27 ans après avoir foulé pour la dernière fois la Croisette, Spike Lee revient au festival de Cannes présenter son film BlacKkKlansman, qui figure dans la sélection officielle.
Sorte de pamphlet destiné à moquer le président américain et le KKK, une organisation suprémaciste blanche des États-Unis, BlacKkKlansman était attendu comme le messie cinématographique au festival de Cannes.
Et sans surprise, il a été ovationné.
BlacKkKlansman, de quoi ça parle ?
Inspiré d’une histoire vraie, BlacKkKlansman oscille doucement entre thriller et film politique.
Publiées en 2014, les mémoires de Ron Stallworth ont servi de base au nouveau film du réalisateur de Malcolm X.
Il était étonnant qu’Hollywood ne se soit pas encore emparé de cette histoire, tant elle est dingue et digne des plus grandes fictions.
Dans BlacKkKlansman, John David Washington et Adam Driver sont Ron Stallworth et Flip Zimmerman, deux officiers de police qui, dans le cadre d’une mission, infiltrent les rangs du KKK.
Présenté hier au festival de Cannes, le film a été suivi d’un discours de Spike Lee, à l’intérieur même de la mythique salle du grand théâtre Lumière.
Le cinéaste a brandi deux mains tendus, portant des poings américains.
Sur l’un on peut lire LOVE, sur l’autre HATE. Référence à La Nuit du chasseur de Charles Laughton (meilleur film) ? Ou simplement à la dualité de l’homme qui a du mal à choisir son camp entre le bien et le mal, l’amour et la haine ?
BlacKkKlansman, un focus sur la violence des suprémacistes blancs américains
Bref, ce film hommage à la blaxploitation se veut aussi divertissant qu’informatif et critique.
Dedans, le réalisateur n’hésite pas à envoyer quelques piques à Trump, en établissant des parallèles entre David Duke, le fondateur du KKK et le président américain.
Pamphlet anti-racisme, BlacKkKlansman est dédié à la jeune Heather Heyer, décédé à Charlottesville, le 12 août 2017 lors d’un rassemblement de plusieurs factions racistes.
Armés de guns et surtout d’une haine puante, ces suprémacistes blancs brandissait des slogans abominables.
Spike Lee utilise l’arme qu’il maîtrise le mieux pour répondre à toute cette bêtise et cette haine : sa caméra.
Résultat : un public cannois conquis, et un pied de nez à la violence qui sévit loin, là-bas, dans un pays censé respecter les droits de l’homme.
BlacKkKlansman sortira sur nos écrans le 22 août 2018.
À lire aussi : À genoux les gars, le film qui a des ovaires et qui ose rire des violeurs
Les Commentaires