir la même chose un jour, mais la plupart du temps ça fait juste du bien de me dire que je suis célibataire et que je me débrouille très bien comme ça. Et puis être célibataire ne me prive pas d’avoir droit à de l’affection et de l’attention, que ce soit avec mes amis, ou avec des aventures une fois de temps en temps.

Depuis ma première relation officielle quand j’avais 14 ans, j’ai été impliqué·e dans de nombreuses autres relations par la suite. Ça ne durait jamais longtemps, ça se finissait toujours mal voire très mal, alors un jour j’en ai eu marre et j’ai décidé que j’allais rester seul·e un moment. Le problème, c’est que j’ai toujours su exactement ce que je voulais d’une relation, et que pendant longtemps, je me suis quand même investi·e dans des relations qui ne rencontraient pas mes standards et/ou mes besoins, à cause de cette pression de la société et mon entourage qui voulait absolument que je trouve quelqu’un, cette pression qui m’a donné une vraie peur du célibat pendant un certain temps.

Le jour où j’ai réussi à me débarrasser de tout ça, je me suis rendu compte qu’en fait, je me portais très bien seul.e, et que rien ne pressait. Si le grand amour me tombe dessus un jour alors pourquoi pas, mais en attendant je n’ai pas besoin de m’investir dans des relations qui me font douter de moi-même juste pour faire plaisir aux autres.

Votre célibat a-t-il une incidence sur votre vie amicale ou familiale ?  

Il y a certains amis que je ne vois pas autant que je voudrais depuis qu’eux sont en couple, parce qu’ils ont chopé cette maladie qui n’atteint que les couples de ne plus vouloir traîner qu’avec d’autres couples, mais ce n’est pas la majorité de mes amis heureusement. Avec ma famille ça a une incidence aussi, chaque fois que je retourne les voir j’ai le droit au classique « Et les amours ça va comment ? Tu sais ta cousine elle a un nouveau copain, il est super, et toi t’as personne ? Quand est-ce que tu trouves quelqu’un à nous présenter ? ». Je ressens beaucoup cette pression, ils veulent me voir en couple, et quand je dis que je suis bien tout·e seul·e on me dit que je n’ai juste pas encore rencontré la bonne personne.

Estimez-vous que le célibat a un impact sur votre moral, au quotidien ? 

Pas vraiment, je me sens bien dans mon célibat. Parfois je me sens seul·e, mais il suffit que j’aille boire une bière avec des amis et ça va mieux. Parfois, j’avoue ça ne suffit pas, j’ai envie d’intimité, alors il m’arrive d’avoir des aventures d’une ou quelques nuits juste le temps de recharger les batteries affectives.

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Pensez-vous qu’être célibataire vous permet des choses que vous ne pourriez pas faire en couple ?

Complètement. Chaque fois que j’ai été en couple, c’est comme si j’avais eu des obligations envers l’autre : devoir se voir à un rythme régulier avec un minimum de 3 fois par semaine, devoir divertir l’autre en proposant des sorties, devoir faire des cadeaux pour nos 1 mois, 6 mois, pour la Saint-Valentin.., devoir répondre aux messages dans l’heure qui suit sinon il y a quelque chose de bizarre… Sauf que parfois, j’ai juste envie d’éteindre mon téléphone pour pouvoir aller voir des amis tranquillement, ou de rester dans mon lit à regarder des séries pendant 3 jours ou plus, ou je n’ai pas l’énergie ni l’argent de faire le divertissement ou des cadeaux.

Et même en dehors de cette question d’obligation qui n’est peut-être pas vraie dans tous les couples, il y a aussi le fait que j’ai envie de vivre ma vie et d’explorer autant que je veux. Et en étant en couple, j’ai l’impression que c’est plus complexe, dans le sens où ce que l’on fait peut affecter l’autre aussi et où il faut en discuter avant de se lancer. Quand on est célibataire, nos décisions nous reviennent, pas besoin de demander son avis à qui que ce soit, j’ai l’impression que l’on se sent plus libre.

À l’inverse, pensez-vous qu’être célibataire vous empêche de faire des choses que vous pourriez faire si vous étiez en couple ? 

Forcément oui, ne serait-ce qu’au niveau de l’intimité avec quelqu’un. Quand on est en couple, c’est une autre confiance qui s’installe, on peut se permettre plus de choses dans le cadre de l’intime, que ce soit sexuel ou relationnel. On se dit les choses plus facilement et ça permet d’explorer un tout nouvel aspect des relations auquel on n’a pas le droit quand on est célibataire ou que l’on n’a que des aventures plus ou moins ponctuelles. Mais je pense que c’est la seule chose que je vois qui m’est impossible dans mon célibat et qui serait possible dans le couple, le reste de ce qui est possible en couple me semble possible aussi dans mon célibat.

