En partenariat avec les éditions Robert Laffont (notre Manifeste)
Je tiens un journal intime depuis mon entrée en première L (plus ou moins assidûment).
Alors quand on m’a proposé de découvrir Big Bones, le nouveau roman de Laura Dockrill sorti le 12 avril dans la collection R, j’ai tout de suite eu envie de savoir ce qui s’y cachait.
En relisant mes cahiers d’adolescente, je me rends compte à quel point j’étais dramatique et emphatique. Tout était décuplé quand je posais mes pensées sur papier.
Avec le recul, c’est un peu ce qui me plaît dans l’adolescence : la demi-mesure n’existe pas.
Même si j’ai parfois envie de me mettre des claques en relisant mes grands discours, ça fait aussi du bien de retrouver ce qui m’a construite et qui m’a forgée pendant la période du lycée.
C’est exactement ce que j’ai trouvé dans Big Bones.
Big Bones, une ode à l’amour de soi
Big Bones, c’est le surnom de Bluebelle, une jeune anglaise de 16 ans. C’est un surnom qu’elle s’est appropriée parce que oui, elle est grosse, mais ça va merci, elle est très bien dans son corps.
Ce que tu t’apprêtes à lire quand tu ouvres Big Bones, c’est son journal alimentaire — qui lui sert finalement de journal intime. Chaque aliment sert de prétexte au récit d’une anecdote ou d’une réflexion qui lui est (de près ou de loin) rattachée.
Après avoir fait une crise d’asthme bien vénère pendant un examen, Bluebelle se retrouve dans le bureau d’une infirmière qui lui demande deux choses :
- tenir un journal alimentaire
- se mettre au sport
Le tout, dans l’idée de perdre du poids — ce qui pourrait aider à réduire son asthme. Sauf que Bluebelle s’en fout. Elle se trouve très bien comme elle est, elle s’aime de la tête aux pieds.
« Avant qu’on devienne amis ou quoi que ce soit de ce genre, vous devez savoir que mon corps je l’accepte à fond. C’est le mien. Et je vis à l’intérieur. Et je prends soin de lui. »
Tout au long du livre, elle relève tout de même toutes les petites réflexions (parfois violentes, parfois sournoises) qu’on lui fait sur son poids — et y répond mentalement à coup de « ferme ta grande gueule ».
Un bon moyen de voir à quel point c’est quotidien pour elle et que, malgré le fait qu’elle s’accepte comme elle est, les remarques sur son physique ne sont pas sans répercussions.
D’ailleurs, tout au long du livre, Laura Dockrill insère plein d’observations sur notre manière de juger et percevoir les autres !
Big Bones, l’adolescence à son summum
Bluebelle est l’adolescence dans toute sa splendeur.
Elle est saoulée par ses parents, tout juste séparés, qui se comportent entre eux comme s’ils avaient son âge. Elle se moque allègrement de son père, qu’elle compare régulièrement à un artiste raté.
Pas qu’elle soit sans cœur ou qu’elle ne l’aime pas ! Elle est simplement dans une phase de l’adolescence où elle a besoin de s’émanciper.
D’ailleurs, c’est comme ça que l’histoire débute. Elle accepte de rédiger son journal alimentaire pendant les six semaines des vacances d’été en échange de quoi, elle aura le droit d’arrêter le lycée pour travailler en apprentissage au Planet Coffee.
Elle est en quête d’autonomie, veut faire entendre sa voix et avoir des responsabilités.
Planet Coffee, c’est le café dans lequel elle bosse pour l’été. Elle dépeint ses collègues avec beaucoup d’humeur et de mauvaise foi et rêve de devenir la nouvelle manager avant même d’avoir signé son contrat d’apprentissage.
C’est pour ça que je l’adore, Bluebelle. Elle s’y croit.
Même quand il s’agit de bouffe, elle a TOUJOURS un truc à dire — je me reconnais tant dans ce personnage.
Chaque chapitre est dédié à un plat ou un aliment. L’un d’entre eux concerne les loukoums et se tient en une phrase : « Ne m’en PARLEZ même PAS ».
Comment je me suis retrouvée en Big Bones
Bien sûr, Bluebelle et moi sommes loin d’être identiques. Déjà parce que, pour mon plus grand malheur, je ne suis pas anglaise.
J’imaginais Big Bones comme un mix entre une Rae Earl de My Mad Fat Diary (en moins torturée) et une Georgia Nicolson… je suis ravie d’avoir trouvé ce que je cherchais !
Au contraire de Rae, Bluebelle n’a pas peur du rejet des autres, c’est d’ailleurs elle qui les envoie chier la plupart du temps.
Je hais tout le monde.
Comment savoir si le mec qui lui plaît l’aime bien en retour ? Elle sort de chez elle au naturel, pas de maquillage, fringues les plus bof qu’elle trouve, et attend de voir :
« Si avec une allure pareille, je lui plais, alors ce sera sincère. »
Cette meuf a tout compris.
J’ai fait pareil à mon premier date avec mon mec : je l’ai accueilli en legging et tee-shirt ample de pyjama. Résultat ? Ça a fonctionné.
Bluebelle a un caractère bien trempé ! Parfois insolente, elle ne se laisse pas marcher dessus. Elle est drôle et a de temps à autres des idées complètement tarées. Puis, bien sûr, ne sait plus où se mettre dès qu’un mec lui plait.
En lisant ce livre, j’avais le sentiment me revoir en terminale en train de dramatiser chaque discussion et chaque petit élément qui pouvait se passer dans ma vie.
Je me suis vraiment attachée à ce personnage de Big Bones et j’aurais aimé continuer à la suivre encore longtemps dans ses aventures quotidiennes et culinaires.
Commande Big Bones de Laura Dockrill
C’est un livre frais, qui se lit très bien (et très vite) dont madmoiZelle est fière partenaire ! J’ai eu envie que Bluebelle soit ma pote tant elle m’a fait rire.
Ça te donnera sûrement envie de manger milles et une choses — sauf quelques exceptions que je te laisse découvrir par toi-même — sans jamais complexer.
Rendez-vous dès maintenant chez ton ou ta libraire préférée pour découvrir l’histoire de Big Bones !
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