Je vous ai déjà parlé de la claque qu’a été pour moi Big Little Lies.
Je vous ai parlé de ces personnages féminins que je croyais être des langues de vipères, et qui se sont révélées être des lionnes s’unissant pour se protéger mutuellement contre la violence du patriarcat.
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Et voilà que je comprends un peu mieux d’où vient le caractère réaliste, viscéral de ces personnages.
L’horrible violence conjugale dans Big Little Lies
Toutes les femmes, dans Big Little Lies, survivent à leur façon.
Mais celle qui marque les esprits, bien sûr, c’est Celeste (Nicole Kidman), enfermée dans une étouffante relation abusive. Son mari Perry (Alexander Skarsgård) use sur elle de violence physique et psychologique.
La relation abusive subie par Celeste est quasiment insoutenable, extrêmement difficile à regarder.
Tout y est : les mécanismes de contrôle psychologique, les menaces, le déni, la honte de la victime, sa peur panique de déclencher la colère de son bourreau, les bleus cachés sous le fond de teint, le sourire de façade…
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Cette déferlante de talent a valu à Nicole Kidman un Emmy Award bien mérité, et Alexander Skarsgård a également été distingué pour son terrifiant second rôle.
Pour comprendre d’où vient le réalisme de ces personnages, il ne faut malheureusement pas chercher bien loin…
L’histoire vraie qui a inspiré la violence conjugale dans Big Little Lies
C’est lors de la cérémonie des Emmy Awards que Liane Moriarty, auteure du livre Big Little Lies, a révélé cette information qui m’avait échappée et que Glamour a relayée.
Perry est en réalité basé sur un de ses anciens compagnons, « un ex-petit ami vraiment horrible ».
Attention, je vais spoiler Big Little Lies jusqu’au gif ensuite ça ira !
L’auteure ajoute :
« J’ai pris beaucoup de plaisir à le tuer — d’abord dans le livre, puis de le voir à l’écran. Au-delà de ça, c’est Nicole qui a fait le boulot. »
Tu m’étonnes — en tant que femme ayant trop souvent vu ce genre d’hommes être impuni pour son comportement, la fin de Big Little Lies, malgré son aspect difficile, m’a laissé comme un goût de triomphe…
Quand le talent se nourrit de la souffrance
Je ne sais pas exactement ce qu’a vécu Liane Moriarty avec cet ex-compagnon. Je ne sais pas à quel point il a été violent avec elle. Mais vu le personnage de Perry, je suis prête à imaginer le pire.
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Trop souvent,
les femmes victimes de violences conjugales sont considérées via cet unique prisme. L’une d’entre elles avait témoigné, sur madmoiZelle : elle ne voulait pas devenir « la femme battue ».
Mais les personnes victimes de leur partenaire sont bien plus que ça. Elles sont entières, humaines, elles ont une carrière, une vie, du talent, de l’ambition, une famille, des ami•es, des passions…
D’un autre côté, on loue souvent la souffrance des grands hommes, qui inspire leurs œuvres. On admire ces rescapés de l’enfer qui puisent dans leurs traumatismes un combustible artistique.
À mes yeux, Liane Moriarty s’est vengée dans Big Little Lies, a pris sa revanche sur cet ancien bourreau, et a fait de sa souffrance passée une force qui l’a menée au sommet.
J’espère que nous apprendrons, que nous enseignerons un jour les histoires de toutes ces femmes qui ont puisé dans leurs plaies l’énergie de créer. Et de tuer, d’une certaine façon, leurs agresseurs.
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