Mise à jour du 4 février 2019
Il y a quelques jours, Bilal Hassani déposait, avec l’aide d’associations, plusieurs centaines de plaintes concernant des propos homophobes lui étant adressés (lire ci-dessous).
Le chanteur, qui défendra la France à l’Eurovision, n’en a pas fini de déranger. Et c’est lassant.
Bilal Hassani et ses vieux tweets
C’est dans Le Parisien que le jeune homme se confie, après que deux tweets datant de 2014 et de 2018 ont été exhumés, créant une polémique.
Un sénateur Les Républicains, Henri Leroy, a carrément écrit à l’Eurovision pour réclamer que Bilal Hassani soit écarté, à cause du contenu d’un de ces deux tweets. Voici la question du Parisien, et sa réponse :
Une vidéo datant d’il y a quelques mois vous montre chantant dans la rue « Attentats par ci, attentats par là » de manière très légère. De quoi s’agit-il ?
Cette vidéo est liée à la finale de la Coupe du monde, c’était un moment fou pour nous tous. Un type dans la rue hyper content a été filmé après la victoire de la France.
Il sautait de joie était soulagé pour le pays après les épreuves que nous avons traversés en 2015. Il a dit tout en dansant : la France a beaucoup souffert, attentats par ci, attentats par là.
Sa vidéo a tourné partout sur Twitter, elle est devenue virale. Les gens l’ont reprise en chansons, elle a inspiré des chorégraphies. Et j’en ai fait une aussi avec mes potes. Il n’y a rien de malveillant.
Aujourd’hui, on sort la vidéo de son contexte, on la réinvente pour essayer de faire croire que je suis pro attentat.
Cette vidéo est trouvable en quelques clics, elle a été uploadée de nombreuses fois sur YouTube, comme ici avec plus de 11 000 vues par exemple.
Quant au tweet de 2014, accusant Israël de crimes contre l’humanité, Bilal Hassani assure ne pas en être l’auteur.
Bilal Hassani dérange, et voudrait qu’on le « laisse vivre »
Déterrer des tweets sortis de leur contexte pour faire polémique, ce n’est pas une tactique nouvelle.
C’est par exemple celle que l’alt-right américaine avait utilisée contre James Gunn, réalisateur des Gardiens de la Galaxie notamment engagé contre la politique de Donald Trump.
Gunn avait été promptement licencié par Disney, et malgré le soutien des acteurs comme des fans, le destin des Gardiens de la Galaxie 3 reste flou.
Bilal Hassani est une nouvelle victime de cette technique visant à discréditer une personnalité qui dérange. Il confie avec émotion :
« Ça dérange beaucoup que mes parents soient nés au Maroc et que je sois homo, on ne peut pas le nier. Et que je porte les couleurs de mon pays. […]
Lâchez-moi, laissez-moi tranquille, laissez-moi vivre s’il vous plaît. Je suis un être humain comme un autre, et, eux, me prennent pour un objet… leur puching ball. »
Bilal Hassani, victime d’homophobie, porte plainte
Le 30 janvier 2019
La tête haute, les épaules en arrière, le menton levé : voici comment
Bilal Hassani, représentant de la France à l’Eurovision, affronte la vie. Et son courage ne cesse de m’impressionner.
Épaulé par des associations comme Stop Homophobie ou Urgence Homophobie, Bilal Hassani a déposé 200 plaintes concernant des messages homophobes postés à son encontre sur Twitter.
Il a également porté plainte contre X pour « injures, provocation à la haine et à la violence et menaces homophobes », selon son avocat cité par 20 Minutes. Ce dernier ajoute :
« L’objectif […] c’est de dire qu’on ne peut plus insulter, menacer, appeler au meurtre sur Internet […] Il faut que les personnes qui se croient protégées par l’anonymat derrière leur ordinateur soient inquiétées. »
Bilal Hassani, une longue lutte contre l’homophobie
Le jeune homme, inspiré notamment par le travail de Conchita Wurst, n’a jamais caché son orientation sexuelle, ni la haine dont il fait trop régulièrement l’objet.
Dans The Boys Club, le podcast où j’ai eu le plaisir de l’inviter, Bilal Hassani évoque notamment la fois où l’homophobie l’a mené à être viré de son lycée.
Plus Bilal Hassani est connu, plus les messages haineux à son encontre se multiplient. Avec ces plaintes, il envoie un signal fort : l’homophobie ne restera pas impunie.
Lutter contre la haine sur Internet
Bilal Hassani n’est pas la première victime de cabales haineuses en ligne à porter plainte. Certaines ont obtenu gain de cause.
Nadia Daam, par exemple, a vu plusieurs de ses harceleurs condamnés par la justice.
D’autres ont choisi la sensibilisation pour contrer la violence anonyme du Web, comme Marion Seclin, qui encourage tout le monde à se manifester, car :
« Face au cyber-harcèlement, ne pas choisir son camp, c’est déjà être dans le mauvais. »
L’homophobie ne gagnera pas contre Bilal Hassani
En attendant que la justice suive son cours, Bilal Hassani fait le tour des plateaux télé pour diffuser un message d’amour, de tolérance et d’acceptation de soi.
Et face aux travers de la célébrité, comme les fake news, le jeune homme garde son humour. Un humour royal.
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