Le lieu géographique où vous vivez a-t-il un impact sur votre rapport aux relations amoureuses ?

Dans une grande ville, c’est plus facile de rencontrer des gens, mais il est aussi plus facile de rencontrer de mauvaises personnes. En ville, tout va plus vite, tout a une durée de vie prédéfinie, même les relations. Personnellement, j’ai plus d’aventures depuis que j’habite en ville, parce que c’est plus facile. Parce que trouver l’amour dans une grande ville, ça me paraît bien plus compliqué, aussi, et puis parce que je ne cherche pas vraiment non plus.

Cherchez-vous activement à trouver une relation amoureuse ? 

Pas particulièrement, si ça me tombe dessus tant mieux, sinon tant pis.

Ressentez-vous une forme de pression à chercher « activement » un ou une partenaire amoureux·se ? 

Oui, souvent quand je rencontre des gens, on me demande rapidement si je suis en couple ou pas, quand je dis que non, on me répond que « Oh t’inquiète, ça finira bien par t’arriver », comme si ça devait être une fatalité. Ma famille aussi me pousse beaucoup vers cet objectif-là, comme s’ils avaient peur que je reste seul·e toute ma vie (alors que l’idée ne me dérangerait absolument pas). Et puis, même au quotidien, tous les films, toutes les séries que je regarde, même quand ce ne sont pas des rom com, il y a toujours une histoire d’amour quelque part, le héros ne peut pas rester célibataire voyons, il lui faut une belle histoire d’amour pour que sa quête soit complète !

Le célibat amoureux a-t-il un impact sur votre vie sexuelle ? 

Non, être célibataire ne m’empêche pas d’utiliser des applis de rencontre, parfois seulement pour des aventures ponctuelles, parfois des personnes plus régulières pendant quelques mois. La plupart du temps, je ne cherche pas activement, si ça arrive tant mieux, sinon je peux me débrouiller seul·e, mais parfois, je dois avouer que j’ai envie de contact humain, alors là je me dirige vers la facilité du coup d’un soir.

Estimez-vous que le célibat a un impact sur vos finances ? 

Quand je suis en couple, ou même que je fréquente quelqu’un, je dépense toujours beaucoup plus que quand je suis seul·e, aller au cinéma, commander de la nourriture, faire des sorties, des cadeaux… Quand je suis célibataire, tout ça je le fais quand j’en ai l’envie et les moyens. Je m’en sens beaucoup moins obligé.e, donc forcément, je dépense plus raisonnablement.

Quels sont vos projets pour le futur ? 

J’espère faire carrière dans le cinéma et je ne me vois pas vraiment en couple. D’abord, parce que ce n’est pas une nécessité pour moi, mais aussi parce que je ne pense pas que le métier auquel j’aspire me permettra d’entretenir sainement et régulièrement une relation. Ce qui est sûr, c’est que peu importe si je finis en couple ou pas, je ne veux pas d’enfant, et je sais que cela peut être un facteur qui compliquera les relations au fur et à mesure que l’on avance dans la vie, qu’on rencontre des gens qui eux en veulent, et avec qui du coup, on ne peut pas envisager d’avenir commun.

Avez-vous une anecdote sur le célibat à partager ? 

Quand on est célibataire, au moins, il n’y a personne pour nous voler ni nos vêtements, ni notre nourriture, on peut se permettre d’être pleinement égoïste sans déranger personne !

Merci à Blue d’avoir répondu à nos questions !

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Les Commentaires

3
Avatar de Sixteen Saltines
28 avril 2023 à 21h04
Sixteen Saltines
Cet extrait : "devoir se voir à un rythme régulier avec un minimum de 3 fois par semaine, devoir divertir l’autre en proposant des sorties, devoir faire des cadeaux pour nos 1 mois, 6 mois, pour la Saint-Valentin.., devoir répondre aux messages dans l’heure qui suit sinon il y a quelque chose de bizarre…"
---> Sans forcément être d'accord avec ces injonctions car chaque relation est différente, j'interprète ça comme "j'ai la flemme de m'investir dans une relation". Effectivement, dans ce cas, il vaut mieux rester célibataire.
7
Voir les 3 commentaires

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