À quel point est-ce que tu aimais les « livres-dont-tu-es-le-héro », étant enfant ? Ou à quel point d’ailleurs, est-ce que tu les aimes aujourd’hui, puisqu’il existe des versions pour adultes ?
Perso, j’aimais beaucoup ça, et je pouvais passer des heures à changer l’une de mes décisions pour voir à quel point la fin de l’histoire allait en être altérée.. ou pas.
Une série Netflix à la fin alternative…
Et bien si tu es comme moi, tu pourrais bientôt exulter face à la possibilité de choisir la fin de… tes séries.
Bloomberg a annoncé ce 1er octobre que la plateforme de diffusion prévoyait de développer ce modèle, et ils n’ont pas choisi n’importe quelle série pour introduire ce concept : il s’agira d’un épisode de la saison 5 de Black Mirror.
Pour moi, ce choix n’est pas dépourvu de signification : la série de Charlie Brooker explore en effet les influences possibles de la technologie sur notre monde, dans le futur.
Pouvoir choisir la fin de sa série, n’est-ce pas un premier pas vers les séries et/ou jeux-vidéos en réalité virtuelle, que Black Mirror mettait d’ailleurs en scène dans son épisode Playtest ?
Instant confession : je n’ai pas fini cet épisode, car c’était trop insupportable pour moi. Vous voyez venir à quel point je trouve cette innovation à double tranchant ?
Pour revenir à cette nouveauté, ce ne sera en réalité pas la première fois que Netflix publie une série aux fins alternatives, puisque c’était déjà le cas de « L’épopée du Chat Potté : Prisonnier d’un conte ».
Et si HBO avait déjà innové dans ce domaine avec la série Mosaic, c’est cependant la première fois que ce sera le cas dans une série pour adultes sur Netflix.
Est-ce une bonne idée de laisser les spectateurs choisir la fin d’une série ?
Maintenant qu’on a fait le point sur l’innovation et que j’ai décrit mon enthousiasme, je voudrais cependant émettre une réserve : j’ai peur que ce soit en quelques sortes une solution de « facilité » pour les showrunners, les scénaristes.
Alors je suis consciente que cet avis fait fi de la réalité technologique et scénaristique de l’élaboration d’une série, mais c’est vrai quoi : si on peut choisir la fin, alors il n’y a plus de risques à décevoir les spectateurs !
C’est en quelques sortes une manière de se dédouaner :
« Bon les gars, est-ce qu’on tue John Snow, ou pas ?
– Bah, on a qu’à laisser les spectateurs et spectatrices choisir, comme ça pas de fronde et d’outrage ? »
Vous l’aurez compris, j’ai le sentiment que cette innovation ouvre la porte à une infinité de jeux et d’explorations scénaristiques, et en même temps… J’espère qu’il en sera fait bon usage.
Mais si j’en crois les première spéculations émises par Charlie Brooker lui-même, je dois pouvoir faire confiance au moins à Black Mirror pour me surprendre, puisqu’il disait par exemple l’année dernière qu’on « pourrait en faire un qui tourne à l’infini ».
Honnêtement, ça m’angoisse déjà.
À lire aussi : Le Nikon Film Festival 2019, c’est parti !
Les Commentaires
Et tiens, c'est marrant, on en parle dans Slate http://www.slate.fr/story/168170/culture-netflix-black-mirror-television-interactivite-annees-1980
Ah Teletactica... quelle tristesse!