Êtes-vous déjà rentrées dans une boutique, demander conseil au gérant et retrouvées face à un commerçant aussi aimable que Brigitte Bardot qui viendrait de se réveiller, regarderait par sa fenêtre et verrait par ses volets un homme en train de maltraiter un chaton ?
Il y a de grandes chances pour que la réponse soit bien malheureusement oui. Maintenant, imaginez-vous que cet antipathique monsieur soit le héros d’une série britannique : vous avez l’idée principale de la série Black Books, créée par Graham Linehan (le papa de The IT Crowd) et Dylan Moran.
(source image : pikabu.ru)
Si, présenté comme ça, le pitch ne paraît pas très folichon (tu n’as définitivement pas envie de voir transposer à l’écran la vie de Monsieur Pichon, ton taciturne primeur), la série est en réalité très drôle.
La série en quelques mots
Black Books, c’est l’histoire de Bernard Black, un libraire accro à l’alcool pas cher (comme le rosé qui pique en cubi à 3,50€ les 5 litres) et aux clopes. Jusque là, rien de bien original ; on dirait un peu moi, et un peu certaines d’entre vous. Mais Bernard est également un jeune homme plein de défauts humains qui deviennent à l’écran de sacrées qualités scénaristiques :
- Bernard est fainéant,
- Bernard est exécrable avec ses clients,
- Bernard est je m’en foutiste,
- Bernard est asocial,
- Bernard a un sens de l’hygiène et de l’ordre tout à fait relatif.
Nous suivons donc les pérégrinations de ce charmant trentenaire dont le commerce est à peu près aussi florissant qu’un parterre de fleurs piétiné par des enfants et arrosé par du liquide sécrété par les reins d’une centaine de chiens. Dans sa vie de loser, Bernard est bien entouré. On compte donc dans son cercle de proches :
- Fran Katzenjammer : responsable d’une boutique de bric-à-brac (un peu comme la Foir’Fouille mais en moins pire), elle est une des plus anciennes amies de Bernard, si ce n’est la seule. A peu près aussi fascinée par son job que le héros, elle finira par tout plaquer pour enchaîner les petits jobs. Pour l’anecdote, son nom signifie « gueule de bois » en argot allemand. Ce n’est certes qu’un détail, mais j’ai trouvé ça drôle.
- Manny, l’assistant de Bernard, a été engagé par ce dernier lors d’une soirée trop arrosée. Enthousiaste et chevelu (sauf du dessus), la relation qui l’unit à son patron est à l’origine de bon nombre de gros gags.
2 petites choses qui en font une série drôle
Je ne vais pas vous donner une seule et bonne raison de jeter un oeil sur Black Books. Je vais vous en donner deux :
>> Les personnages
Entre le libraire patibulaire, misanthrope et alcoolique, sa meilleure copine complètement névrosée et l’employé joyeux et bon vivant, les personnages sont les caricatures parfaites d’individus que nous avons forcément toutes croisés un jour. Dylan Moran (qui ressemble de surcroît à John Cusack), Bill Bailey et Tamsin Greig sont tous les trois absolument excellents et drôlissimes.
>> L’humour
Tantôt sarcastique, tantôt caustique, tantôt hystérique, la sitcom surfe sur plusieurs types d’humour en jouant sur les mots et sur le comique de situation. Ceci dit, comment pourrait-il en être autrement quand on sait que la série a été créée à quatre mains (et quelles mains !) : celles de Graham Linehan, qui est également à l’origine de The IT Crowd et de Father Ted et de Dylan Moran, comédien, acteur, réalisateur mais aussi professionnel du stand-up.
Pour finir de convaincre celles d’entre vous qui ne connaissent pas encore la série, permettez-moi de vous mettre quelques extraits :
La preuve en montage que Bernard est fait pour le commerce :
Vous êtes-vous déjà cachées pour ne pas avoir à ouvrir votre porte à des Témoins de Jéhovah ? Moi, oui. Je n’ai rien contre eux, mais je sais qu’ils ont plein de choses à dire, qu’ils sont bavards et qu’ils aiment bien prendre leur temps. Bernard, lui, ça ne le dérange pas de leur ouvrir. C’est après tout toujours plus sympa que de faire sa compta :
Enfin, voici une de mes scènes préférées (rappelez-moi de tester cette façon d’ouvrir une bouteille, au fait). Je suis contente parce que j’ai enfin réussi à en trouver une avec des sous-titres :
http://www.youtube.com/watch?v=kT1dF4zLUM0
(J’ai dit qu’il y avait des sous-titres ; j’ai pas dit qu’il y avait des sous-titres en français).
La série, diffusée entre septembre 2000 et avril 2004, ne compte malheureusement que trois saisons de 6 épisodes de 25 minutes chacune. Ce qui vous laisse donc tout de même 7h30 pour rigoler.
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Les Commentaires
Puis l'accent irlandais de Dylan Moran...