Bim, l’hiver 2013 n’a même pas encore pointé ses engelures que la Fashion Week de Londres pour l’automne-hiver 2014 s’est déjà terminée. Comme d’habitude, les modasses se sont succédées devant les podiums pour décider de l’accessoire qui va faire parler. Ou dans ce cas précis, de celui qui va vous empêcher d’articuler, mais vous permettre d’enfourner des spaghettis bolognaise par platées sans respirer.
Cet accessoire, c’est le bijou protège-dents métallique pour hommes. Il englobe les lèvres inférieures et supérieures, et fige la bouche dans une position de loup-garou constipé. Un mix entre les protections buccales des boxeurs et l’instrument de torture. Apparemment, même les magazines de mode n’ont pas encore réussi à nommer cet ovni, qui est joyeusement qualifié d’« engin » ou de « menotte de bouche » selon les cas.
Pour les plus extrémistes, on trouve également une version qui emprisonne les dents de devant. Un peu comme le dentier de mamie ou feu le style de Joey Starr. Tom Hardy et son masque de Bane n’ont qu’à bien se tenir.
Ce bijou a été présenté ce lundi, dans le cadre de la Fashion Week masculine. Le petit nouveau à l’origine de sa création s’appelle Bobby Abley, il est anglais et diplômé du Ravensbourne College of Design and Communication
depuis 2010. Ce créateur aime les cartoons (surtout Disney), les trucs qui font peur, et a tourné sa première collection autour du fétichisme sado-maso et des super-héros. Il possède des comptes sur Tumblr et Instagram. Un mec recommandable, en somme.
J’ignore à quel prix les stars vont s’arracher son accessoire qui me ramène à de sombres heures chez l’orthodontiste, au goût de pâte à modeler fraise-vomi. Le protège-dent de Bobby Abley rappelle un peu le Face Slimmer, sauf qu’il ne semble pas ici avoir de vertu esthétique particulière. À moins de vouloir s’entendre dire par ses interlocuteurs : « Tu as de belles gencives (de porc), tu sais ».
J’aurais également pu disserter des heures sur le chapeau Mickey des top-models, mais Jeremy Scott en avait déjà conçu une version casque en 2010. Je préfère donc faire la sourde oreille de ce côté pour cette fois-ci. Par contre, il est bien possible que cette coïncidence soit plus qu’un amour de l’hypertrophie otique, puisque Bobby Abley a fait ses armes chez le designer américain en 2008.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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