Black Science commence comme un plagiat de la série télé Sliders : un groupe de scientifiques et amis se retrouve obligé de sauter de dimension parallèle en dimension parallèle à la recherche de leur chez-eux, soumis à la défaillance de leur dispositif spatio-temporel (régi par une minuterie). Bon.
Écrit par Rick Remender (à qui on doit une tripotée de comics Marvel) et illustré par Matteo Scalera, Black Science s’est pourtant retrouvé dans de nombreux top 10 comics de l’année passée. Alors qu’Urban Comics sort chez nous le premier volume relié de cette série à suivre (et à un prix très modique) essayons de dépasser l’impression initiale et découvrir ce qu’il en est vraiment !
Grant est l’homme qui a accompli l’impossible : créer une machine à voyager entre les dimensions, le « pilier ». Mais alors qu’il testait l’engin avec ses employeurs, ses collègues et ses enfants, les voici tous bloqués, à tâtonner entre les mondes à la recherche de leur terre d’origine…
Cependant, nous ne sommes pas dans une série télé grand public à petit budget. Black Science nous embarque dans des mondes peuplés de guerriers batraciens
, d’Amérindiens en soucoupes volantes et autres fantômes en quête d’hôtes à posséder. Surtout, à mesure que le groupe aux relations de plus en plus tendues essaie de rentrer, il s’avère que d’autres versions de ce même groupe, d’autres versions de Grant, semblent apparaître au détour des dimensions… Comme si tout ce qui arrivait à nos héros était voué à se produire encore et encore, avec toutes les variantes possibles.
Si Black Science commence mal, avec son scénario d’emprunt et sa multitude de personnages, c’est pour mieux décoller vers quelque chose d’unique. Les incroyables pages surchargées d’idées et de couleurs nous emmènent dans des mondes inédits, tandis que le script révèle peu à peu des noirceurs insoupçonnées. Kidnappings, trahisons, sacrifices, adultères et pire encore composent les six premiers numéros de ce volume.
S’il faut un peu d’effort pour rentrer dans cette intrigue de science-fiction à tiroirs, impossible d’en réchapper. Le livre se referme et c’est trop tard, on en veut plus : plus de réponses, plus d’actions, plus d’espoir que tel ou tel personnage ne soit pas déjà rayé de l’échiquier…
Black Science est un vrai comic à l’ancienne, parfois brouillon, très pulp et souvent hardcore. S’il est difficile de le mettre entre toutes les mains, ceux et celles à qui il est destiné prendront un pied monstre. Et à 10€ les quasi 200 pages cartonnées, autant prendre le risque !
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